mercredi 18 décembre 2013

Appel du Comité POI de Toulon pour les municipales 2014

Pour une liste de militants ouvriers, pour la rupture avec les mesures d'austérité du gouvernement Hollande – Ayrault et ses relais politiques


L’an dernier, Sarkozy a été chassé, mais la politique d’austérité du gouvernement Hollande-Ayrault est pire, dans le sens où il va encore plus loin (43 annuités pour la retraite, blocage des salaires, plans de licenciements suite à la loi de « sécurisation de l’emploi » avec l’accord MEDEF-CFDT). Cela accentue chez les travailleurs le sentiment d’avoir été trompés par celui qui se présentait comme le candidat du « changement ». Les Toulonnais sont évidemment impactés :

-      La Loi de Programmation Militaire 2014 – 2019 vient d’être votée : 34 000 emplois civils et militaires seront supprimés (après 44 000 sous Sarkozy). Combien à l’arsenal, Toulon étant la première base de défense du pays ? Dans ces conditions, comment comprendre l’abstention des sénateurs communistes (ils ont même dit qu’il s’agissait d’une « abstention positive »), c’est donc bien grâce aux sénateurs communistes si la loi vient d’être adoptée au sénat en deuxième lecture (162 voix pour - 146 contre - 20 abstentions des sénateurs PCF) ?
Dans le même temps, le Ministre de la Défense projette de transférer l’entretien des sous-marins SNA de Toulon à Brest, alors qu’il représente 40 % du plan de charge de DCNS Toulon.

-        Fermeture de 8 classes à Toulon (écoles Jean Aicard 2, les remparts, Debussy....), imposant des effectifs à 30 élèves, dans une situation où la loi Peillon sur l’école a été votée avec l’appui des députés Front de Gauche (alors que le décret sur les rythmes scolaires est rejeté par les parents d’élèves et les enseignants avec leurs organisations syndicales).

-       Le projet de privatisation du Tunnel de Toulon est maintenu (demain un péage ?), suite à l’accord Etat - Région - TPM (avec l’accord de Falco et des élus PS-PCF-PG à la Région).

-       L’hôpital de Toulon présente un déficit de 2,8 millions d’euros, entraînant la suppression de 100 postes, au détriment du service public. Ceci fait suite aux lois des gouvernements successifs sur les hôpitaux (tarification à l’acte, autonomie des établissements, loi HPST de la Ministre Bachelot maintenue par le gouvernement Ayrault).

Le mécontentement face à cette politique grandit. Mais qu’est-ce qui permet au gouvernement Hollande-Ayrault de poursuivre la politique d’austérité de l’Union Européenne rejetée par les travailleurs ? N’est-ce pas parce que certains relais politiques, tout en critiquant la politique d’austérité, permettent par leur positionnement de préserver le gouvernement (abstentions « positives », vote de la loi Peillon, etc.) ? Ceci entraîne une pression sur les dirigeants des organisations syndicales, le gouvernement cherchant à les associer à la politique d’austérité dans le cadre de conférences sociales et du « dialogue social ».

Nous avons décidé de construire une liste de militants ouvriers pour les prochaines élections municipales, pour aider à réaliser l’unité contre les mesures du gouvernement et leurs répercussions sur la ville de Toulon. Il n’est donc pas possible, bien évidemment de nous associer à une liste PS, tout en étant conscients que le Front de gauche est à géométrie variable selon les circonstances : clamer dans des réunions locales le rejet de cette politique d’austérité et dans le même temps voter ou s’abstenir à l’Assemblée nationale, au sénat ou au conseil régional. Cependant, nous sommes ouverts à des discussions, localement, sur des bases claires excluant tout appel à voter au second tour pour une liste qui soutient le gouvernement et l’Union européenne.

Un militant syndicaliste de l’arsenal disait à notre journal Informations ouvrières, « je veux participer à la construction de ce regroupement de militants et syndicalistes qui refusent de subir cette politique de soumission aux plans d’austérité… car il faut faire grandir cette force, une force politique de gauche, 30 années de recul, ça suffit ! » C’est le sens que nous voulons donner à cette liste de militants ouvriers aux municipales, afin qu’elle soit un point d’appui pour les travailleurs, et plus largement les Toulonnais.

Une liste de militants ouvriers, pour la rupture avec les mesures d'austérité du gouvernement Hollande – Ayrault et ses relais politiques,
et pour :

-     Arrêt du démantèlement de l’arsenal, retrait de la Loi de Programmation Militaire, retour au statut de la DCN, et maintien de l’entretien des SNA à Toulon
-    Abandon de la privatisation du tunnel
-   Rétablissement de toutes les classes supprimées, abrogation de la réforme des rythmes scolaires envisagée pour la prochaine rentrée scolaire
- Rétablissement de toutes les missions hospitalières, abrogation de la loi Bachelot  

Pour soutenir cette initiative, pour vous porter candidat sur cette liste,
pour être invité(e) à la prochaine réunion du comité POI de Toulon :

écrivez à parti.ouvrier.independant.83@gmail.com

 

jeudi 24 octobre 2013

Meeting du POI à Marseille samedi 23 novembre à 15 h

En finir avec la politique du gouvernement
aux ordres de l'Union européenne !

