samedi 19 novembre 2016

Un tour d'horizon de l'activité du POI dans le Var

Article paru dans Informations ouvrières n° 427

Le POI du Var s’organise essentiellement autour des comités locaux de La Seyne-sur-mer et de Toulon, c’est-à-dire sur l’agglomération de Toulon qui compte près de 450 000 personnes, à laquelle le gouvernement à octroyé le statut de « métropole » au sens de la loi NOTRe.

Ces comités sont amenés à organiser des réunions POI dans les secteurs professionnels, en lien avec les combats engagés dans ces secteurs par les adhérents, au titre de leurs engagements dans la lutte de classe directe. C’est dans ces réunions qu’est précisée notre intervention dans la foulée du bureau national, l’élaboration de l’intervention de chacun des militants POI dans l’aide à la lutte de classe et, pour cela, dans la constitution des comités de liaison et d'échanges par la vente et la lecture d’Informations ouvrières.

Quelques interventions en cours

L’annonce de la mise en place du statut de métropole a conduit les comités locaux à regarder dans le détail quels sont les adhérents POI qui vont être en situation d’aider les personnels concernés par ce dispositif qui met au centre une série de transferts et de mutualisations de missions publiques.

Ce qui a conduit à dégager que certes, en premier lieu, il y a les personnels des collectivités locales sur qui la pression a déjà commencé à s’opérer en cherchant par exemple à définir « qui va manger l’autre », donc à diviser les personnels entre eux. Mais les services de l’État et les hospitaliers sont également concernés, les ministères respectifs étant en train de mettre en place des réorganisations calquées sur les périmètres de la loi NOTRe.

Le bureau départemental du POI a appelé les comités locaux a engager un plan de vente d’Informations ouvrières à partir de tous les articles qui abordent ces questions de réorganisation des services et leurs conséquences sur les personnels, avec des interviews de militants en cours de finalisation : un hospitalier de Toulon, un agent territorial de La Seyne, un syndicaliste de l’État, qui sont tous les trois déjà organisés dans un comité de liaison et d'échanges. La place économique - et historique - de l’arsenal de Toulon fait l’objet de discussions et d’une intervention ininterrompue du POI. Aujourd’hui, avec la situation du site Alstom de Belfort et la vente du chantier naval STX de St-Nazaire, cela conduit les militants POI de DCNS (entreprise de réparation navale militaire à capitaux majoritairement publics) à de nombreuses discussions tant sur le plan syndical que politique.

Un plan de diffusion du journal

Il a été discuté là aussi d’un plan de vente particulier du journal avec les nombreux articles consacrés à cette question du devenir des sites industriels dont l’État détient une part actionnariale déterminante. La discussion, largement engagée dans le POI, est pleinement prise en charge par le comité de liaison et d'échanges qui a été constitué avec des syndicalistes de l’entreprise, mais également des salariés d'entreprises sous-traitantes. Un des participants à ce comité, un ancien adhérent qui s'était éloigné du POI, vient de reprendre sa carte après avoir discuté à partir de la lettre aux adhérents adoptée par le bureau national du POI, et après les échanges avec d'autres militants dans le comité.

Une discussion qui a (re)fait surgir le mot d’ordre de « renationalisation ». Mais les processus de privatisation sont à ce jour très engagés avec d’une part des ouvriers à statut d’État réduits à 20 % de l’effectif, et un plan « à l’international » du PDG qui vise à multiplier les ventes d’armes de plus en plus sophistiquées en lien avec la situation de guerre généralisée sur le plan planétaire.

Dans ces conditions, le mot d’ordre de « renationalisation » ne doit-il pas être accompagné de celui de l'exigence du maintien de tous les emplois ? La défense pied à pied des emplois, des missions publiques et des statuts et conventions collectives doit être au centre de la discussion et de l'élaboration.

On en discute, et on prépare des interviews pour Informations ouvrières avec des militants ouvriers s'engageant réellement dans ce combat.

dimanche 16 octobre 2016

Un budget de guerre pour la guerre

Editorial d'Informations ouvrières n° 422
Franck Servel, membre du bureau national du POI

Valls l'a répété plusieurs fois après les attentats terroristes : « Nous sommes en guerre. » Au nom de la lutte contre le terrorisme, ce sont du coup plus de 30 000 militaires français qui sont quotidiennement en opération, « un rythme inégalé depuis la guerre d'Algérie », selon le journal Les Echos du 29 septembre.

L'état de guerre décrété par le gouvernement justifie tout : l'état d'urgence, l'interdiction des manifestations syndicales, la répression contre les militants syndicalistes ... et l'envoi de troupes à l'étranger, les bombardements en Syrie et en Irak. Le dernier projet de loi de finances du quinquennat a été présenté la semaine dernière, cadré par les 3 % de déficits publics pour répondre aux exigences de Bruxelles. Le budget voit pourtant une nouvelle hausse du budget de la défense. Guerre extérieure, mais aussi guerre intérieure contre les travailleurs et l'ensemble de la population, même si nous devrions nous réjouir : le plan de 50 milliards d'économies est revu à la baisse... le gouvernement ne fera finalement que 40 milliards d'économies !

