Franck Servel, membre du bureau national du POI
Valls
l'a répété plusieurs fois après les attentats terroristes :
« Nous sommes en guerre. »
Au nom de la lutte contre le terrorisme, ce sont du coup plus de 30
000 militaires français qui sont quotidiennement en opération, « un
rythme inégalé depuis la guerre d'Algérie »,
selon le journal Les Echos du
29 septembre.
L'état
de guerre décrété par le gouvernement justifie tout : l'état
d'urgence, l'interdiction des manifestations syndicales, la
répression contre les militants syndicalistes ... et l'envoi de
troupes à l'étranger, les bombardements en Syrie et en Irak. Le
dernier projet de loi de finances du quinquennat a été présenté
la semaine dernière,
cadré par les 3 % de déficits publics pour répondre aux exigences
de Bruxelles.
Le budget voit pourtant une nouvelle hausse du budget de la défense.
Guerre extérieure, mais aussi guerre intérieure contre les
travailleurs et l'ensemble de la population, même si nous devrions
nous réjouir : le plan de 50 milliards d'économies est revu à
la baisse... le gouvernement ne fera finalement que 40 milliards
d'économies !
En revanche, les cadeaux au patronat se
poursuivent : l'impôt sur les sociétés doit passer de 33,5 %
en 2015 à 29,4 % en 2017.
Hollande
aurait souhaité que cette guerre justifie l'union sacrée derrière
le gouvernement, mais il a échoué dans cette tentative. Dans une
interview parue dans Le Monde,
le chef de l'état le déplorait : « En
France, le président, même avec une majorité absolue à
l'Assemblée nationale, est minoritaire dans le pays (…) Sur qui
peut-il s'appuyer ? Sur des forces sociales, économiques,
culturelles, intellectuelles et pas seulement politiques. C'est ce
qui a manqué. » L'union
sacrée n'a pas eu lieu, la CGT et FO, avec la FSU, Solidaires et les
organisations de jeunes, ont combattu pour le retrait puis
l'abrogation de la loi travail. Ces mêmes confédérations rejettent
la politique d'austérité concentrée dans le pacte de
responsabilité, que le budget 2017 met en œuvre.
Informations
ouvrières, chaque semaine, ouvre
ses colonnes aux militants ouvriers, laïques et républicains, aux
jeunes qui cherchent les voies de l'unité sur les revendications
pour en finir avec la politique de ce gouvernement. S'appuyant sur
l'unité CGT et FO construite sur le mot d'ordre de retrait, puis
d'abrogation de la loi travail, le combat se poursuit dans les
secteurs professionnels comme Alstom, EDF, la Sécurité sociale, la
Poste, la SNCF, les hôpitaux, l'éducation nationale... pour
refuser la mise en œuvre des plans de destruction des acquis des
grandes lutte sociales de 1936 et 1945. A travers la discussion
engagée dans les comités de liaison et d'échanges, c'est une force
politique que nous construisons.
C'est sur le
terrain de classe que pourra se dégager une issue, comme nous avons
commencé à le faire durant ces mois de combat contre la loi El
Khomri. C'est ce qu'expriment également les salariés d'Alstom, qui
exigent avec leur intersyndicale le maintien de tous les sites
Alstom-Transport en France et le maintien de tous les emplois sur
chaque site, notamment sur Belfort.
Comment
aider à déjouer les obstacles politiques et permettre la
mobilisation de millions et de millions qui fera reculer le
gouvernement ? Débattons dans Informations
ouvrières. Le conseil fédéral national du POI a proposé d'organiser en commun une conférence nationale de délégués issus
de ces comités de liaison et d'échanges au printemps prochain.