Le 23 novembre prochain, la fédération des Bouches-du-Rhône du POI vous invite largement, travailleurs, militants, élus, jeunes engagés dans le combat contre la réforme des retraites, la réforme des rythmes scolaires, contre les licenciements, contre la mise en place de la Métropole, à participer à un meeting régional ouvrier et internationaliste.

Nous vous invitons à un meeting politique de combat contre l’austérité,
contre le gouvernement Hollande-Ayrault et l’Union européenne.

Ce gouvernement multiplie les contre-réformes pour répondre aux exigences de l’Union européenne et du FMI de baisse du coût du travail, exigence des patrons qui conduit à l’aggravation de l’exploitation, à la précarisation générale avec toutes ses conséquences dramatiques en matière de vie sociale.
À Marseille, le chômage frappe près de 20% des travailleurs et 30% des jeunes, une personne sur quatre vit en dessous du seuil de pauvreté, des quartiers entiers sont totalement sinistrés.
Depuis des années, les gouvernements successifs ont aidé, financé les plans de restructuration et de licenciements, détruisant tout le tissu industriel (la réparation navale, la pétrochimie, Net cacao, Fralib).
Pendant la campagne des présidentielles, les représentants des partis prétendant  défendre les intérêts de la classe ouvrière sont venus dans ces usines, pour soutenir les salariés en grève contre les licenciements et les restructurations.
Aujourd’hui, le gouvernement Hollande-Ayrault poursuit la politique d’accompagnement des plans de licenciements, c’est maintenant : Ken one, les Moulins Maurel, la SNCM…
Dans notre département, ce sont 50 000 emplois de plus qui sont menacés !
C’est dans cette situation de saccage organisé, que M. Ayrault et cinq ministres ont fait le déplacement sur Marseille cet été, puis M. Valls à la rentrée pour y proposer « un pacte national contre la violence ».
Mais la principale violence exercée contre les jeunes, les travailleurs et l’ensemble de la population n’est-elle pas celle d’interdire le droit au travail, le droit au salaire ?
Alors « un pacte national » pour quoi faire ?
Pour mettre en place l’union sacrée, avec des élus de droite et de gauche, des représentants des partis, des syndicats, et la « société civile » tous réunis pour faire de Marseille un laboratoire de la désagrégation sociale ?
Les travailleurs ne veulent pas de cette désagrégation sociale
conduite par le gouvernement, et rejettent sa politique.

C’est la raison du résultat de Brignoles : 67,7 % des électeurs ont refusé d’aller voter lors de la cantonale partielle !
C’est la raison de l’éviction de la Ministre Carlotti, candidate soutenue par Hollande, dès le premier tour de la primaire socialiste ! 
Une chose est sure : quel que soit le candidat qui sera élu Maire, il aura face à lui les élus du département, mobilisés depuis des mois contre la mise en place forcée d’une Métropole qui détruit les communes et la démocratie républicaine, liquide des milliers d’emplois chez les personnels territoriaux et détruit les services publics pour satisfaire le MEDEF et les multinationales.
A Marseille, comme dans tout le pays, les travailleurs ne veulent pas de cette politique de destruction, en témoigne la formidable mobilisation contre la réforme des rythmes scolaires ou encore l’explosion de colère des travailleurs de Gad, qui avec leurs syndicats crient : « On ne se laissera pas faire ! »
Alors qu’est-ce qui permet au gouvernement de continuer ?
N’est-ce pas l’aide apportée par ceux qui se disent du côté des travailleurs, ou du côté des Marseillais mais veulent enfermer les revendications dans le cadre voulu par le gouvernement ?
L'éditorial de L'Humanité du 4 octobre est clair : « La réforme (des rythmes scolaires) portera ses fruits si l'on sort par le haut de la confusion actuelle. » Un soutien ouvert pour la mise en place de la réforme !
Ainsi à Marseille, alors que le conseil municipal s’est prononcé pour le report de la mise en place de la réforme, M. Menucci, candidat du PS à la Mairie, regrette que le Maire « ferme d'emblée la porte à cette réforme » et multiplie les réunions dans les groupes scolaires pour la mettre en place, contre la volonté des parents, des instituteurs et des organisations syndicales. Le même candidat qui a fait sa campagne électorale contre les personnels territoriaux et leur syndicat.
La révolte grandissante des instituteurs et des parents contre la réforme des rythmes scolaires, avec à Paris l’appel de tous les syndicats à la grève le 14 novembre, repris au plan national par FO et la CGT, comme précédemment les appels communs à la journée de grèves et de manifestations du 10 septembre puis du 15 octobre appelées par  les confédérations CGT, FO, la FSU et Solidaires, contre la réforme des retraites, indiquent une autre voie : celle de la classe ouvrière unie avec ses organisations syndicales qui se dresse clairement contre les lois réactionnaires du gouvernement.
Cette voie maintenant s’impose : tout faire pour réaliser l’unité des travailleurs et des organisations et, sans craindre de « désobéir » à Bruxelles, oser affronter ce gouvernement pour le faire céder.
Ce sera le premier pas concret pour sortir la société de l’impasse.
Cette impasse, c’est celle de la domination du capital financier, servi par les institutions de la Ve République et de l'Union européenne. Dans toute l’Europe elle provoque le soulèvement des peuples.
Nous vous invitons à un meeting internationaliste, avec un camarade syndicaliste venu du Portugal, participant de la conférence de Tarragone le 17 mars dernier qui a rassemblé des militants venus de toute l’Europe pour œuvrer à l’unité contre les plans de la Troïka.
Pour le POI, le moment est venu de débattre fraternellement de ces questions  avec tous ceux qui sont engagés dans les combats de défense des conquêtes sociales, de la démocratie et de la République.                                                        