En revanche, les cadeaux au patronat se poursuivent : l'impôt sur les sociétés doit passer de 33,5 % en 2015 à 29,4 % en 2017.

Hollande aurait souhaité que cette guerre justifie l'union sacrée derrière le gouvernement, mais il a échoué dans cette tentative. Dans une interview parue dans Le Monde, le chef de l'état le déplorait : « En France, le président, même avec une majorité absolue à l'Assemblée nationale, est minoritaire dans le pays (…) Sur qui peut-il s'appuyer ? Sur des forces sociales, économiques, culturelles, intellectuelles et pas seulement politiques. C'est ce qui a manqué. » L'union sacrée n'a pas eu lieu, la CGT et FO, avec la FSU, Solidaires et les organisations de jeunes, ont combattu pour le retrait puis l'abrogation de la loi travail. Ces mêmes confédérations rejettent la politique d'austérité concentrée dans le pacte de responsabilité, que le budget 2017 met en œuvre.

Informations ouvrières, chaque semaine, ouvre ses colonnes aux militants ouvriers, laïques et républicains, aux jeunes qui cherchent les voies de l'unité sur les revendications pour en finir avec la politique de ce gouvernement. S'appuyant sur l'unité CGT et FO construite sur le mot d'ordre de retrait, puis d'abrogation de la loi travail, le combat se poursuit dans les secteurs professionnels comme Alstom, EDF, la Sécurité sociale, la Poste, la SNCF, les hôpitaux, l'éducation nationale... pour refuser la mise en œuvre des plans de destruction des acquis des grandes lutte sociales de 1936 et 1945. A travers la discussion engagée dans les comités de liaison et d'échanges, c'est une force politique que nous construisons.

C'est sur le terrain de classe que pourra se dégager une issue, comme nous avons commencé à le faire durant ces mois de combat contre la loi El Khomri. C'est ce qu'expriment également les salariés d'Alstom, qui exigent avec leur intersyndicale le maintien de tous les sites Alstom-Transport en France et le maintien de tous les emplois sur chaque site, notamment sur Belfort.

Comment aider à déjouer les obstacles politiques et permettre la mobilisation de millions et de millions qui fera reculer le gouvernement ? Débattons dans Informations ouvrières. Le conseil fédéral national du POI a proposé d'organiser en commun une conférence nationale de délégués issus de ces comités de liaison et d'échanges au printemps prochain.

lundi 19 septembre 2016

Assemblée de rentrée du Comité du Var, le 31 août

Cette première réunion s'est tenue afin de préparer la rentrée et le conseil fédéral national du POI des 10 et 11 septembre.

Dominique Canut, membre du bureau national, a introduit la discussion en rappelant la situation politique : le gouvernement est en pleine déliquescence (Macron avait démissionné du gouvernement la veille), mais il continue à frapper. Il a décidé de prolonger l'état d'urgence, menaçant encore d'interdire les manifestations : « C'est une République monarchique, totalitaire ! ». Il note que le 14 juillet à Nice, il y avait quelques dizaines de policiers, alors que le 14 juin à Paris, ce sont des milliers de policiers casqués qui encadraient la manifestation ouvrière contre le gouvernement et sa loi travail. Cela n'empêche pas les confédérations CGT, FO, FSU et Solidaires d'appeler de nouveau avec les organisations de jeunesse aux manifestations interprofessionnelles le 15 septembre pour l'abrogation de la loi travail. Dans l'enseignement secondaire, les mêmes organisations appellent à la grève le 8 septembre pour l'abrogation de la réforme du collège. De nombreux militants syndicalistes engagés dans ce combat sont aujourd'hui disponibles pour échanger. Cela a permis de réaliser dans le Var trente abonnements supplémentaires à Informations ouvrières par rapport à l'été 2015, et c'est avec ces mêmes militants que nous avons organisé deux réunions de comités de liaison et d'échange avant l'été, à l'arsenal et à La Seyne. Il y a des questions à discuter : par exemple, revendiquer un « Code du travail du 21e siècle », n'est-ce pas équivalent au mot d'ordre « pour une autre réforme des retraites » en 2010, qui avait mené les salariés à l'échec avec la CFDT ? Mais nous sommes dans un autre contexte aujourd'hui, et c'est l'unité CGT et FO pour le retrait de la loi travail qui est l'élément central de la situation.

Dans la discussion, les militants ont fait état de l'importance des cahiers d'Informations ouvrières cet été sur les grèves de 1936, d'un « armement pour mieux connaître le passé pour mieux combattre aujourd'hui ». Des syndicalistes font le parallèle entre l’assassinat du jeune militant de l'Entente internationale des travailleurs en Haïti, l'arrestation des deux dockers CGT du Havre le matin même, et le licenciement du délégué CGT d'Air France : « dans tous les cas, ils essayent de terroriser pour empêcher la riposte ». Mais les dockers n'acceptent pas, ils se sont mis en grève et la CGT a publié un communiqué de protestation renforçant l'appel aux manifestations du 15 septembre pour l'abrogation de la loi travail.

