vendredi 20 décembre 2019

Campagne pour la libération de Louisa Hanoune


Rassemblement à Toulon pour la libération de Louisa Hanoune et de tous les prisonniers politiques en Algérie




Samedi 7 décembre, une cinquantaine de militants se sont rassemblés à Toulon sur le marché du Cours Lafayette pour la libération de Louisa Hanoune et de tous les emprisonnés politiques et d’opinion. Une dizaine de partis politiques et d’organisations des droits de l’homme avaient appelé à participer à ce second rassemblement : PCF, POI, PG, Comité Révolutionnaire Insoumis Toulonnais, CICR, LDH, Mouvement de la Paix, Varois pour la Paix et la Justice en Méditerranée, UD CGT du Var. Alain Serre du Comité International Contre la Répression a pris la parole, faisant le lien entre la révolution en cours en Algérie, la répression et l’emprisonnement de Louisa Hanoune. Dans le même temps, un tract était distribué à la population. Les organisations ont proposé unanimement de poursuivre la mobilisation sous des formes appropriées, car le 12 décembre le pouvoir corrompu organise des élections présidentielles dont le peuple algérien ne veut pas !
« On ne lâche rien », c’est sur ces mots que le rassemblement s’est conclu…

dimanche 1 décembre 2019

Rassemblement samedi 7 décembre à 11 h 30 à Toulon pour la libération de Louisa Hanoune


Chers amis et camarades,

Comme convenu, nous nous sommes réunis au siège du PCF pour envisager les suites à donner à la tenue du rassemblement au parvis des Droits de l’Homme à Toulon le 8 octobre « pour la libération de Louisa Hanoune, de tous les prisonniers politiques et d’opinion ».

Louisa Hanoune est maintenant emprisonnée depuis le 9 mai par le tribunal militaire de Blida, elle a été récemment condamnée à 15 ans de prison et devrait passer en appel avant la fin novembre. Dans plus de 100 pays, des organisations progressistes, des personnalités politiques, syndicales ont signé un appel pour sa libération. Le Comité national d’Algérie pour la libération de Louisa Hanoune indique : « Car selon le code de procédure, le procès en appel de Louisa Hanoune doit intervenir au plus tard deux mois après sa condamnation en première instance… Dans le but de semer l’amalgame et justifier aux yeux de l’opinion publique l’arrestation puis la condamnation de la dirigeante politique d’un parti de l’opposition qu’elle est, Mme Louisa Hanoune a été accusée et condamnée pour les mêmes chefs d’inculpation, complot contre l’Etat, que des dignitaires du régime, les généraux Mohamed Mediene et Athmane Tartag ainsi que Said Bouteflika, Conseiller du président déchu… Sa condamnation est une criminalisation de l’action politique, droit fondamental arraché de hautes luttes par le peuple algérien et inscrit dans la constitution.». Ce Comité national pour la libération de Louisa Hanoune, qui est présidé par la Moudjahida Zohra Drif Bitat et soutenu par des partis politiques, syndicats, organisations de droits de l’homme, personnalités nationales... appelle à l’acquittement de la Secrétaire générale du Parti des travailleurs, à sa libération immédiate et inconditionnelle et à la libération du Moudjahid Lakhdar Bouregaa, de Karim Tabbou coordinateur de l’Union démocratique sociale et de tous les détenus d’opinion.
Le pacte de l’alternative démocratique d’Algérie qui rassemble 7 partis politiques, ainsi que la ligue des droits de l’homme vient de réaffirmer le refus de la tenue de l’élection présidentielle du 12 décembre et la nécessité d’un processus constituant.

Toutes les semaines depuis près de dix mois, par millions de manifestants, d’étudiants se mobilisent dans un processus révolutionnaire, pour « dégager » le système, chasser la bande d’oligarques voleurs et corrompus qui s’apprêtaient à brader les richesses nationales (les hydrocarbures) aux monopoles impérialistes et soumettre l’économie algérienne au dictat du FMI.

Le peuple veut se réapproprier le pouvoir qui lui a été confisqué en 1962, alors que l’insurrection révolutionnaire victorieuse du peuple venait de chasser la puissance coloniale française.