 Retraites, rythmes scolaires, métropole, licenciements, précarité... 
 En finir avec la politique de ce gouvernement aux ordres de l'Union européenne
Meeting régional du POI à Marseille

sous la présidence de Claude Jenet, Secrétaire national
avec la présence de Daniel Gluckstein et Gérard Schivardi,
Secrétaires nationaux
et d’un militant syndicaliste Dockers du Portugal

Samedi 23 novembre 2013 à 15 h.
Château des Fleurs – 16 bd Michelet – 13008

(Métro Rond-Point du Prado)

Départ depuis Toulon : inscrivez-vous à l’adresse e-mail       parti.ouvrier.independant.83@gmail.com

dimanche 6 octobre 2013

Loi de Programmation Militaire, retraites, budget, impôt... Assez de la politique de ce gouvernement et de l'UE !


En plus de la « réforme » des retraites qui aggrave la réforme Fillon avec 43 annuités de cotisation…

En plus de l’augmentation des impôts, alors que les patrons bénéficieront d’un crédit d’impôt pour la compétitivité de 20 milliards d’euros par an… Sans compter les 60 à 80 milliards d’euros d’évasion fiscale par an.

En plus de la menace de guerre contre la Syrie, après l’intervention militaire française au Mali…

Le gouvernement Hollande-Ayrault veut maintenant supprimer 15 milliards d’euros dans les crédits ministériels, les dotations aux collectivités locales, dans le budget de la sécurité sociale !

La Loi de Programmation militaire menace 1 000 emplois à DCNS
et 34 000 au Ministère de la Défense,
elle ne répond pas aux besoins de la Marine Nationale

C’est dans ce contexte que le gouvernement a publié le projet de Loi de Programmation Militaire (LPM) pour les années 2014 à 2019, expliquant dès l’exposé des motifs qu’avec cette LPM, « le gouvernement entend respecter la nécessaire prise en compte de l’objectif de redressement des finances publiques de la France ». Au nom du traité européen sur la stabilité (TSCG), 34 000 emplois doivent être supprimés au Ministère de la Défense dans les 5 ans à venir !

Patrick Boissier, le PDG de DCNS, a été auditionné par la Commission de la Défense de l’Assemblée Nationale, et il n’a pas caché, selon le journal financier Les Echos du 19 septembre, « l’ampleur des conséquences sur les programmes du groupe naval », l’étalement de certains programmes (sous-marins Barracuda, FREMM) entraînant la suppression de 1 000 emplois, à DCNS et dans la sous-traitance.

Les conséquences pour DCNS et ses personnels

Le patron de DCNS a également réclamé la privatisation quasi-totale de DCNS, en revendiquant la perte de la majorité des actions détenues par l’Etat, en la restructurant à l’échelle de l’Europe : « Jusqu’où peut-on aller tout en maintenant pour l’Etat sa capacité à contrôler et à exercer son pouvoir régalien sur ce qui est essentiel en matière stratégique, en matière de secret ? On peut comparer avec EADS, dont la filiale Astrium fait les missiles de la force de frappe. Avec 12 % du capital d’EADS, l’Etat a considéré qu’il avait encore les moyens d’exercer son pouvoir. On pourrait donc considérer qu’à DCNS, 12 % suffiraient. Il faudra de toute façon que progressivement ça se fasse », précisant que pour lui, il faut une « stratégie d’alliances de l’industrie navale de défense en Europe dans un monde où la concurrence s’exacerbe », avec « des regroupements, des rationalisations »… Chacun sait que cela signifie des milliers de suppressions d’emplois et la liquidation du statut des ouvriers d’Etat restant à DCNS !
Le Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rétorqué le lendemain dans le journal « Ouest-France », « Monsieur Boissier doit rester dans le cadre de ses fonctions. Ainsi en matière d'actionnariat, le décideur c'est moi ; aujourd'hui la question d'un nouveau modèle n'est pas à l'ordre du jour. C'est un peu ferme, mais c'est le patron qui parle. » On pourrait être rassuré par les propos d’un Ministre « socialiste » qui s’exprime ainsi, mais n’oublions pas que c’est le gouvernement de « gauche plurielle » Jospin – Gayssot – Mélenchon qui a transformé l’ancienne administration DCN en société de droit privé ! Et on peut avoir toutes les craintes quand la LPM prévoit chaque année, de 2014 à 2016, plus d’un milliard de « ressources exceptionnelles » pour équilibrer le budget : la cession d’une partie du capital de DCNS apporterait ces recettes exceptionnelles…

Mais le véritable patron est-il vraiment Le Drian ?

N’est-ce pas plutôt la Commission européenne, à laquelle le gouvernement, comme les précédents, a choisi de se soumettre ? Une Communication de la Commission européenne du 24 juillet 2013, « Vers un secteur de la défense et de la sécurité plus compétitif et plus efficace », rappelle que le Conseil européen de décembre 2008 a souligné que « la restructuration de la base industrielle et technologique de défense européenne, notamment autour de centres d’excellence européenne évitant les redondances, afin d’assurer sa solidité et sa compétitivité, constitue une nécessité stratégique et économique ». Et la LPM indique que « la France considère que la construction européenne en matière de défense et de sécurité est une nécessité », et qu’il « s'agit de favoriser le développement et les mutualisations des capacités militaires les plus onéreuses, tout en encourageant la consolidation de l’industrie de défense des pays européens. » Qui est le patron, Le Drian ou la Commission de Bruxelles ?...