Un enseignant est arrivé en retard parce qu'il sortait de l'assemblée générale de son lycée à Toulon, avec 88 enseignants, le jour de la pré-rentrée, qui ont décidé la grève dès la rentrée, le 2 septembre, avec les syndicats SNES et SNEP FSU, FO et Sud : « Ils ont supprimé deux classes de seconde, il y a 36 à 37 élèves par classe ! Les enseignants n'acceptent pas, une demande d'audience est faite au DASEN. L'appel adopté fait le lien avec la réforme du collège et la loi travail. Dans la discussion de l’assemblée générale, un enseignant a expliqué : ils nous parlent de sécurité, mais ils ne sécurisent pas l’avenir des jeunes ! »

Un militant précise que selon lui, l’axe de résistance FO - CGT pour le refus de la loi travail se trouve conforté, même après les vacances scolaires par la tenue du meeting de Nantes avec les secrétaires des confédérations, et ajoute que beaucoup de militants, à tous les niveaux de responsabilités syndicales, se posent des questions sur la possibilité de gagner.

Un syndicaliste du privé, qui vient d’adhérer au POI, souligne que ce sentiment de pression par la terreur pèse sur les consciences, notamment dans les petites entreprises du privé, et qu’il faut donc des réunions comme celle-là pour conforter les camarades.

Un militant estime nécessaire de développer le contenu de l’axe FO - CGT : il s’est construit sur le refus de la destruction des conquêtes de 1936 et 1945. Refuser la loi travail, c’est aborder les conditions de la réalisation de ces conquêtes, c’est refuser toutes les formes de pression visant à faire accepter de cogérer, comme la CFDT, les contre-réformes. Les comités de liaison et d'échange ont pour objectif d’aborder la question de la plateforme, c'est-à-dire discuter de l’issue, de ce qu'il faut pour que la classe ouvrière affirme ses exigences, et donc d’une certaine manière la question du pouvoir, pour mettre en œuvre les conditions matérielles de son existence. Sinon, on se retrouve dans la position de ce syndicaliste hospitalier de Toulon qui, suite à une tentative de suicide d'un personnel, dit à la presse : « Il n'y a plus assez de personnels, donc il faut supprimer les lits pour baisser la charge de travail » !

L'assemblée a décidé
  • de revoir tous les abonnés à Informations ouvrières pour avoir cet échange, renouveler les abonnements au journal et préparer avec eux l'organisation d'une nouvelle réunion de comité de liaison et d'échange,
  • de mandater un nouvel adhérent comme délégué du Var au Conseil fédéral national. Sous-traitant à l'arsenal de Toulon, syndicaliste, il explique pourquoi il a décidé d'adhérer au POI cet été :
J'adhère parce que je partage ce pourquoi combat le POI : la défense de la classe ouvrière. En travaillant dans une société privée, on a des salaires misérables : 1 450 euros avec 25 ans d'ancienneté. Ca suffit ! Le PS, Melenchon, ils ont arrêté de défendre les plus fragiles, ils font des compromis avec les capitalistes. Je pense que le POI est le seul parti qui fait barrage aux capitalistes.

Il y a un énorme travail à faire auprès des salariés du privé, qui sont dégoûtés de la politique, parce qu'ils ont été trahis de multiples fois. C'est à partir de mon activité syndicale que je vais pouvoir, petit à petit, organiser les collègues. J'ai commencé à diffuser Informations ouvrières et à en discuter avec un salarié de ma boîte, ancien militant du PCF. Il me dit : « Enfin de vraies nouvelles ! »

"On ne lâche rien !"

Editorial de Dominique Canut,
membre du bureau national du POI,
paru dans Informations ouvrières n° 418

Malgré l’état d’urgence prolongé de six mois et la chasse aux militants syndicaux, le 15 septembre s’annonce comme une nouvelle grande journée de grèves et de manifestations dans tout le pays, pour l’abrogation de la loi travail. Notons au passage que l’état d’urgence n’a pas empêché l’horrible attentat de Nice, ce qui m’oblige à penser qu’il avait essentiellement pour objectif de bâillonner, mais sans y parvenir, les rassemblements et manifestations pour le retrait du projet de la loi « Berger », heu… El Khomri. De fait, l’état d’urgence a pour but de museler les opposants à la politique monarchique de Hollande, car il a bien compris que c’est dans la rue que tout se joue.

« On ne lâche rien », ce slogan clamé dans les manifestations au printemps trouve donc, aujourd’hui, son prolongement dans l’unité syndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-UNEF-FIDL-UNL pour l’abrogation de cette loi scélérate.

Les Français souhaitent que les manifestations contre la loi Travail se poursuivent, les sondages de l'été l'ont mis en exergue. Ce qui montre le bien fondé des luttes, des actions, des grèves, des manifestations depuis début mars et démontre également que les organisations syndicales réformistes d’accompagnement apparaissent au grand jour comme des soutiens du patronat, de Bruxelles et de ce gouvernement en plein délitement qui a perdu toute légitimité, les ministres le quittant les uns après les autres. Ce qui, d’ailleurs, n’est pas sans poser de problèmes au sein d'organisations comme la CFDT, notamment avec ses militants ! Le bébé risque bien d’être jeté avec l’eau du bain… Berger trouve d’ailleurs inadmissible la déloyauté de ces ministres qui désertent.