Tous les vendredis le peuple scande « système dehors » et les arrestations se multiplient, dès lors qu’un militant met en cause le « système » il est arrêté, puis emprisonné. La répression policière s’accroit.

Aujourd’hui, les peuples veulent se réapproprier la conduite de leurs affaires. Ils veulent reconquérir leur souveraineté !
Nous vous demandons de faire connaître largement cet appel pour réussir cette initiative.
Bien fraternellement

Samedi 7 décembre 2019

à partir de 11 H 30 RASSEMBLEMENT sur le COURS LAFAYETTE
à TOULON
(au croisement ex-Castel Chabre)

o Distribution de tracts à la population
o Signatures de pétitions pour exiger la libération des emprisonnés-es politiques

Prise de parole à 12 h d’Alain SERRE
du Comité International Contre la Répression (CICR)

Signataires de cet appel : PCF, CICR, LDH, POI, Parti de Gauche, Comité Révolutionnaire Insoumis Toulonnais, Mouvement de la Paix, Varois pour la Paix et la Justice en Méditerranée, UD CGT du Var







dimanche 20 octobre 2019

Rassemblement pour la libération de Louisa Hanoune


Le 30 septembre à Toulon, une réunion à l’initiative de militants (PCF, POI, LFI et CICR), décidait de publier un communiqué commun appelant à un rassemblement pour la libération de Louisa Hanoune et de tous les emprisonnés politiques et d’opinion en Algérie.

Le 8 octobre dernier se tenait ce rassemblement, sur le parvis des droits de l’homme de Toulon. Une cinquantaine de militants varois étaient réunis, en présence de représentants de 9 organisations (PCF, POI, LFI, CGT, LDH, Libre Pensée, CICR, Varois pour la paix et la justice en méditerranée, Mouvement de la Paix). Après lecture du communiqué commun, chaque organisation a pu s’exprimer en fonction de la sensibilité de chacune d’elle.

Mais tous sont d’accord pour dire que Louisa Hanoune, par toute son action politique, constitue un symbole de la lutte du peuple algérien. Elle est jetée en prison parce qu’elle constitue un danger pour le pouvoir, parce qu’elle incarne le mouvement révolutionnaire depuis le 22 février qui uni des centaines de milliers d’algériens tous les vendredis.

Ce rassemblement s’est conclu par un appel à poursuivre la mobilisation et à amplifier la campagne de signatures de la pétition pour la libération de Louisa Hanoune et de tous les prisonniers politiques et d’opinion. Tous les présents ont considéré que cette manifestation unitaire large constituait une avancée et un point d'appui important pour élever à une autre échelle dans le Var la mobilisation pour la libération de Louisa Hanoune.




dimanche 13 octobre 2019

Le discours et la méthode


"Point de vue" de Franck Servel, membre du bureau national,
paru dans Informations ouvrières n° 573

En 2017, lors d'un déplacement en Grèce, Macron affichait sa détermination face aux critiques soulevées par ses réformes, comme celle du Code du travail, en déclarant avec la morgue qui le caractérise "Je serai d'une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes ». Ce mépris a largement contribué à l'irruption des gilets jaunes, dans une situation sociale où les travailleurs, de plus en plus nombreux, n'en peuvent plus et n'acceptent plus des nouveaux sacrifices.

La multiplication des mobilisations où les personnels cherchent à contrôler leur mouvement, avec la grève des urgences, aux finances publiques, dans l'enseignement, au moment du bac... tout ce bouillonnement dans le pays inquiète l'exécutif qui a décidé de changer de discours et de méthode pour aller jusqu'au bout de ses contre-réformes. Macron indiquait cet été aux journalistes de l'AFP : « Il ne faut pas réduire l'ambition de transformation dont le pays a besoin mais, dans la méthode, il nous faut réussir à inclure davantage les Françaises et les Français ».