La solution serait l’export ou la diversification ?

Face aux suppressions d’emplois induites par la LPM, le PDG Boissier dit au Figaro du 27 septembre "Il nous appartient de compenser cet étalement de charge grâce à notre développement à l'international et dans l'énergie", autre domaine d'activité du groupe. Patrick Boissier raisonne en patron d’entreprise : pour lui, peu importe que DCNS fabrique des armes pour les exporter à des pays comme l’Inde, le Pakistan, la Lybie... Peu importe le statut de DCNS et de ses personnels, pour lui, peu importe que DCNS travaille pour la Marine Nationale, pour les marines étrangères ou pour ErDF ! Parce que pour Boissier, comme pour l’Union européenne et le gouvernement, ce qu’il faut, ce n’est pas répondre aux besoins de la population (avec un industriel étatique, DCN, au service de la Défense Nationale), mais c’est plutôt chercher des solutions capitalistes dans le cadre de la « concurrence libre et non faussée », que le peuple français a pourtant rejeté en votant NON au référendum sur la Constitution européenne en 2005 ! Les conséquences de cette politique de privatisation, tout le monde les connaît : baisse des salaires, polyvalence, sous-traitance massive, accentuant encore plus la précarité…

Non aux privatisations, assez de ce gouvernement et de l’Union européenne !

Les travailleurs en ont assez de cette politique. Cette résistance s’est traduite par les centaines de milliers de manifestants présents le 10 septembre contre la « réforme » des retraites, réalisant l’unité des confédérations CGT et FO, refusant toute subordination  à ce gouvernement aux ordres du capital financier et de l’Union européenne. N’est-ce pas la voie à suivre, que ce soit pour le retrait du projet de loi Ayrault sur les retraites, ou pour le retrait des mesures destructrices de la LPM ? A Saint-Nazaire, pour défendre leurs emplois dans les chantiers STX, les travailleurs se sont mobilisés avec leurs organisations syndicales qui revendiquent « l’entrée majoritaire de l’Etat dans le capital » du chantier naval. A Toulon, de la même façon, n’est-il pas nécessaire d’engager une campagne pour reconquérir une DCN à statut d’Etat, service public répondant aux besoins de la Marine Nationale ? De même, ne faut-il pas reconquérir les monopoles publics, dans tous les secteurs, ce qui implique de rompre avec l’Union européenne ?

Ces questions, et le débat qu’elles appellent, seront au centre du meeting du POI :
 
 
Meeting SAMEDI 23 novembre 2013
à Marseille
 
Départ depuis Toulon : inscrivez-vous auprès des adhérents du POI
ou à l’adresse e-mail
 

jeudi 5 septembre 2013

Rassemblement contre l'intervention militaire en Syrie


Rassemblement dimanche 8 septembre à 10 h
à Toulon, en bas du Cours Lafayette :

Avec ou sans l’ONU, avec ou sans vote du Parlement,
Non à toute intervention militaire en Syrie !

Devant l’imminence d’une intervention militaire directe contre la Syrie, le POI s’est, le 1er septembre, adressé à toutes les organisations ouvrières et démocratiques qui se sont prononcées contre cette intervention :

« Imperturbablement, Hollande réaffirme sa détermination à participer à l’agression militaire américaine contre la Syrie, bien que les voix se multiplient, de tous bords, pour refuser cette agression.
Tout l’indique : dans notre pays, comme aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne, etc., la population dans sa grande majorité rejette la marche à la guerre. Rien ne saurait légitimer cette agression contre le peuple syrien, ni les décisions de Hollande, ni la discussion au Parlement, ni les décisions de l’ONU.
Dans une telle situation, confronté à l’incroyable prétention de Hollande, usant des pouvoirs exorbitants que lui accordent les institutions de la Ve République, d’engager la France dans cette agression contre le peuple syrien, comment le mouvement ouvrier et démocratique pourrait-il ne pas prendre ses responsabilités ? Ne revient-il pas, d’urgence, de prendre toutes les initiatives permettant aux travailleurs, militants et jeunes de se rassembler pour faire entendre d’une voix puissante, massive et unie l’exigence : “Non à la guerre ! Non à l’intervention militaire en Syrie ! Ni Hollande, ni ce Parlement, ni l’ONU ne peuvent prétendre engager notre pays dans la guerre ! » (1)

Du point de vue des droits des peuples, aucune légitimité ne peut être reconnue à l’intervention militaire qui menace car cette intervention se mène au compte des multinationales, des banques et des spéculateurs.

Tout comme, dans notre pays, la contre-réforme Hollande-Ayrault des retraites a pour seul objet de satisfaire aux diktats de l’Union européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international. Du point de vue des intérêts de travailleurs, des jeunes, des chômeurs et des retraités, elle n’a aucune légitimité : elle doit être retirée.


Non à la guerre ! Non à l’exploitation !

