D'après le gouvernement, la majorité des retraités vivraient très confortablement
puisqu'ils perçoivent plus de 1 000 euros par mois ! Il faudrait donc
récompenser le travail, c'est ainsi que les heures supplémentaires
seront exonérées de cotisations sociales. Il faudrait s’en
prendre à ceux qui ne font rien, les retraités. Les "oisifs" devront donc payer. Les retraités ont déjà vu la CSG augmentée de
1,7 % et ça va continuer. Les
prestations sociales n’augmenteront plus en fonction de l'inflation, qui est à 2,3 % ; les retraites, la
famille, l'APL et les emplois aidés sont directement visés. A noter
qu’il est très symptomatique qu’Edouard Philippe classe les
retraites dans la catégorie « prestations sociales ». En
moyenne, les retraités devraient perdre un demi-mois de retraite sur
une année. Jamais l’attaque n’aura été aussi frontale !
Cette année, des dizaines
de milliers d’étudiants ne pourront effectuer leur entrée en
faculté ou, triés par le logiciel « Parcoursup », seront dispersés dans des domaines qu’ils n’ont pas choisis.
Un rapport sur la santé
au travail vient d’être livré au gouvernement, proposant de
regrouper l’INRS, l’OBBTP et l’ANACT, permettant de réaliser
des économies d’échelle au prix de la santé des salariés.
En revanche, la France
est le pays en Europe où les entreprises cotées en bourse reversent
la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes à leurs
actionnaires. Depuis 2009, elles leur ont versé plus des deux tiers
de leurs profits (près de 51 milliards de dollars). Dans les
années 2000, les entreprises ne versaient pas plus de 30 % aux
actionnaires, selon Oxfam.
Du
coup, les économistes considèrent que c'est le signe d’une
économie mondiale qui ne s'est jamais aussi bien portée !
Evidemment, cette analyse est intentionnellement fausse, ce n'est pas
parce que le patronat et les actionnaires sont de plus en plus riches
que c’est profitable à l'économie d'un pays. La preuve, le taux
de croissance à 1,5 % (3 % promis par Macron), un taux de chômage
élevé et qui ne baisse pas, une balance des échanges commerciaux
très largement déficitaire... L'idéologie du ruissellement est une tromperie, c'est grâce aux
cadeaux faits aux patrons que les profits et dividendes augmentent,
sans oublier la surexploitation de la force de travail, capitalisme
oblige.
Mais les Français ne s'y
trompent pas puisque Macron vient de perdre dix points. Un sondage montre que 66 % des Français jugent
son bilan négatif, qu'il est trop autoritaire et méprisant, qu'enfin
76 % considèrent que sa politique est orientée vers les plus
privilégiés. La démission du patron d'Ushuaïa, les gels douche, rapportant 250 000 euros l'an à Nicolas Hulot, n'est qu'un élément de plus dans la crise au sommet de l'Etat.
Alors, que faire ?
Combattre, résister pour la reconquête des acquis de 1936 et 1945, y
compris pour relier les revendications à la question du pouvoir ?
Le rétablissement de tous les droits arrachés au capital
après-guerre passe inévitablement par la réponse à la question
des moyens pour y parvenir. Mais, aujourd’hui, la classe ouvrière
possède-t-elle une authentique représentation politique dans ce
pays ? Ces questions méritent réflexion...