Cette « méthode » n'est d'ailleurs pas si nouvelle que cela puisqu'il s'agit au final de chercher à intégrer les organisations syndicales aux « réformes », en multipliant les concertations, grands débats... pour « inclure davantage les Françaises et les Français » à la destruction des conquêtes collectives qu'ils veulent maintenir. Cette volonté farouche de ne pas lâcher est illustrée par l'appel lancé par plusieurs organisations syndicales de la RATP à une grève illimitée à partir du 5 décembre contre la réforme des retraites, pour le maintien des garanties statutaires des salariés et de leur régime spécial.

La Ministre Buzyn est tout de suite intervenue pour affirmer qu'"il n'y a pas lieu de bloquer la France". Mais elle a surtout ajouté "Pourquoi être en grève le 5 décembre alors que nous commençons une discussion sur la transition qui va mettre 20 ans. Je trouve ça un peu abusé alors que les négociations ne font que commencer".

La voilà, la nouvelle méthode du gouvernement : donner l'illusion que tout est ouvert, qu'il y a des choses à négocier... Face à cela, les salariés de la RATP ont bien compris que seul le rapport de force permettra de faire reculer le gouvernement. Et après le « coup de semonce » porté par la première grève massive du 13 septembre, le responsable du premier syndicat de la régie, l'UNSA-RATP, prévient : « pour obtenir des résultats, il faut vraiment partir dans un conflit plus dur, poser le sac une fois pour toutes. On voit bien que les grèves saute-mouton de 24 heures, ça ne marche pas ».

Et pour aider les travailleurs à submerger les obstacles qui empêchent – pour le moment – l'unité et la généralisation de la grève à tout le pays avec des revendications claires, pour le retrait des contre-réformes du gouvernement, nous vous invitons à participer aux réunions des Comités de Résistance et de Reconquête.


samedi 5 octobre 2019

Rassemblement à Toulon mardi 8 octobre à 18 h


Algérie : libération immédiate de Louisa Hanoune
et de tous les prisonniers politiques et d’opinion !

Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), vient d'être condamnée à 15 ans de réclusion à l'occasion d'une parodie de justice par un tribunal militaire.

Elle incarne, avec plusieurs autres militants politiques et associatifs actuellement incarcérés, dont des militants historiques de la révolution algérienne, l'opposition au régime algérien.
Plusieurs dizaines de militants sont actuellement emprisonnés et en instance de jugement.

Cette décision du tribunal militaire de Blida constitue une nouvelle intimidation du pouvoir et du chef d'état-major Gaïd Salah afin de tenter de faire taire l'opposition et les millions de voix libres qui manifestent depuis le 22 février pour une Algérie libre et démocratique, contre la perspective d'élections truquées le 12 décembre visant à pérenniser le système.

Le 30 septembre, une réunion avec le PCF, le POI, un comité LFI, et un représentant du CICR (comité international contre la répression) ont proposé d’organiser une manifestation varoise,

le mardi 8 octobre, à 18 h, place du parvis des droits de l’homme à Toulon,
pour exiger la libération immédiate de Louisa Hanoune
et de tous les prisonniers politiques et d’opinion.


samedi 10 août 2019

Communiqué suite à la mort du maire de Signes


Communiqué du Comité du Var du POI 

« Désagrégation chez certains du sens de l’Etat et de la nation »
Mais qui désagrège ? 

Le Maire de Signes a donc surpris deux « inciviques » réalisant un « dépôt sauvage » sur un chemin communal. Qui a autorité pour faire respecter les textes en la matière ? 

Le premier texte qui aborde de manière explicite ces décharges, est la loi du 15 juillet 1975. Est stipulé que c’est « l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie » créée à ce moment sous maîtrise Etat, qui a en charge le suivi, la gestion, et la police de ces décharges. Texte qui a été vidé de son contenu, car, comme le dit une brochure de la DREAL (1), il « a connu une constante évolution sous la poussée conjointe des textes européens et de la demande sociétale ». Avec comme conséquence « le rôle des collectivités locales qui s’est trouvé réaffirmé tant au niveau de la gestion que de la police administrative ». 

Une vague incessante de transfert des missions de l’Etat 
vers les collectivités locales 

Comme toutes les missions publiques, celle-ci a subit la vague de transfert de l’État vers les collectivités locales… et comme pour l’État, ces collectivités se retrouvent sous le coup des mesures d’austérité. 