(1)     Pas de réponse à notre proposition au plan national trois jours plus tard. Dans le Var, le PCF nous a répondu « partager la démarche dans l’urgence de la situation » mais « ne pas avoir matériellement la capacité » de nous rencontrer.

vendredi 23 août 2013

Assemblée de rentrée autour d'Informations ouvrières


Assemblée de rentrée
autour d’Informations ouvrières
  
Jeudi 5 septembre à partir de 17 h 30
à La Seyne, local GERSE, 8 rue Joseph Rousset


Chers amis, chers camarades,

Nous étions plus de 80 varois abonnés à Informations ouvrières cet été, en plus des lecteurs occasionnels. Tout l’été, le journal du POI a continué à informer les travailleurs, les jeunes, les militants… sur la politique du gouvernement, et sur les premiers regroupements pour défendre les droits ouvriers, les conquêtes sociales, et la libre administration des communes. L’heure est à regrouper une force politique déterminée à combattre pour en finir avec la politique imposée par le gouvernement Hollande-Ayrault, en application des directives de l’Union européenne et des exigences du capital financier.

En apparence, le gouvernement se veut rassurant. Mais au moment où le FMI exige l’accélération des « réformes structurelles », que vient de déclarer la ministre Marisol Touraine à propos des retraites ? « II ne s'agit évidemment pas d’engager une réforme brutale qui, du jour au lendemain, modifierait les perspectives pour les Français » a-t-elle dit. Pas de réforme brutale ? Elle a réaffirmé, selon la dépêche qui cite ses propos, que « le gouvernement allongerait la durée de cotisation ». Et cela n’est pas brutal ?

Les précédentes « réformes » avaient déjà amené cette durée de cotisation de 37,5 à 40 puis à 41 annuités et demie. Il faudrait donc demain que les travailleurs — qui par ailleurs entrent dans la vie active de plus en plus tard du fait de la situation dramatique du chômage des jeunes — cotisent durant 42, 43, 44, 45 années ? A quel âge pourra-t-on partir en retraite à taux plein ? 70 ans ? Davantage ? Ou alors, partir plus tôt avec des pensions de misère ? Et c’est cela que le gouvernement Hollande-Ayrault appelle une politique qui n’est pas brutale ?

La ministre Touraine ne s’en tient pas à cette affirmation. La dépêche précise que, selon la ministre, la décision d’augmenter immédiatement la CSG serait « une option qui a assurément une forte cohérence ». Le journal patronal Les Echos, ce 12 août, considère la hausse de la CSG comme certaine, précisant : « La question qui se pose maintenant est plutôt de savoir jusqu’à quel niveau. »

Rappelons que la CSG, c’est la fiscalisation du salaire différé payé à 90% par les travailleurs et les retraités. Son augmentation signifie poursuivre et amplifier les exonérations des patrons et une nouvelle fois ponctionner dans le budget des familles ouvrières et populaires déjà étranglées par le blocage des salaires et des pensions, alors que le chômage ne cesse de croître, que les usines ferment les unes après les autres. C’est cela que le gouvernement Hollande-Ayrault appelle une politique qui n’est pas brutale ?

Les choses doivent être dites nettement : oui, cette politique est brutale ! Cette brutalité découle de la décision de ceux qui nous gouvernent de se subordonner aux diktats de la troïka (FMI-Union européenne-Banque centrale européenne) qui conduit les uns après les autres tous les pays de l’UE à la faillite, la ruine et la destruction.

Sans doute, si le gouvernement tente de camoufler la brutalité des mesures en préparation, c'est dans le but d’endormir l’opinion publique, et surtout, d’amadouer les organisations syndicales, de les amener à participer à la « concertation ».

Le gouvernement sait que l’appel lancé par les confédérations syndicales CGT et FO, rejointes par la FSU et Solidaires, à une journée interprofessionnelle de grèves et de manifestations le 10 septembre répond à une attente, celle de millions de travailleurs qui veulent bloquer le projet de contre-réforme du gouvernement sur les retraites.

Bien évidemment, bloquer cette contre-réforme passe par la réalisation de l’unité des travailleurs et de leurs organisations sur les mots d’ordre clairs : on ne touche pas à nos retraites, ni au régime général ni aux régimes particuliers et spéciaux, non à quelque mesure que ce soit, aucune remise en cause, aucune augmentation de la CSG !

Dans le respect des prérogatives des organisations, les adhérents du POI agissent et agiront pour aider à la réalisation de cette unité. Pour autant, force est de constater que des obstacles sont dressés sur cette voie, en particulier par la multiplication d’appels et d’initiatives à engager un « débat pour une bonne réforme des retraites ». Voie dangereuse, car elle accrédite l’idée qu’une réforme serait nécessaire, à laquelle les organisations ouvrières devraient contribuer, et fait diversion par rapport au combat pour l’unité nécessaire.

Jusqu’à quel point la volonté d’unité sur les mots d’ordre clairs de rejet de la réforme du gouvernement parviendra-t-elle à s’imposer le 10 septembre ? La force du mouvement imposera-t-elle un recul au gouvernement ? Nul ne peut le prévoir. Ce qui est certain, c’est que les adhérents du Parti ouvrier indépendant, au coude à coude avec les travailleurs et militants de toutes tendances, et dans le respect des prérogatives des organisations, feront tout pour avancer dans ce sens.