Personne ne se plaindra du tournant opéré par la CGT lors de son dernier congrès à Marseille, marquant ainsi un changement dans son orientation en renonçant au syndicalisme rassemblé, instrument initié pour un rapprochement avec la CFDT.

Aujourd’hui, les conditions de ce rassemblement sont bien plus favorables du point de vue de la construction d’un front unique avec l’unité syndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-UNEF-FIDL-UNL qui tient bon et qui est capable de faire reculer le pouvoir, pour gagner l’abrogation de la loi travail.

Cette rentrée scolaire est marquée par un appel unitaire à la grève, le 8 septembre, des organisations syndicales SNES FSU, FO, CGT et SUD pour l'abrogation de la réforme du collège. Les raisons de la mobilisation des enseignants sont nombreuses… Juste deux exemples : en cette rentrée scolaire les nouveaux programmes des collèges doivent être couplés avec de nouveaux manuels, pourtant leur acquisition se fera sur deux années ! Au lycée Dumont d'Urville, de Toulon, les enseignants, réunis en assemblée générale avec les sections syndicales SNES et SNEP FSU, SUD Education, FO, SNALC, ont voté la grève, à partir du 2 septembre, pour exiger le rétablissement de deux classes de seconde supprimées et refusent des classes à 36, voire 37 élèves. Avec les parents d'élèves, plus de cent enseignants ont manifesté devant l'inspection académique du Var. N'ayant pas obtenu satisfaction ils ont décidé de reconduire la grève le 5 septembre et de manifester au rectorat de Nice.

La question posée à la classe ouvrière est quelle plate-forme lui faut-il pour faire front à la casse des acquis de 36 et 45. En ce sens les réunions des comités de liaison et d’échange qui s’organisent un peu partout dans le pays apportent un moyen d’y répondre. 

jeudi 7 juillet 2016

Echanges entre militants à l'arsenal

Article paru dans Informations ouvrières

Le 16 juin, des militants syndicalistes de l'arsenal se sont réunis, au surlendemain de la grève et de la manifestation nationale du 14 juin pour le retrait de la loi travail. Salariés de DCNS, de la sous-traitance (Cegelec), du secteur étatique de la base de défense (SSF), tous étaient dans les manifestations du 14 juin, à Paris ou à Toulon. Trois d'entre eux ont participé à la conférence nationale du 4 juin.

Un militant qui est intervenu à la tribune de la conférence nationale revient sur le contenu de son intervention : « Les statuts des ouvriers d'Etat sont aujourd'hui attaqués en même temps que le Code du travail. Je pose la question : peut-on défendre les statuts alors que DCNS a été privatisée, sans revendiquer le retour de nos établissements au sein de l'Etat ? Il y a des difficultés à réaliser l'unité sur ces revendications, y compris au sein de l'arsenal, nous n'avons pas encore réalisé l'unité CGT - FO pour le retrait de la loi travail. L'objet de ces comités que l'on propose, c'est pour échanger sur ces questions politiques, et aider à dépasser ces difficultés. »

- Un autre rappelle que lors d'une précédente réunion à Toulon, « on était au lendemain de la déclaration commune CGT - CFDT du 23 février qui ne demandait pas le retrait de la loi travail, mais une amélioration de la loi... La discussion avait permis de renforcer la conviction des militants d'agir au sein de leurs organisations pour qu'elles se positionnent pour le retrait de cette loi régressive, et quelques jours plus tard, les appels se sont multipliés au sein des instances et la CGT a dit clairement « retrait » ! Ces comités de liaison et d'échange, ça permet de construire une force politique pour modifier la situation. Parce que sinon, regardez ce qui vient de se passer au congrès du PCF : les dirigeants disent qu'on peut très bien travailler avec le PS, comme à la Mairie de Paris ! »

- Un militant demande : « Si je comprends bien, le but, c'est d'élargir, en se tournant vers les militants, à la base, et pas de se tourner vers les responsables des partis ? Je suis d'accord avec cette démarche, il faut élargir le noyau de militants convaincus. »

Décisions :

- tous les participants constituent un comité de liaison et d'échange à l'arsenal de Toulon ;

- le compte rendu de la discussion est rédigé et retravaillé par les participants, il sera envoyé à

Informations ouvrières ainsi qu'aux participants à la réunion de La Seyne du mercredi 22 juin.

vendredi 17 juin 2016

Rien ne sera plus comme avant

Editorial de Dominique Canut, membre du bureau national du POI,
dans Informations ouvrières n° 406

Comme annoncé par les organisateurs (CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, Unef, UNL, FIDL), le 14 juin a été une formidable et puissante journée de manifestation nationale à Paris et à travers toute la France, mais également de grèves pour le retrait du projet de loi travail, dite loi «Valls-Gattaz-Berger», pour le refus absolu de « l’inversion de la hiérarchie des normes ».