Ainsi, s’agissant de la « police de l’environnement », terme générique relatif à toute forme d’occupation et de gestion du sol, les agents des ex-DDE et DDAF (2), par leur présence sur le terrain, au contact proche et régulier des communes et de leurs agents communaux, étaient en mesure de connaître parfaitement toute activité qui pouvait survenir, et d’intervenir. 

Aujourd’hui encore, des agents des DREAL et des DDT (3) sont assermentés pour être en mesure d’intervenir sur ces occupations « inciviques » des espaces. 

Mais leur nombre actuel (tois ou quatre par département), rend toute intervention totalement illusoire, obligeant les maires « à faire justice par eux-mêmes ». 

La République, « un combat » ? 

Lors de la cérémonie organisée le vendredi 9 août à Signes, après une gigantesque couverture médiatique, les plus hautes autorités de l’exécutif étaient présentes, y compris le président de la République puisque c’est son message qui a été lu par la ministre des territoires Jacqueline Gourault. 

Message clair : « Ce 5 août, alors que les Français sont en vacances, le maire de Signes était dans sa ville, il défendait sa commune, il a pris le parti de s’interposer pour faire respecter la règle, le droit. La République tient debout grâce à des hommes et des femmes qui font actes de courage, et de désintéressement. C’est la République qui est orpheline aujourd’hui. La République n’est pas donnée, elle est un combat permanent. Elle tient debout grâce à des femmes et des hommes qui comme Jean-Mathieu Michel, la défendent et la servent avec courage. Je veillerai personnellement à ce que face aux incivilités et à la dégradation chez certains du sens de l’État et de la nation, la réponse soit toujours ferme, exemplaire et sans complaisance. Nous le devons à M. Michel et à tous les élus de France »

Pourquoi la République devrait-elle être « un combat » ? Pourquoi faudrait-il être « courageux » ? Contre qui ? La réponse est donnée : l’incivilité. Le Larousse écrit « Incivilité : non civique, se dit d’un citoyen sans dévouement envers la collectivité, l’Etat »

N’y aurait-il pas un lien direct entre cet « incivisme » et l’effondrement de ce qui constitue cette "collectivité", cet "Etat" ? Qui « désagrège », démantèle le tissu constitutif du "collectif, de l’Etat" ? Qui déchire le réseau du service public, cette présence territoriale, laissant ainsi ouvertes toutes les portes au « chacun pour soi » ? Tout est payant, avec des tarifs sans cesse plus élevés, y compris celui du stockage des déchets et de leurs traitements. 

Ironie de l’histoire, la veille de cette cérémonie était publié au Journal officiel la loi portant "transformation de la fonction publique" qui constitue une destruction sans précédent du statut des agents de la fonction publique. 

« Je veillerai personnellement à ce que la réponse soit toujours ferme » 

En toute logique, devant une situation de destruction des éléments constitutifs de la République, c’est-à-dire de ses services publics, Madame la ministre des territoires dit, sous la dictée de son président Macron, que la République « est un combat », qui « ne tient » que par des « actes de courage ». Elle assène aux centaines de maires rassemblés ce vendredi 9 août à Signes : « Faites comme le maire de Signes, soyez courageux, allez affronter les inciviques… car ce n’est pas les agents des services publics qui pourront le faire à votre place »

Et Macron conclut son message par une nouvelle charge répressive, menaçant tout individu "incivique", dans la plus parfaite continuité de celles qui ont tué Steve. 

Ce 9 août, malgré la sincère peine face à ce décès brutal d’un maire connu et respecté, personne n’était dupe. Plusieurs élus affirmant « les discours officiels vont bien entendu glorifier le maire de Signes, mais pas un mot sur l’absence des services publics qui fait qu’il s’est trouvé seul à faire respecter la loi ». Et du côté des nombreux journalistes, l’une confiait que « cette incroyable couverture médiatique est sans commune mesure avec les faits, certes dramatiques, mais il faut tout ce bruit pour ne pas parler du reste qui fâche ! »

Toulon, le 9 août 2019 

1  DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement. 
2  DDAF : Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt
3  DDT : Direction Départementale des Territoires

vendredi 28 juin 2019

Abonnements d'été à Informations ouvrières


Le Comité du Var du POI vient de tenir une assemblée ouverte avec pour objectif le lancement de la campagne des abonnements d'été au journal. Cette réunion se tenait au lendemain des élections européennes. Face à la campagne d'intoxication médiatique, quel autre journal qu'Informations ouvrières a titré sur le rejet de ces élections, de ces institutions, de ce gouvernement. Avec un chiffre : 11 % des inscrits ont voté pour Macron !