Il en est de même sur la question de la défense des communes. Là encore, c’est avec la plus grande brutalité que le gouvernement est passé en force dans le vote à l’Assemblée nationale sur la loi mettant en place les métropoles. Mais près de 800 élus de toutes tendances ont signé la lettre à Hollande, et exigent d’être reçus pour affirmer la liberté des communes de s’administrer pleinement.

Et il en est de même sur la rentrée scolaire, qui va se faire sous la double contrainte dislocatrice des mesures d’austérité d’une part, et d’autre part de la réforme Peillon adoptée grâce au vote conjoint du Parti socialiste et du Front de Gauche.

Sur tous les plans, le choc est en train de se nouer. Dans chaque pays d’Europe, et en France même, il s'agit de savoir si la volonté de la majorité des travailleurs des villes et des campagnes, les chômeurs, les élus va pouvoir se frayer une voie et briser la spirale infernale des plans destructeurs dictés par la troïka etle capital financier. Il s'agit de savoir si le mouvement ouvrier, préservant son indépendance, constituera le point d’appui pour ce combat.

Ces questions se retrouvent sur tous les plans politiques. Ainsi, à la fin du mois de juillet, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a affirmé la vocation de son parti à constituer des listes aux élections municipales dès le premier tour avec le Parti socialiste. Qu’est-ce que cela signifie ? D’un côté, les dirigeants du Parti communiste français critiquent l’austérité, et de l’autre ils vont constituer des listes avec les représentants du parti qui, au gouvernement, met en place l’austérité ? On ne peut pas avoir un pied dans le camp du gouvernement et l’autre dans le camp de la critique ou de l’opposition au gouvernement.

Il faut une position nette : cette politique du gouvernement Hollande-Ayrault est contraire aux intérêts de l’immense majorité. Elle doit être bloquée. Elle sera bloquée par la mobilisation de millions et de millions sur le terrain de la lutte de classe comme elle sera bloquée par la mobilisation des élus. L’issue ne pourra venir que de la rupture avec cette politique, de la rupture avec l’Union européenne.

Nombreux sont les travailleurs et militants de toutes tendances qui, sans partager nécessairement l’ensemble des positions du Parti ouvrier indépendant, cherchent la voie de cette réponse qui est la seule permettant à des millions et des millions de s’orienter sur une perspective positive.

Voilà pourquoi nous nous adressons à vous, à tous les lecteurs d’Informations ouvrières, à tous les adhérents du POI, pour vous inviter à mener cette discussion autour de vous, avec les travailleurs et militants de toutes tendances qui cherchent la voie du combat. Venez en discuter lors de notre assemblée de rentrée ouverte qui se tiendra à La Seyne jeudi 5 septembre.

                                                            Le 21 août 2013, le bureau départemental

samedi 3 août 2013

Article paru dans Informations ouvrières suite à une réunion sur les risques d'inondations à Draguignan

Le sous-Préfet de Draguignan déclare ne pas savoir « ce que coûteraient les travaux, ni même en quoi ils devraient consister », à propos d'éventuelles nouvelles inondations. Pour le comité POI de Draguignan, la campagne des municipales de 2014 est engagée.

Rappelons les faits : Le 10 avril 2010, à la suite d’une très importante pluie « de type cévenole », une inondation majeure envahissait plusieurs communes de la région de Draguignan, emportant 25 personnes, pour beaucoup surprises dans leur véhicule, et dont certains des corps ne furent retrouvés que plusieurs jours après.
Depuis cette date, élus et gouvernement, ayant pris soin d’ériger un monument sur l’une des avenues de Draguignan, et de faire célébrer les offices religieux, décidèrent de faire établir par les services de l’Etat (la DDTM), le PPRI (Plan de prévention des risques inondation) pour la rivière la Nartuby, qui irrigue toute cette micro-région.
Mais qu’est-ce qu’un PPRI : une cartographie qui matérialise les espaces inondés en cas de renouvellement de crues de type centennale (comme celle de 2010), et indique des « zones rouges » qui seraient «  à risque » pour les populations, c’est à dire mortelles (compte tenu de la vitesse et de la hauteur des eaux en ces lieux). C’est un document de l’Etat, qui formule des règles, dont l’interdiction de toute nouvelle construction dans ces « zones rouges ».
Problème pour les constructions déjà existantes ? Ce qui est le cas pour l’essentiel de ces zones, car l’urbanisme et les droits à bâtir se sont développés depuis des dizaines d’années, sans que soient prises en compte ces questions de gestion des eaux de pluie.
Le comité POI de Draguignan, dans le cadre de la préparation du 4° congrès ouvert, a décidé d’engager une campagne publique, en posant les questions suivantes : 25 morts en 2010 ! Pourquoi ? Qui est responsable ? Quels moyens pour que plus jamais cela ne se reproduise ? Peut-on être candidat à la mairie de Draguignan en 2014 sans répondre à ces questions ?
C’est pourquoi, informés de la tenue d’une réunion de présentation du PPRI, nous avons posé ces questions publiquement, et notamment celle des moyens à mettre en œuvre pour réaliser les travaux permettant de mettre à l’abri les populations qui se retrouvent dans ces « zones rouges ».
Intervention applaudie par les présents à cette réunion, et à laquelle ont répondu le premier adjoint au maire actuel, député UMP, et le sous-préfet.
Le député : « Il faudra entre 15 et 20 ans pour mettre le pluvial de Draguignan à niveau. Vaison-la-Romaine, sinistrée en 1999, n’a fini ses travaux que cette année ».
Le sous-préfet : « Il y a des risques avec lesquels il faudra toujours vivre. Je ne peux pas vous dire à l’heure qu’il est ce que coûteraient les travaux à effectuer, sans doute des dizaines de millions, ni même en quoi ils devraient consister, où situer les barrages par exemple... »