Déjà le 9 mars avait été aussi un véritable succès, tout d’abord parce que cette journée avait réuni plus de 500 000 manifestants sur tout le territoire, mais aussi du point de vue du caractère unitaire réalisé depuis longtemps, hormis les syndicats d’accompagnement. Depuis début mars, plusieurs grèves ont été organisées, des corporations rassemblant des dizaines de milliers de travailleurs se sont mises en grève, des blocages, des manifestations, des rassemblements, des caisses de solidarité ont été constituées, mises en place partout en France. Mais surtout, surtout, l’axe CGT / CGT-FO a tenu et tient toujours sur les revendications de défense de ses conquêtes sociales et collectives, face au gouvernement qui n’a « d’amour » que pour les injonctions européennes et le patronat, mais aussi face au MEDEF qui n’a « d’amour » que pour la CFDT. Jamais le MEDEF n’a eu autant d’influence politique que sous le quinquennat de François Hollande : 41 milliards d’euros pour le pacte dit de responsabilité et 20 milliards pour le CICE qui vont dans les poches du patronat sans aucune contrepartie, et le passage en force du projet de loi à l’aide du 49-3 à l’Assemblée Nationale pour détruire le code du travail, livrant les salariés à une concurrence effroyable et à une course au dumping social. Pour un gouvernement qui se dit de gauche c’est pas mal, non ?

Cette journée du 14 juin, son ampleur, constitue une étape majeure dans la construction de l’émancipation de la classe ouvrière. Elle prouve que la lutte de classe est toujours d’actualité, mais également bien vivante, comme l’indique par ailleurs un récent sondage Odoxa–MCI, pour près de 69 % des personnes interrogées. Has been la lutte des classes ? Erreur ! C’est 5 points de plus qu'il y a trois ans.

Les travailleurs savent que ce ne seront pas les urnes qui feront cesser cette politique de casse des acquis de 1936 et 1945. Pourtant l’exaspération grandit et les travailleurs veulent défaire ce gouvernement et sa politique. En ce sens, il y a sans aucun doute lieu de réfléchir, ensemble, à une représentation politique de la classe ouvrière et donc à la forme qu’elle prendra.

1 800 militants ouvriers réunis le 4 juin dernier, lors d’une conférence nationale pour la défense des conquêtes arrachées en 1936 et 1945, ont engagé la discussion pour chercher à répondre à cette question, en proposant sans attendre la constitution de « comités de liaisons et d’échange », sans remettre en cause l’appartenance de chacun, que ce soit sur le plan syndical ou politique. Ce sera de cette démarche qu’une plate-forme politique pourra voir le jour.

Nous attendons vos contributions au journal Informations ouvrières, tribune libre de la lutte des classes.

lundi 16 mai 2016

"Se dégager des contraintes de l'exploitation capitaliste"

Compte rendu d'une réunion à La Garde paru dans Informations ouvrières

Ce 27 avril, à La Garde, 17 militants, membres du POI, du PCF, syndicalistes CGT ou FO, se sont réunis pour préparer la Conférence nationale du 4 juin. Bien sûr, la mobilisation en cours pour le retrait de la loi travail a été au centre de leurs débats. Ces échanges n'ont pas esquivé les questions politiques posées par toute la situation, comme en témoignent les extraits que nous publions ci-dessous.

- Un syndicaliste enseignant, militant POI : « Dans Informations ouvrières, un syndicaliste CGT dit que peu de personnes ne se font pas d’illusions sur 2017, ce qui est à la fois un accélérateur, c’est maintenant qu’il faut les faire reculer, mais aussi un frein car cela pose la question politique de quelle issue ? Oui, à La Seyne, par rapport au maire PS, certains se posent la question : si on le combat, qui risquons-nous d’avoir à la place ? Il faut des syndicats indépendants pour résister. »

- Une syndicaliste : « Syndicats… Pourquoi pas un parti ?… Il faut maintenant des réponses à ces questions.»

- L'enseignant reprend : « Je fais de la pub pour mon journal, Informations ouvrières. Il y a un article de compte rendu d’une réunion similaire qui s’est tenue à Bordeaux. Un intervenant rappelle qu’en 1936, la journée de 8 h, la semaine de 40 h… n’étaient au programme d’aucun parti. C’étaient les revendications de la CGT qui ont été imposées par la reconduction de la grève. »

- Un syndicaliste de l'équipement : « En 1936, la grève se construit avec une multiplication d’occupations d’usines. Le 4 juin cherche à répondre à la question que pose Myriam : quelle représentation politique capable de porter tout ça. En 1936, l’occupation des usines a posé la question de la continuité de la gestion de la production par les grévistes eux-mêmes. D’autres questions sont posées. En 1945, la Sécurité sociale, c’est une conquête énorme qui a vu se dresser tout le patronat qui criait à la mort des entreprises à cause du coût des cotisations. Ce qui est en question c’est bien celle de la puissance de la classe ouvrière, de sa capacité à se dégager des contraintes de plus en plus inacceptables de l’exploitation capitaliste. Pour moi, les présents de ce soir, compte tenu des échanges que nous avons, ont tous leur place à la conférence nationale du 4 juin à Paris. »

- Le syndicaliste retraité de l'arsenal : « En 1936 et 1945, ces grèves correspondaient à des besoins. Elles étaient dans un esprit de conquêtes. Aujourd’hui, nous sommes dans la défense. En admettant que le monde soit dans la rue pour le retrait de la loi El Khomri, il faudrait des propositions, imposer nos aspirations. Pour la Sécurité sociale, elle a été préparée avant. C'est dommage qu'il n'y ait pas un parti. En attendant, il faut du monde dans la rue, que ce soit Sarkozy ou Hollande. »

A l’issue de la réunion, douze camarades s’inscrivent ou confirment leur inscription à la conférence du 4 juin, à Paris. Cinq autres doivent confirmer.
Dix billets de train sont réservés.
Six cents euros sont collectés.