Comme le disait un militant lors de notre réunion : « Notre journal donne les faits. Il faut répondre à la désinformation. Ce chiffre de 11 %, il n'est dans aucun média. Le « grand vainqueur » des élections, le Rassemblement national, il est à moins de 12 % du corps électoral. Et après, le journal explique ce qui entrave la mobilisation des salariés avec leurs organisations syndicales : est-ce avec des journées d'actions qu'on va obtenir le retrait de la loi Dussopt qui démantèle la fonction publique ? Par contre, quand une page entière, avec des interviews, montre la force qui se regroupe dans les urgences, qui cherche à contrôler son mouvement, avec des assemblées générales et un comité de grève national, est-ce qu'on n'aide pas les militants, dans tous les secteurs, à ouvrir une véritable issue sur le terrain de la lutte de classe ? »

N'est-ce pas pour trouver ces informations et ces arguments qu'ils se sont abonnés, ces militants qui participent aux réunions des comités de résistance et reconquête, qu'ils soient syndicalistes, militants LFI, PCF ou gilets jaunes ? Il s’agit donc, avec cette campagne des abonnements d'été, de poursuivre ce travail de discussion, d’interviews dans Informations ouvrières pour accroître encore le nombre de lecteurs du journal. Cela nécessite une force organisée, et l'implication de nombreux adhérents pour pouvoir dépasser le nombre d'abonnés de l'année dernière. Tous en campagne ! N'est-ce pas en multipliant la diffusion du journal qu'on permettra d'augmenter les prises de position pour la libération de Louisa Hanoune ? Informations ouvrières n'est-il pas un outil pour tous les militants syndicalistes qui cherchent à préserver l'indépendance de leurs organisations, comme dans ce congrès syndical varois qui adopte une motion avec des revendications claires, et qui, situant le contexte, explique que la « majorité présidentielle n'a au final, recueilli que 11 % des inscrits en soutien à ses projets. »


mercredi 1 mai 2019

Liberté de manifester et d’expression à défendre


Editorial de Dominique Canut, membre du Bureau national du POI
Publié dans Informations ouvrières n° 550

L’actualité sociale est une nouvelle fois la mobilisation constante des Gilets jaunes lors de ce vingt-troisième samedi, malgré toutes les tentatives pour la briser et terroriser tous ceux qui pourraient y participer.

Les revendications de Gilets jaunes rejoignent celles des travailleurs, des retraités... C’est pourquoi les convergences entre les Gilets jaunes et les syndicats se multiplient. De nombreux comités de résistance et de reconquête des acquis de 1936 et de 1945 se constituent, rassemblant des milliers de militants de divers horizons, politiques, syndicalistes, et la participation de plus en plus de Gilets jaunes.

Pour Macron, tout doit y passer ! Il veut détruire les garanties ouvrières et démocratiques, avec la remise en cause des droits de la population, avec le projet de loi Dussopt de liquidation du statut de la fonction publique et des services publics.

L’édition 2019 du baromètre annuel Kantar-La Croix sur la confiance dans les médias montre que 69 % des sondés pensent que les journalistes ne sont pas indépendants des partis politiques et du pouvoir, et 62 % pensent qu’il y a des pressions de l’argent. La confiance des Français n’est que de 38 % vis-à-vis des médias télévisés (moins dix points en un an). Une vingtaine de manifestants vêtus de noir ont scandé « Suicidez-vous » en s’adressant à la police. Les médias télévisés ont en boucle commenté ces propos, en appelant à l’aide le très médiatisé psychiatre Cyrulnik, qui fustige régulièrement le mouvement des Gilets jaunes, en généralisant cet événement. Samedi, à 15 heures, « sans coup-fait-rire », Cnews annonçait 6 700 manifestants à Paris et 14 044 contrôles préventifs... Gag ! Mais les Français ne sont pas dupes. D’ailleurs, Reporters sans frontières place, cette année encore, la France au trente-deuxième rang mondial concernant la liberté de la presse !

