samedi 28 février 2015

Le POI t’invite à débattre jeudi 26 mars


Des milliers de militants syndicalistes sont engagés avec les militants du POI dans le combat pour préserver l’indépendance des organisations syndicales afin de mettre en échec la politique du gouvernement et de l’Union européenne. Tous s’interrogent : comment réaliser l’unité pour bloquer les contre-réformes ?

Face à la politique du gouvernement Hollande-Valls, bâtir une perspective politique est inséparable de l’action pratique qui ouvre cette perspective, ce qui se concentre aujourd’hui dans le combat pour le retrait de la loi Macron, du pacte de responsabilité et de chacune des mesures qui y sont liées.

Parce que toutes ces questions appellent débat, nous avons décidé de faire du prochain congrès du POI un congrès ouvert, préparé et construit en commun avec ces milliers de militants avec qui nous sommes engagés dans la lutte de classe. Dans ce cadre, tu trouveras ci-dessous la contribution rédigée par Quentin Dauphiné, syndicaliste dans l'enseignement, ancien militant du PG, qui, sans partager toutes nos positions, invite à participer à notre assemblée ouverte.

Dans le Var et la région, c’est avec des militants comme lui et des dizaines d’autres que nous avons lancé un appel pour aider à réaliser l’unité contre la liquidation de la SNCM. Notre journal Informations ouvrières s’est fait l’écho de cette initiative, et sur le terrain de la lutte de classe, en janvier dernier, les Unions départementales CGT, FO, FSU et Solidaires ont adopté un communiqué suivi d’une délégation unitaire chez le préfet du Var pour défendre les revendications des marins, parce que la bataille des marins est celle de tous les salariés contre la remise en cause des conquêtes sociales. « Nous ne gagnerons pas tous seuls ! » disent de plus en plus souvent les marins de la SNCM comme les travailleurs de tous les secteurs professionnels. Les deux confédérations ouvrières, la CGT et FO, ont décidé d’appeler à une journée de grève nationale interprofessionnelle le 9 avril. La question d’appels unitaires sur les revendications, pour le retrait de la loi Macron et du pacte de responsabilité, est posée dans chaque entreprise, dans chaque établissement.

N’est-ce pas un point d’appui, une première étape pour construire l’unité des travailleurs et de leurs organisations qui stoppera la politique du gouvernement ? 550 militants, membres d’organisations syndicales différentes, se sont réunis en conférence nationale le 17 janvier, et disaient dans leur appel : « Pour barrer la route à l'entreprise de destruction sans précédent engagée par ce gouvernement nous sommes parvenus à la conclusion que l’heure est à la mobilisation, l’heure est à la construction du rapport de force : pour bloquer cette offensive, il faut bloquer le pays. »

Ne faut-il pas construire une force politique pour aider à la lutte de classe, pour aider à réaliser l’unité face à la politique du gouvernement ? Discutons-en

Jeudi 26 mars au local de La Seyne, à 18 h
(8 rue Joseph Rousset)

Fraternellement, le bureau départemental

Quentin Dauphiné :

Face aux politiques d'austérité et au capitalisme, face à la troïka,
quelles perspectives politiques, quelle force pour les porter ?

Le 25 janvier, en portant le parti Syriza au pouvoir, le peuple grec a exprimé clairement les aspirations de millions de travailleurs et travailleuses dans tout l'Europe : les plans d'austérité, la dégradation des conditions de vie, le racisme, la misère, ça suffit !

Syriza se situe dans le cadre du système capitaliste qu'elle veut "humaniser", mais a été portée au pouvoir par ceux et celles qui aspirent à rompre avec l'austérité, les politiques du FMI, de la Banque Mondiale et de l'Union Européenne. Autrement dit augmenter les salaires, défendre les droits sociaux et démocratiques, restaurer les services publics, mettre en place un Etat laïque… et donc dénoncer la "dette" publique et annuler les mémorandums qui ont plongé le pays des dizaines d'années en arrière.

Le gouvernement grec se trouve ainsi devant un choix à faire : défendre les aspirations de ceux et celles qui l'ont porté au pouvoir après des dizaines de grèves et manifestations… ou plier face aux injonctions du capitalisme qui le somment d'aller encore plus loin dans la destruction des droits. Et, de fait, il a commencé à reculer, à accepter la poursuite de politiques inacceptables, quitte à abandonner ses engagements électoraux.