Pour vous procurer le compte rendu intégral de la réunion, adressez-vous aux militants du POI ou écrivez à parti.ouvrier.independant.83@gmail.com



vendredi 15 avril 2016

Après le 31 mars

Editorial d'Informations ouvrières n° 396

Franck Servel,
membre du Bureau national du POI

La grève et les manifestations du 31 mars 2016 feront date. Plus d'un million de manifestants, travailleurs et jeunes avec leurs organisations : l'ampleur de la mobilisation pour le retrait de la loi travail marque la situation. Dès le lendemain, le journal patronal Les Echos est obligé de constater la hausse de la mobilisation, et ajoute que « cela maintient l'exécutif sous pression, alors que le chef de l 'Etat est affaibli par son échec sur la réforme constitutionnelle et par des mauvais sondages ».

Mais nous avons déjà connu des manifestations de masse... pas forcément victorieuses, comme en 2010 contre la réforme des retraites. En 2010, la CGT et la CFDT demandaient « une autre réforme des retraites », et pas le retrait du projet de loi.

Il y avait ce 31 mars, au moins deux différences déterminantes par rapport à 2010 : d’une part, la CFDT a fait officiellement allégeance au gouvernement, tandis que la CGT et FO, avec la FSU, Solidaires et les syndicats étudiants et lycéens, se prononcent pour le retrait du projet de loi El Khomri. Le communiqué commun de ces organisations, au soir du 31 mars, appelle à deux nouvelles journées de grèves et de manifestations, les 5 et 9 avril, et conclut en ces termes: « Si le gouvernement ne répond pas, les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL resteront déterminées à poursuivre et amplifier la mobilisation pour obtenir le retrait du projet de loi travail et à conquérir de nouveaux droits sociaux y compris par les manifestations et la grève interprofessionnelle. »

Et d’autre part, la question de « l’alternance » politique qui se profilait en 2010 se pose d’une toute autre manière en 2016 : on a vu cette pancarte d’un manifestant proclamant « 9 ans de Sarkozy, ça suffit ! », qui résume assez bien les questions qui sont posées à tout le mouvement ouvrier, à ses militants à tous les niveaux, et qui exprimait le caractère politique de la grève et des manifestations du 31 mars 2016.

Le dernier communiqué du bureau national du POI s’inscrit dans cette réflexion en ces termes  « Le projet de loi contre le Code du travail ne concentre-t-il pas et ne fédère-t-il pas dans un même mouvement le rejet de ce gouvernement par toutes les catégories de la population laborieuse ? Comment faire pour, tous ensemble, public, privé, obtenir le retrait de ce projet et donc que soit stoppé ce gouvernement ? Toutes ces questions sont en débat parmi les travailleurs, les militants, les élus. Répétons-le : comment est-il possible qu’un gouvernement à ce point déconsidéré et rejeté puisse continuer à porter des coups destructeurs d’une telle ampleur ? ».

En effet, les contributions et interviews rassemblées semaine après semaine dans les pages « Tribune » d'Informations ouvrières et dans les réunions préparatoires à la conférence nationale du 4 juin en défense des conquêtes de 1936 et 1945 le confirment : c'est par la libre discussion que les travailleurs dégageront les voies et les moyens pour aider à la construction du mouvement qui bloquera la politique du gouvernement et, dans le même temps, les formes d’une issue politique.

C'est cette discussion que nous vous proposons de poursuivre et mener en préparant ensemble la conférence du 4 juin.


mardi 29 mars 2016

Toulon, débat avant la Conférence nationale du 4 juin

Article paru dans Informations ouvrières n° 393

« La question n’est pas de savoir si on est optimiste ou pas,
mais « est-ce qu’on a le choix ? »

Mercredi 24 février, 12 militants, membres du POI ou pas, syndicalistes CGT ou FO, travaillant à DCNS, dans l’enseignement, à l'équipement, aux finances publiques, à l'hôpital, et dans le secteur culturel et social, se sont réunis pour préparer la tenue d’une conférence départementale en vue de rassembler une délégation du Var pour la conférence nationale du 4 juin.

La réunion se tenait après l'annonce du projet de loi El Khomri, et au lendemain d'un communiqué cosigné par 9 organisations syndicales, dont la CFDT et la CGT, qui demandait de modifier le projet. L'introduction a repris la question de la déclaration du bureau national du POI : « Comment Hollande peut-il se permettre de poursuivre et d’assumer une politique qui est rejetée massivement par les travailleurs de ce pays et qui dresse contre elle toutes les catégories de la population ? »
Voici quelques extraits des échanges.