Mais pire, le pouvoir tisse méthodiquement son appareil répressif. En effet, en janvier, Médiapart ainsi que l’Association des médecins urgentistes de France ont révélé que les Gilets jaunes blessés sont bien fichés dès leur arrivée dans les hôpitaux dans un fichier dit Si-Vic, permettant la traçabilité en cas d’attentat, et accessible au ministère de l’Intérieur.

Lors de cet acte XXIII, deux journalistes indépendants ont été interpellés, selon le parquet de Paris, et l’un d’entre eux a été placé en garde à vue pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations ». Le Syndicat national des journalistes a réagi, demandant au gouvernement de respecter la liberté d’informer et de ne pas bafouer l’État de droit.

Une autre « grande question » fait l’actualité médiatique : faut-il supprimer un jour férié pour financer la baisse des impôts, ou pour financer la dépendance des personnes âgées ? Pourquoi pas les deux, mon général !

En somme, toujours prendre dans les mêmes poches, épargner à nouveau le capital. Il n’est pas nécessaire de sortir de l’ENA, comme Macron, pour proposer cette politique d’économie libérale. Pourtant, il est maintenant largement admis que l’évasion fiscale s’élève à cent milliards par an...

vendredi 19 avril 2019

Dégager le système

Editorial de Franck Servel,
membre du bureau national du POI,
paru dans Informations ouvrières n° 548


En Algérie, malgré la démission du président Bouteflika, le peuple continue de se mobiliser massivement pour en finir avec le système et le régime en place. En France, semaine après semaine, la mobilisation des gilets jaunes se poursuit, et derrière le mot d'ordre « Macron démission » et les revendications sociales, c'est aussi un mouvement qui cherche à en finir avec les institutions de la Ve République et son monarque au service du capital.

Macron, même encensé par les médias pour ses prestations pendant le grand débat, cristallise toujours le mécontentement de 70 % des Français selon les sondages. Le gouvernement est dans une impasse politique. Ce lundi 8 avril, le Premier ministre a fait la restitution du grand débat national. L'annonce qui est reprise par tous les journaux, c'est « nous devons baisser, et baisser plus vite, les impôts ». Quelle surprise... Dans le programme de Macron, avant son élection, on lit "sur les 60 milliards d’euros de baisse de la dépense publique, 20 milliards d’euros seront consacrés à réduire le niveau des prélèvements obligatoires". Et les augmentations de salaire, n'est-ce pas la première exigence de la population, qui n'en peut plus, qui ne veut plus de ce système ?

Tout ça pour ça... Des semaines interminables de grand débat n'ont pas suffit pour éteindre l'incendie des gilets jaunes, auquel est venue s'ajouter la fronde des enseignants, avec leurs organisations syndicales, pour la défense de l'école publique et le retrait du projet de loi Blanquer.

Et pourtant, pendant le grand débat, les plans du gouvernement continuent de tomber : projet Dussopt contre la fonction publique, et une concertation sur les retraites qui se poursuit depuis un an entre Delevoye et les dirigeants des organisations syndicales. Tous connaissent pourtant l'enjeu : avec la retraite par points, le but est d'en finir avec les régimes spéciaux, et de liquider un acquis majeur arraché par la classe ouvrière en 1945 en abaissant les pensions de retraite pour tous, public ou privé.

L'appel de la convention nationale des délégués des comités de résistance et reconquête se conclut par « nous sommes persuadés que c'est unis, tous ensemble, par l'action collective, les manifestations et la grève massive, que nous parviendrons à bloquer, à les faire reculer et à défaire Macron et sa politique. » C'est la question qui est posée aux militants syndicaux et politiques pour les manifestations du samedi 13 avril appelées dans tout le pays contre la répression brutale des gilets jaunes, pour le retrait de la loi anti-manifestants : n'est-il pas nécessaire de faire la jonction, comme dans de nombreux départements, avec les cortèges de gilets jaunes, ou faut-il continuer à refuser le tous ensemble ?

