Editorial paru dans Informations ouvrières n° 387
La
dernière convention d'assurance chômage du 14 mai 2014 devait «
favoriser la reprise de l'emploi ». Résultat,
fin 2015, toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs
d’emploi est à plus de 6,5 millions ! C'est de pire en pire.
Ceux qui ont été radiés
de pôle emploi, les stagiaires ou en formation n'étant bien
évidemment pas comptabilisés dans ces chiffres.
Cette
convention Unedic doit à nouveau être négociée vers le 20
février, d'ores et déjà le gouvernement plante une « macronade
» : la dégressivité des allocations-chômage devant favoriser le
retour à l'emploi ! En somme, coupez-leurs les vivres et ils
mettront plus d'ardeur à chercher du travail et donc en trouver !
Mais « la crise de l’emploi » trouve ses racines au
sein même de la crise du système capitaliste. Prétendre le
contraire, c’est épouser les thèses ultralibérales.
Cette
dégressivité, qui était appliquée entre 1992 et 2001, évidemment
n'a montré « aucune efficacité du point de vue de la baisse du
chômage », de l'avis de la CGT, mais aussi de FO, qui considère
qu'elle « freine le retour à l'emploi ». Quant à la CFDT, elle
considère qu’en période de plein emploi, cette mesure mériterait
d’être mise en œuvre (sic)…
La
poursuite de l’ultra-financiarisation du capital n'a pas vocation à
créer des emplois, mais à faire du fric. En 2015, la France s’est
située au troisième rang des pays où les actionnaires sont les
mieux rémunérés dans le monde, et des centaines de milliers
d'emplois ont été détruits. Toutes les mesures dites pour l'emploi
n'ont été que dispositifs permettant au patronat de s'engraisser.
Les
militants ouvriers qui défendent l'emploi dans leur entreprise sont
traînés devant les tribunaux.
Pour
se conformer aux exigences du FMI, de l’UE, du capital financier et
du patronat, le gouvernement s'attaque à tous les acquis de la
classe ouvrière : le Code du travail, la Sécurité sociale, les retraites,
l’école publique, les salaires, les conventions collectives…
Il
doit rechercher l'unité nationale pour détruire nos conquêtes
sociales, notamment de 1936 et 1945, et rallier à lui les confédérations
syndicales. Mais la résistance s'organise, et la journée du 26
janvier a été un temps fort de mobilisation dans les fonctions
publiques, d'une puissance exceptionnelle compte tenu du contexte.
Comme le disait tout à fait justement un militant de l'Oise : « Dès
maintenant, ce qu'il faut construire, c’est la mobilisation de tous
les salariés, public, privé. »
Aucun
secteur n’est épargné. Les paysans sont étranglés, les taxis, etc., au nom du libéralisme.
Certaines
petites communes, exsangues, en sont à réclamer une loi permettant
l'installation de panneaux publicitaires pour pouvoir combler une
petite partie de la perte des dotations de l'État.
Déjà,
de nombreux comités locaux et départementaux du POI organisent des
assemblées-débats avec des militants ouvriers, des paysans, des
élus pour préparer une grande conférence nationale pour la défense
des conquêtes de 1936 et 1945.