C'est le même choix qui attend tous les partis de gauche, du mouvement ouvrier, toutes les organisations syndicales : combattre le capitalisme et ses politiques, ou accompagner des régressions sans fin.

En France, le gouvernement Hollande - Valls a clairement choisi son camp, celui du capital. Il attaque les retraites, les salaires, le code du travail, met en danger les libertés et même réprime ceux et celles qui combattent sa politique. S'appuyant sur les odieux assassinats des journalistes de Charlie Hebdo, il somme le mouvement ouvrier de renoncer à ses revendications sous couvert de "dialogue social" et d'"union sacrée".

Les partis du mouvement ouvrier et les syndicats s'y trouvent confrontés. Les luttes et les résistances ne manquent pas face à cette politique. Pourtant elles n'ont pas réussi à empêcher ce gouvernement d'enchaîner contre-réforme sur contre-réforme. Les positionnements des directions du Front de Gauche qui continuent à s'allier au PS dans des circonstances décisives, n'ont-elles pas désorienté le monde du travail ? Les directions syndicales, acceptant de négocier des régressions et organisant des "journées d'action" sans lendemain, n'ont-elles pas aussi leur part de responsabilité ?

Comment faire face à cette politique, dans les luttes mais aussi en termes de perspectives politiques ? Quelle force, quelle unité, pour porter les aspirations du salariat, et leur rester fidèle ? Cette question concerne l'ensemble des militants et militantes, quels que soient leurs choix politiques, syndicaux et philosophiques.

Le POI a proposé dans ce cadre de discuter largement avec les militants et militantes de toutes origines et de toutes convictions qui, sans renoncer à leurs convictions, estiment que seul le débat démocratique peut permettre de donner une perspective au monde du travail.

C'est pourquoi nous vous convions à une réunion de débat jeudi 26 mars à La Seyne, au local GERSE.

mercredi 18 février 2015

"Nous étions 600 salariés rassemblés à l'entrée d'ITER"

Interview de Patrick Capot, délégué syndical CGT Vinci, dans Informations ouvrières

         Le 5 février, la fédération CGT construction a appelé à la grève et à deux rassemblements à Dunkerque, sur le terminal méthanier, et à Cadarache, sur le chantier ITER. Peux-tu nous préciser ce qui est en jeu ?

    Au-delà des revendications confédérales sur les salaires notamment, nous avons des revendications plus spécifiques dans notre secteur d’activité : la possibilité de partir en retraite à 55 ans pour travaux pénibles, et le combat contre la remise en cause des droits sociaux avec les travailleurs détachés. Le BTP a perdu 40 000 emplois en 2014. Le salaire moyen d’un ouvrier de la construction, c’est 1 500 €, et un travailleur détaché, payé avec les conditions de son pays d’origine, c’est 450 € par mois net ! Voilà le bilan de la « concurrence libre et non faussée » de l’Union européenne !
Nous étions 600 salariés rassemblés pour organiser un barrage filtrant à l’entrée du chantier ITER. On demande aussi à pouvoir implanter une Union locale CGT sur le site de Cadarache.

     550 militants syndicalistes réunis en conférence nationale le 17 janvier ont adopté une déclaration qui dit « Pour barrer la route à l’entreprise de destruction sans précédent engagée par ce gouvernement, nous sommes parvenus à la conclusion que l’heure est à la mobilisation, l’heure est à la construction du rapport de force : pour bloquer cette offensive, il faut bloquer le pays. » Le Comité confédéral national de la CGT vient de se prononcer pour une journée nationale interprofessionnelle de mobilisation et d’arrêts de travail, le congrès confédéral FO s’est prononcé pour une journée nationale de grève interprofessionnelle. Comment vois-tu la suite ?

    Cette grève et ce rassemblement ont permis de ressouder les liens entre les syndiqués, leur fédération et la confédération, en remettant en avant les revendications de la base. La grève interprofessionnelle, c’est une demande récurrente pour réaliser l’unité face au gouvernement et au patronat, qui bénéficie, avec le pacte de responsabilité, de milliards d’exonérations de cotisations patronales aux dépens des travailleurs.
Le groupe Vinci, qui va redistribuer 80 % de dividendes en plus à ses actionnaires pour 2014, a accordé à une partie de ses salariés pour seule augmentation des bons d’achat non alimentaires !
Il faut un appel à la grève interprofessionnelle contre le pacte de responsabilité et la loi Macron avec la CGT et FO, les deux confédérations qui ont quitté la conférence sociale.