Dans le Var, le POI était invité à une rencontre avec les autres organisations signataires de l'appel national pour les manifestations du 13 avril. Nous avons convié un gilet jaune, membre du Comité local de résistance et reconquête, à participer à la réunion avec notre délégation. Deux positions se sont affrontées : celle des directions du mouvement ouvrier qui « hésitent », comme le dit l'appel de la convention nationale, et qui proposaient un rassemblement des organisations le matin pendant que les gilets jaunes manifestaient l'après-midi ! et celle des militants du POI, et d'autres organisations, qui ont argumenté et convaincu de la nécessité de faire converger les forces. C'est cette position qui l'a emporté, et cela démontre, si besoin était, toute l'utilité des Comités locaux de Résistance et Reconquête.

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mercredi 10 avril 2019

Manifestation samedi 13 avril à 13 h 30 à Toulon

Ensemble pour les libertés publiques et le droit de manifester,
Contre les violences policières et la répression judiciaire 

Le 29 mars 2019, un nouveau seuil a été franchi dans la dérive autoritaire du gouvernement. Après l’inscription de l’état d’urgence dans le droit commun, l’adoption du projet de loi “anti-manifestant·e·s” qui accroît les mesures liberticides vis-à-vis des manifestant·e·s et des Gilets Jaunes, les préfectures ont multiplié les interdictions de manifester partout dans le pays et le gouvernement a décidé ce samedi 23 mars de recourir à l’armée avant de reculer pour le moment devant la pression. Un État de droit, une démocratie, la République ne sauraient accepter que l’armée se retrouve face au peuple, comme s’il était un ennemi, comme si la guerre civile était déclarée.  

L’ONU a déjà mis en garde la France, pays de la déclaration des Droits de l’Homme, pour ses manquements à ses engagements pour les libertés fondamentales. Beaucoup connaissent l’aggravation de cette situation depuis longtemps, que ce soient les migrant·e·s, les quartiers populaires, qui ont été le champ d’expérimentation d’un maintien de l’ordre souvent en dehors des principes de l’État de droit. La situation prend cependant une gravité inédite. La pénalisation du mouvement social, écologiste et syndical, le mépris au regard des contre-pouvoirs, est une façon d’empêcher tout dialogue, toute issue positive aux crises de notre époque. 

Face aux destructions de bâtiments ou autres actes de violence, le gouvernement ne doit pas jouer aux pompiers pyromanes mais faire preuve de responsabilité. Il est temps de penser les conditions de la désescalade. Pour cesser de nourrir la tension, l’État a le devoir d’en finir avec les provocations et le recours à un arsenal sécuritaire aussi exponentiel qu’inefficace, comme il le fait depuis des semaines vis-à-vis des gilets jaunes. Il est intolérable que des armes dangereuses, dont nous réclamons l’interdiction, aient tant blessé, estropié de manifestant·e·s. Le bilan est déjà tragique et historique.  

A Nice, Les blessures subies dernièrement par la militante pacifiste Geneviève Legay sont le symbole de la violence sourde que le gouvernement a décidé d’employer contre le peuple. Le procureur de la république avoue que la commissaire chargée de l’enquête préliminaire est la compagne du commissaire chargé des opérations le jour des manifestations et mis en cause dans cette affaire. Son compagnon aurait donné l’ordre de charger !  

Toulon a aussi connu des violences policières en particulier en janvier 2019 lors de manifestations des gilets jaunes. Une répression judiciaire sans commune mesure s’abat par ailleurs sur nombre de manifestants. Le droit fondamental de manifester se trouve maintenant clairement menacé.  