Un syndicaliste de la fonction publique a expliqué pourquoi son syndicat a décidé d'envoyer un soutien financier aux agents des finances publiques de Vierzon en grève depuis un mois avec leurs syndicats pour dix embauches. « Sont-ils fous de partir seuls en grève dans ce service ? Comment Hollande peut-il continuer ? Je considère que les agents de Vierzon nous montrent la voie. Sinon, le petit jeu de l'accompagnement du gouvernement se met en place : le communiqué CFDT-CGT, c'est comme en 2010, « pour une autre réforme des retraites », et pas « retrait » 

Un autre précise : « On m'a demandé si je préférais le FN ou Hollande... La question des urnes est mise en avant, alors que la démocratie doit être un exercice au quotidien. Il ne peut rien sortir de bon des urnes actuellement. Donc c'est la question de la grève qui est posée. La question du pouvoir est posée, mais pas dans les urnes ! »

Une militante de DCNS continue : « Tout le monde dit que la solution c'est la grève, mais on ne discute pas comment arriver à faire cette grève. Le problème, c'est un jour les hôpitaux, après c'est l'industrie... jamais ensemble ! Les dirigeants ne font rien pour réunir, on se sent démunis. Il faut cette grève générale, mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait une grande prise de conscience permettant d’arriver à cela. »

Une syndicaliste des finances répond en revenant sur la grève de Vierzon : « Le 18 janvier, quand ils ont commencé la grève, on ne sentait pas le bouillonnement non plus. Pourtant, ils ont reconduit depuis un mois. J'étais à une réunion des organisations CGT des trois fonctions publiques avant le 26 janvier, avec Philippe Martinez. A la demande d'un appel public-privé, il a seulement répondu qu'il « passerait à la manifestation ». Dans les documents préparatoires au prochain congrès de la CGT, il est écrit que « la CGT est viscéralement attachée au syndicalisme rassemblé ». Le résultat, pour la loi El Khomri, c'est le plus petit dénominateur commun avec la CFDT. »

Une militante ajoute : « La colère existe. Le rôle de la conférence, c'est de discuter des obstacles à la mobilisation et des réponses à y apporter. Le gouvernement et le patronat sont en train de reprendre tous les acquis, et pour cela, ils voudraient détruire les organisations syndicales. Je suis déléguée en CAP des adjoints administratifs : même avec une promotion on ne gagne qu’un point d’indice ! Alors il y a une colère générale qui est bien réelle, et d’ailleurs à quoi servent la prise en compte des risques psychosociaux ? Uniquement à tenter de nous faire accompagner cette violence contre les agents, contre tous leurs acquis. Le code du travail de Valls, c’est une violence généralisée contre la classe ouvrière, comme cette possibilité de travailler 46 h. C’est une violence contre tout ce qui a été arraché par le combat de classe avec ses organisations depuis 1936 et 1945. Nous avons décidé de publier un tract du syndicat par semaine pour expliquer les articles de la loi El Khomri. Je comprends les doutes, mais la question n'est pas selon moi de savoir si on est optimistes ou pas, mais « est-ce qu'on a le choix ? »

La camarade de DCNS conclut « Tout ce que vous dites c’est bien, ça risque de prendre du temps, mais il faut aussi s’adresser à la jeunesse. »

Pour terminer, un syndicaliste hospitalier a expliqué comment dans son service des urgences, c'est l'assemblée des personnels qui a établi le cahier de revendications, ce qui a permis que le syndicat majoritaire les prenne en compte, permettant d'obtenir satisfaction sur plusieurs demandes.

Tous les présents ont décidé de préparer la conférence départementale fixée au mercredi 27 avril. Une première collecte financière a permis de rassembler 43 € pour le transport des militants qui participeront à la conférence nationale du 4 juin. Un délégué a d’ores et déjà été désigné : Jean Sébastien, syndicaliste CGT à DCNS. Décision de publier un compte-rendu pour Informations Ouvrières dont la vente permettra de susciter d’autres contributions.

Depuis la réunion, les unions départementales CGT et FO du Var ont pris position, comme de nombreuses autres organisations, pour le retrait du projet de loi El Khomri, et ont appelé ensemble sur ce mot d’ordre à un rassemblement le 9 mars à Toulon.

dimanche 14 février 2016

"Coupez-leur les vivres, ils mettront plus d'ardeur"

Dominique Canut, membre du Bureau national
Editorial paru dans Informations ouvrières n° 387

La dernière convention d'assurance chômage du 14 mai 2014 devait « favoriser la reprise de l'emploi ». Résultat, fin 2015, toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi est à plus de 6,5 millions ! C'est de pire en pire.

Ceux qui ont été radiés de pôle emploi, les stagiaires ou en formation n'étant bien évidemment pas comptabilisés dans ces chiffres.

Cette convention Unedic doit à nouveau être négociée vers le 20 février, d'ores et déjà le gouvernement plante une « macronade » : la dégressivité des allocations-chômage devant favoriser le retour à l'emploi ! En somme, coupez-leurs les vivres et ils mettront plus d'ardeur à chercher du travail et donc en trouver ! Mais « la crise de l’emploi » trouve ses racines au sein même de la crise du système capitaliste. Prétendre le contraire, c’est épouser les thèses ultralibérales.