Pour le comité POI de Draguignan, la campagne des municipales de 2014 est engagée : "Depuis 3 ans rien n’a été fait ; et on nous parle de 15 à 20 ans ! La population ne peut pas accepter de vivre pendant 15 à 20 ans dans l’angoisse. L’entretien des cours d’eau, le renforcement du pluvial, l’aménagement de grands travaux de sécurisation des espaces urbanisés, sont une exigence vitale. Nous savons que les DDE ont été démantelées. Nous savons que des missions publiques telles que l’aide technique aux communes ont été abandonnées, que les quelques aménagements et travaux annoncés se font à budget limité. Au nom de quelles contraintes budgétaires ? Celles imposées par l’Union Européenne ? Mettre les sommes nécessaires à la sécurisation de nos cours d’eau plutôt que dans le paiement des milliards de la spéculation sur la dette publique, c’est sur cette exigence que le POI se dit d’ores et déjà disposé à proposer la constitution d’une liste d’unité pour les prochaines élections municipales à Draguignan."

lundi 29 juillet 2013

Compte rendu du congrès 2013 du Comité du Var du POI

(23 mai 2013, maison communale Gérard Philipe, à La Garde)

Suite aux rapports des deux membres du Bureau national, la discussion a été engagée avec les militants du POI et les 5 militants invités (membres du PCF, du PG, syndicalistes de l’arsenal, des finances, de la Banque de France) autour de la question posée par la dernière déclaration du Bureau national du POI : « Comment combattre la politique d’austérité mise en œuvre par le gouvernement ? »

Un militant syndicaliste a fait état de la résistance grandissante au sein de son organisation face à la politique du gouvernement, mais aussi de la colère contre les annonces dans la presse sur les tentatives de reconstitution  du « syndicalisme rassemblé », suite à une rencontre des deux secrétaires généraux de la CGT et de la CFDT. Délégué à la conférence de Tarragone, il a insisté sur la nécessité, en France comme dans les autres pays d’Europe, d’être clair sur les revendications.

Un autre militant syndicaliste a indiqué que le matin même, l’assemblée de sa mutuelle a adopté une motion qu’il a proposée contre la contre-réforme des retraites annoncée avec l’allongement de la durée de cotisations. Et il pose la question : « Le gouvernement veut intégrer les organisations syndicales. Partout où l’on est, dans nos syndicats, ne faut-il pas des prises de positions sur les revendications pour défendre les retraites ? Ne pas accepter un nouveau recul, exigé par l’Union européenne ? Oui, assurément, beaucoup n’acceptent pas. Les militants du POI interviennent, comme dans cette assemblée de mutualistes, pour aider à formuler les revendications et donc pour que les travailleurs se saisissent de leurs organisations. »

Une adhérente revient sur la nécessité, dans les discussions avec les militants qui ne sont pas au POI, de ne pas les heurter de front par rapport aux positions de leurs organisations, mais de démontrer en argumentant.

Un invité demande ensuite quelle alternative politique propose le POI au gouvernement actuel. Dominique Canut, membre fondateur du POI, est alors revenu sur le congrès de fondation, et sur le manifeste adopté pour le socialisme, pour la socialisation des moyens de production. Il insiste sur la nécessité de rompre avec l’Union européenne : « On est les seuls comme parti à vouloir rompre avec l’Union européenne. Avant le POI,  j’étais au PCF. Il est illusoire de faire croire, comme Mélenchon, qu’on pourrait ajouter un volet social à l’Union européenne. »

Un syndicaliste de l’arsenal intervient : « Chaque parti a ses propres positions sur la politique qu’il faudrait mener. Mais à l’heure actuelle, comme l’indique l’appel du Bureau national, ne faut-il pas réaliser l’unité pour bloquer la politique du gouvernement ? Par exemple, dans la salle, avec le camarade qui est invité aujourd’hui, nous ne sommes pas dans le même syndicat, mais avec nos organisations, dans l’unité, ne faut-il pas un appel contre l’ouverture du capital de notre société, le gouvernement menaçant de privatiser DCNS pour le livrer à Thalès, afin de renflouer les caisses de l’Etat pour réduire les déficits publics ? Je considère comme positif le fait qu’après notre intervention – et notamment un tract du POI contre la privatisation de l’entretien des Avisos - mon organisation syndicale ait clairement formulé ce mot d’ordre dans sa plate-forme syndicale.»