La baisse des tensions suppose également que les pouvoirs publics répondent concrètement aux aspirations qui s’expriment largement dans le pays pour la justice sociale, pour une vie digne pour chacune et chacun, pour la lutte contre le réchauffement climatique. De plus en plus de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France. Les inégalités sociales ne reculent pas, elles explosent. Face à ces revendications légitimes, face à l’ensemble de ces violences sociales et environnementales le gouvernement ne sait répondre que par d’autres formes de violences et infliger aux citoyennes et citoyens d’autres humiliations.  

 Nous appelons toutes les forces vives progressistes du pays, attachées aux libertés publiques, à faire cause commune pour que le gouvernement change de ton et de réponse, pour que la démocratie ne soit pas bafouée mais renforcée, pour le retrait de la loi anti manifestants, et l’annulation des mesures liberticides annoncées ce lundi 18 mars par le premier ministre.  

Nous encourageons tous les mouvements à créer des liens de solidarité et de protection, pour que toutes et tous, quel que soit notre âge, notre fragilité, notre condition, nous puissions prendre part au débat public.  

Nous appelons à un large rassemblement ce samedi 13 avril à 13 h 30, place de la liberté à TOULON, en convergence avec les Gilets Jaunes.

Signataires varois :

ATTAC 83, CGT Var, FSU 83, La France Insoumise, Ligue des Droits de l’Homme,  NPA , PCF Var, POI 83, SOLIDAIRES Var

dimanche 10 mars 2019

Venezuela : rassemblement le 11 mars à 18 h à Toulon


Rassemblement LUNDI 11 mars à 18 H

Toulon, parvis des Droits de l'homme (devant la fac de droit)

à l'appel du PCF Var, LFI, le PG et le POI pour dire

Non au coup d'état de Guaido au Venezuela !
Halte à l'ingérence des Etats-Unis et de la France contre le Venezuela !
Non à la campagne d'intoxication médiatique !
Défense de la souveraineté du Venezuela !



La menace contre le Venezuela et son peuple persiste. L’impérialisme américain continue à exercer une pression économique considérable avec l’aide de Macron venu, à la demande de Trump, soutenir l’auto-proclamé Guaido. Les richesses pétrolières aux portes des USA attisent les exigences des groupes pétroliers américains, en effet le Venezuela possède la plus grande réserve pétrolière au monde. La fameuse aide humanitaire, dont la Croix-Rouge a refusé de la considérer comme une aide alimentaire, a servi en fait de prétexte pour provoquer les Garde-frontières. Le fait que les grandes chaines de distribution soient de droit privé et que la banque le soit tout autant n’a en rien facilité la lutte contre la pénurie générée également par le blocus international et l’oligarchie locale.

De quel droit Trump décide-t-il de contester le président élu du Venezuela, Nicolas Maduro ? Et que peut-on dire de Macron ? C’est celui qui, avec la loi Buzyn, prévoit la casse des hôpitaux de proximité, celui qui prévoit d’augmenter de 40 % les frais d’inscription des étudiants, celui qui abandonne les Ehpad dans des conditions déplorables, celui qui initie un projet de loi pour liquider la fonction publique, déconstruit l’Assurance chômage et jusqu’à la casse des régimes de retraite avec la retraite par points. C'est celui qui fait voter la loi dite « anticasseurs » qui est de fait une loi anti manifestation. Tous nos acquis de 36 et 45 doivent y passer ! Et bien c’est celui-là qui se permet de pousser des cris d’orfraie contre le gouvernement Maduro. Macron porte une grave responsabilité dans le chaos organisé au Venezuela en reconnaissant l’imposteur Guaido comme le Président en charge.

Ce qui est en jeu, c’est l’avenir de toute l’Amérique latine. Ce qui est en jeu, c’est la possibilité ou pas que les peuples puissent disposer de leurs richesses ou qu’ils soient livrés au pillage, à la guerre et à la misère. C’est au seul peuple vénézuélien de décider de son sort, sans ingérence impérialiste.

La pénurie alimentaire et de médicaments, le blocus économique organisés par Trump et ses vassaux créent effectivement une situation difficilement supportable pour le peuple Vénézuélien. Pour dire « Halte à l’ingérence impérialiste », signez la pétition initiée par l’EIT (Entente Internationale des Travailleurs et des peuples), dont le POI est membre.