Cette dégressivité, qui était appliquée entre 1992 et 2001, évidemment n'a montré « aucune efficacité du point de vue de la baisse du chômage », de l'avis de la CGT, mais aussi de FO, qui considère qu'elle « freine le retour à l'emploi ». Quant à la CFDT, elle considère qu’en période de plein emploi, cette mesure mériterait d’être mise en œuvre (sic)…

La poursuite de l’ultra-financiarisation du capital n'a pas vocation à créer des emplois, mais à faire du fric. En 2015, la France s’est située au troisième rang des pays où les actionnaires sont les mieux rémunérés dans le monde, et des centaines de milliers d'emplois ont été détruits. Toutes les mesures dites pour l'emploi n'ont été que dispositifs permettant au patronat de s'engraisser.

Les militants ouvriers qui défendent l'emploi dans leur entreprise sont traînés devant les tribunaux.

Pour se conformer aux exigences du FMI, de l’UE, du capital financier et du patronat, le gouvernement s'attaque à tous les acquis de la classe ouvrière : le Code du travail, la Sécurité sociale, les retraites, l’école publique, les salaires, les conventions collectives…

Il doit rechercher l'unité nationale pour détruire nos conquêtes sociales, notamment de 1936 et 1945, et rallier à lui les confédérations syndicales. Mais la résistance s'organise, et la journée du 26 janvier a été un temps fort de mobilisation dans les fonctions publiques, d'une puissance exceptionnelle compte tenu du contexte. Comme le disait tout à fait justement un militant de l'Oise : « Dès maintenant, ce qu'il faut construire, c’est la mobilisation de tous les salariés, public, privé. »

Aucun secteur n’est épargné. Les paysans sont étranglés, les taxis, etc., au nom du libéralisme.

Certaines petites communes, exsangues, en sont à réclamer une loi permettant l'installation de panneaux publicitaires pour pouvoir combler une petite partie de la perte des dotations de l'État.

Déjà, de nombreux comités locaux et départementaux du POI organisent des assemblées-débats avec des militants ouvriers, des paysans, des élus pour préparer une grande conférence nationale pour la défense des conquêtes de 1936 et 1945.


samedi 6 février 2016

Trois questions à Dominique Canut (bureau national)

Interview parue dans Informations ouvrières

Comment se prépare, dans le Var, la conférence nationale pour la défense des conquêtes de 1936 et 1945 ?

Bien que la date de cette conférence ne soit pas encore fixée, nous avons décidé en comité départemental, bien évidemment, de ne pas attendre pour organiser notre propre conférence départementale. Elle contribuera à la préparation et la construction de celle qui se tiendra je pense à Paris. Nous considérons que cette conférence nationale ne sera pas le point final de cette campagne pour la défense des conquêtes de 1936 et 1945. Elle sera plutôt un temps fort d’un moment d’échanges politiques entre militants ouvriers qui cherchent les moyens de faire face à la politique du gouvernement qui veut détruire des décennies de conquêtes sociales, au nom de la libre concurrence et de la baisse du coût du travail.

La journée de grève et de manifestations du 26 janvier qui vient d'avoir lieu dans la fonction publique à l’appel de la CGT, FO et Solidaires, soutenue par les UD CGT, FO, Solidaires mais aussi FSU du Var, mais également le rassemblement du 20 janvier organisé par l’UD CGT du Var, devant la préfecture du Var, pour exiger la relaxe des 8 militants CGT de Goodyear, contribuent à la construction du rapport de force nécessaire à la classe ouvrière.

Dans le cadre de cette conférence nous venons de tenir deux premières réunions, à l’arsenal et à l’équipement de Toulon, et nous lançons les invitations à tous nos adhérents pour la tenue d’une assemblée le 3 février pour débattre de cette conférence départementale, mais également pour débattre d’une question de fond : « à quoi sert le POI ? » dans une situation où le gouvernement et le patronat voudraient que les travailleurs et leurs organisations accompagnent la remise en cause de tous les droits.

Le dernier bureau national du POI a décidé d'une remise des cartes 2016 offensive et d'une campagne de renforcement. Comment s'organise cette campagne dans les comités locaux du POI dans ton département ?

Justement, cette assemblée des adhérents du 3 février permettra de faire un point sur la poursuite de la remise des cartes 2016 .

La préparation de notre conférence et le nombre d’abonnements à Informations ouvrières sont des indicateurs qui devraient ouvrir des perspectives de renforcement du parti dans le département.

En tous cas cela s’organise, comme par exemple, simplement de proposer l’adhésion à ceux qui cheminent avec nous depuis quelques années. Cette démarche, si elle parait évidente ne va pas forcément de soi.

La campagne de souscription à Informations ouvrières a été un succès. Nous avons lancé une nouvelle campagne d'abonnements au journal avec Les Amis d'Informations ouvrières et les abonnés non membres du parti. Qu'en penses-tu ?

Depuis que
nous avons décidé d'ouvrir les colonnes de notre journal aux réflexions et discussions de tous ces militants ouvriers, notamment l’interview du secrétaire général de l’UD CGT du Var et du président d’une association de travailleurs de l’arsenal de Toulon regroupant 700 adhérents, nous avons réalisé dans le département 10 abonnements à Informations ouvrières, principalement à l’arsenal, dans l’enseignement et à l’hôpital. Nous allons poursuivre cette campagne d'abonnements.