mercredi 24 mars 2021

Manifestation de milliers de jeunes à Marseille

 

Dès le dimanche 21 mars au soir, puis le lundi, se sont déchaînés des flots de condamnations, sanctions, opprobres, dans un véritable tsunami haineux des « scandalisés » de tous poils, unanimes à déclarer « inacceptable, intolérable, irresponsable » cette manifestation (à l’origine organisée dans le cadre du « Carnaval des quartiers ») :

- la porte-parole de Darmanin, Camille Chaize : « Alors que tous les Français font des efforts pour respecter au maximum des différentes réglementations pour lutter contre cette épidémie, on voit un certain nombre de fêtards dans la totale irresponsabilité ».

- la préfète de police, Frédérique Camilleri : « la justice sera saisie de l’ensemble des faits commis ».

- et Rudy Manna, du syndicat policier « Alliance » : « ce sont des gens qui détestent l’État et la police, ils ne supportent pas une quelconque forme d’autorité ». Il précise, bien renseigné : « ils viennent de tout le sud de la France, voir même de l’Italie du Nord ».

Ça c’est la police, mais vient dans leur sillon, « la droite » :

- Valérie Boyer, sénatrice LR, condamne « une sorte de rave-party avec des teufeurs irresponsables »,

- Eric Diard, député LREM, « ce sont des anarchistes, des gens qui veulent en découdre »,

Mais aussi « la gauche » :

- Benoît Payan, maire PS de Marseille, estime que « rien ne justifie qu’on détruise les efforts collectifs pour endiguer le virus », et qu’en conséquence « les irresponsables devront répondre de leurs actes devant la justice ».

- Jean-Marc Coppola, adjoint PCF à la mairie, dit la même chose sur France info : « on va se réunir pour examiner ce qu’il y a lieu de faire, considérant que ce type de rassemblement qui ne respecte pas les protections sanitaires est inacceptable (d’autant que la veille, les artistes ont manifesté avec les protections sanitaires, masque et distanciation), va à l’encontre de tout ce que l’on tente de faire pour enrayer l’épidémie, avec en plus des dégradations de biens publiques inacceptables, nous allons d’ailleurs voir avec la municipalité comment traiter ces exactions. Certes, c’est le produit de plusieurs mois de confinement, mais de telles manifestations, non déclarées, et de tels comportements, ne peuvent être acceptés ».

Et pour être complet, il y a toujours le « professeur de médecine », pour donner la caution « scientifique », en la personne de Marc Leone, chef du service anesthésie-réanimation de l’Hôpital Nord, pour qui « ces joyeux fêtards portent une grande responsabilité », et « s’étonneront s’ils ne peuvent pas avoir les mêmes soins », car « la pression sur la réanimation est maximale, puisqu’on a 60 % de pression ».

Docteur, qui est « irresponsable » ?

Les jeunes, ou ceux qui ont organisé la destruction continue des postes et des lits des hôpitaux ?

Qui faut-il sanctionner ?

Celles et ceux qui veulent vivre, où ceux qui dressent contre la jeunesse et toute la population, depuis un an, la chape de plomb des interdits de se réunir, de se rassembler, de manifester… sauf d’aller travailler !

Qui faut-il condamner ?

Ceux qui nous ont dit « le masque est inutile », puis l’ont imposé ? Ceux qui disent « il faut se vacciner », puis définissent les « priorités » ? Ceux qui, gouvernement et agence européenne, nous disent que le vaccin AstraZeneca est « efficace », mais « ne peut exclure définitivement le lien avec les troubles de la coagulation rare » ?

Des milliers de jeunes ont manifesté, bravant les « injonctions scientifiques » de Macron, Castex ou Darmanin, Véran ou Blanquer.

Beaucoup de jeunes varois y étaient,

- comme d’autres, à la même heure, manifestaient à Toulon en organisant l’occupation du Théâtre Liberté,

- comme d’autres, la veille, samedi, manifestaient à Toulon contre les lois liberticides,

- comme d’autres encore, la veille, vendredi, manifestaient à Toulon devant l’inspection académique avec enseignants, parents et AED, contre la suppression de postes et d’heures dans les collèges et lycées varois…

- comme d’autres encore, la veille, jeudi, moins jeunes, salariés de l’usine Transfix, étaient en grève contre le plan de liquidation programmée de leur usine métallurgique.

Nul doute : la haine contre les jeunes manifestants de Marseille est l’expression de la terreur qui prend à la gorge ces « politiques » à tous les niveaux du « pouvoir », face à l’immense volonté de vivre des travailleurs et de la jeunesse, qui, pour cela, cherchent chaque jour avec toujours plus de force et d’audace, à se défaire de toutes les mesures réactionnaires que veut imposer Macron au compte des exigences du capital financier.

Les militants du POI, avec d’autres militants attachés à la défense des acquis ouvriers, dont les grandes conquêtes sociales arrachées par le combat de classe en 1936 et 1945, rassemblés au sein du Comité National de Résistance et de Reconquête, sont du côté des manifestants de Marseille, et rassemblent dans Informations ouvrières, chaque semaine, toutes les résistances qui s’expriment dans le pays comme à l’échelle internationale.