Un syndicaliste de l’enseignement est revenu sur la résistance contre la réforme Peillon, 80 % des communes refusant de l’appliquer à la rentrée 2013, et il ajoute : « Informations ouvrières est un outil pour les militants qui mènent ce combat. Rappelez-vous en 2010, c’était le journal qui publiait toutes les prises de positions pour le retrait du plan Fillon sur les retraites. »

Dominique Canut insiste sur la nécessité de donner un coup d’arrêt à la politique du gouvernement. Il revient sur la campagne menée par le POI et les comités pour une manifestation nationale pour l’interdiction des licenciements. Une délégation avait rencontré le PG, qui avait refusé le mot d’ordre, expliquant « on a vocation à être un parti de gouvernement. » Ca recoupe les dirigeants de la CGT qui demandaient « une autre réforme des retraites » et ne disaient pas « retrait ». Et il ajoute : « Comment changer de société si on n’est pas capables de stopper la politique du gouvernement ? Par exemple, pour le tunnel de Toulon, nous avons rencontré Alain Bolla, conseiller régional PCF, qui disait, considérant que si les capitalistes ne veulent pas donner l’argent pour finir les travaux, alors la région réfléchissait à faire une souscription régionale… On est face à l’Union européenne, à la réduction des déficits publics, au désengagement de l’Etat, et la région PS-PCF-PG gère ce désengagement ! »

Un militant du PCF, après avoir remercié d’être invité, rappelle qu’il a découvert le POI, qu’il ne connaissait pas, aux dernières municipales à Toulon, lorsque nous avons fait une liste commune PCF - POI : « Je me rappelle cette discussion tendue sur le retour au statut d’Etat de la DCN. Je suis intervenu fermement, comme le POI, pour le retour au statut d’Etat, pas pour le « pôle public de défense » que revendique mon parti. L’armement ne doit pas être mis dans les mains du privé et doit rester au sein de l’Etat, donc il faut aussi un seul statut pour les personnels, pour arrêter la division entre les salariés au sein même de l’arsenal. Je suis d’accord qu’il faut un coup d’arrêt massif à la politique du gouvernement, mais ça se prépare, parce que les travailleurs peuvent penser que ça favoriserait un retour de la droite. Donc, c’est les militants les plus avertis qui doivent expliquer, s’organiser pour ce coup d’arrêt. Je veux revenir aussi sur le syndicalisme rassemblé. J’ai été responsable syndical. Ma formation syndicale, c’était : on définit les revendications, puis on se rassemble sur les revendications. Le syndicalisme rassemblé, c’est le contraire : on se rassemble, après il n’y a pas de contenu ! »

Un militant syndicaliste revient sur le mot d’ordre « dehors la troïka » : « il s’agit d’un mot d’ordre porté par le peuple, au Portugal, en Grèce, pas par le POI, qui n’est pas là pour asséner des mots d’ordre, mais pour aider à la compréhension des évènements, incluant donc les obstacles qui entravent les combats de résistance et la réalisation de l’unité. » Il ajoute que le POI étant internationaliste, les pages internationales d’Informations ouvrières aident à cette compréhension. Il cite aussi la Tunisie, où c’est dans la rue que le mot d’ordre d’assemblée constituante a émergé.

Un autre invité demande : « Est-ce que le POI veut prendre le pouvoir ? Mélenchon le veut, mais avec des compromis. » Un adhérent lui répond : « le pouvoir dont il s’agit, c’est celui d’une classe sociale, exploitée, et qui cherche à se dégager de cette exploitation. Le camarade qui m’a précédé a fait état de l’effondrement du pouvoir de Ben Ali en Tunisie, produit d’un processus de résistance dans toutes les couches de la population tunisienne avec au centre sa seule organisation ouvrière, l’UGTT. De fait, en France, et dans de nombreux pays, ce processus est en marche. Chaque revendication, qui vise à maintenir le droit de vivre de son travail, s’affronte violemment au maintien de l’ordre capitaliste et de ses institutions, dont l’Union européenne. C’est pourquoi nous attachons, comme militants du POI, une importance majeure à aider la classe ouvrière à qualifier ses revendications, et à créer les conditions de son unité pour les faire aboutir. »

Un autre invité indique qu’il est attaché au socialisme, mais qu’une majorité de citoyens n’arrivent pas à renverser le système par le vote. Dans un « contexte médiatique défavorable », il insiste sur « le travail d’information » à faire auprès des travailleurs qui disent « le communisme a échoué, c’est le capitalisme qui a réussi ». Il conclut par la nécessité de revenir à des actions collectives.

En conclusion, le rapporteur est revenu sur l’intervention de Lorenzo Varaldo, militant syndicaliste italien qui était venu participer à un meeting internationaliste avec le POI fin 2011 dans le Var : « En France, vous avez la chance d’avoir un parti ouvrier indépendant qui modifie la situation politique. », et il ajoute : « Ce parti est utile, il faut le faire grandir ! »

Limités par le temps d’occupation de la salle, il a été clair pour tous les présents que cette discussion passionnante devait se poursuivra après le congrès. Une déclaration a été adoptée à l’unanimité, avec une résolution pour la campagne d’abonnements à Informations ouvrières pour l’été, le congrès se fixant l’objectif d’atteindre les 100 abonnements dans le Var pour développer la diffusion du journal qui, comme le disait un congressiste, « participe à la compréhension de la situation ». Quatre propositions d’articles pour le journal ont été faites dans le congrès, dont une tribune libre d’un militant communiste.


Après les différents votes (quitus donné à l’unanimité à la trésorière, répartition des cotisations, rapports d’activité, élection des délégués au congrès national et du bureau départemental), nous nous sommes retrouvés autour d’un pot fraternel. Un des invités, militant syndicaliste, a adhéré au POI à l’issue du congrès.