mardi 5 décembre 2017

Co-entreprise Naval group / Fincantieri : dans quel but ?

Les 2 Guillou (Hervé et Alain, le PDG et son adjoint) l’ont précisé dans la presse :
- Pour le PDG de l’ex-DCNS, « Notre modèle n’est pas l’Airbus du naval, mais plutôt le Renault-Nissan du naval, avec des participations croisées. Pour les synergies, nous ne nous fixons pas de limites : Renault-Nissan en a fait beaucoup plus que ce qu’ils avaient promis au départ ».
- Pour son adjoint, « L’enjeu est de transformer Naval Group en un groupe international rentable, pour offrir à nos clients des navires, des équipements et des services à un prix concurrentiel sur le marché.

« Un groupe international rentable, à un prix concurrentiel sur le marché ».
Tout est dit.

Et s’il fallait encore mettre les points sur les i, le journal patronal Les Echos écrit le 24 novembre, à propos de la loi de programmation militaire, donc pour les seules activités de défense nationale : « Pour la future LPM, la Cour réclame de mieux négocier avec les industriels quitte à acheter du matériel « sur étagère » par appel d’offres au lieu de développer de longs et coûteux programmes nationaux. Une remise en cause du rôle de la Direction générale de l’armement ».
Aussitôt dit, aussitôt fait : un rapport commandité par la ministre des armées préconise la privatisation des services d’entretiens des avions de l’aéronavale !

Renaul-Nissan, Siemens-Alstom... Des exemples à suivre, paraît-il.

Des exemples à quel titre, l’emploi ?
Pour Renault, les « synergies » ont effectivement été « sans limites » : plus de 35 000 emplois supprimés en 10 ans !
Pour Alstom, le PDG de Siemens vient d’annoncer, d’entrée, 6 500 suppressions de postes !
(auxquels il faudrait ajouter les dizaines de milliers de postes détruits depuis 2003, avec vente des chantiers navals de Saint-Nazaire puis le démantèlement de la branche énergie au profit de l’américain General Electric en 2014).

Les entreprises publiques directement livrées aux appétits
de la spéculation financière

La « co-entreprise » Naval groupe/Fincantieri : non seulement les travailleurs de DCNS coûtent trop cher, mais c’est l’entreprise publique elle-même qu’il faut saborder.
Une preuve de plus dans cette guerre commerciale : toujours dans le journal Les Echos, ce même jour, il est fait état des difficultés d’une autre entreprise de fourniture militaire : « Leonardo, un géant italien doté de produits d’avant-garde, mais le groupe d’aéronautique et de défense souffre du manque de vision de son premier actionnaire, l’Etat italien. L’émergence d’une Europe de la défense risque de marginaliser le deuxième industriel de la péninsule ».

C’est la guerre, au sens propre, avec comme seule raison : 
accroître les bénéfices de l’économie d’armement.
C’est ce qu’ils veulent faire, sauf que...

Macron et son gouvernement persistent et signent dans cette entreprise de brigandage international. Comme le titrait un éditorialiste à propos d’Alstom : « C’est une page de l’industrie française qui se tourne ».

Les entreprises publiques, mais aussi l’école, la sécurité sociale... ce sont tous les acquis des plus grandes luttes ouvrières de ce pays « qui se tournent ».

En tout cas c’est ce qu’ils veulent faire... sauf que... Ce même journal Les Echos du 24 novembre rédige un éditorial qui dit ceci :
« Pourquoi la confiance des milieux économiques ne fait pas davantage tache d'huile chez l'ensemble des Français ? Le moral économique des ménages (mesuré par l'Insee) est déjà moins flamboyant. La confiance générale de nos concitoyens l'est encore moins. Or, si elle n'arrive pas, la reprise butera sur un plafond de verre et ses effets concrets feront pschitt ».
Ce même jour, il publie un article sur Siemens en indiquant qu’en Allemagne un rassemblement a eu lieu la semaine dernière : « Il n’y a aucune raison pour qu’une entreprise qui fait 6,3 milliards d’euros de profits supprime des emplois, a martelé le représentant du SPD, Martin Schulz, vêtu du gilet rouge du syndicat IG Metall, sous les applaudissements de son auditoire. Environ 2.000 personnes étaient là, selon la presse allemande ».

Sauf que, le Comité Central d'Entreprise de Naval group a voté majoritairement une résolution s'opposant à la co-entreprise Naval group / Fincantieri (votée par la CGT et la CGC),

Sauf que le congrès de la Fédération Nationale des Travailleurs de l'Etat CGT vient de voter une motion adressée à la Ministre des Armées exigeant l'abandon du projet de privatisation (changement du statut étatique) du SIAé (aéronautique militaire dont dépend l'AIA de Cuers-Pierrefeu),

Sauf que, à Toulon,
- l’intersyndicale CGT-FO-CFDT-UNSA-CGC-CFTC Défense a appelé à la grève le 10 octobre dans le cadre de l’action de grève nationale fonction publique,
- le lendemain 11 octobre, contre la volonté Parisienne de fermer le « garage » et d’externaliser ses missions, les personnels soutenus par l’intersyndicale (CGT-FO-CFDT-UNSA-CGC-CFTC) ont bloqué l’accès du parc dès 4 h du matin. Aucun transport n’a donc pu s’effectuer
- l’intersyndicale CGT-CFDT-UNSA-CGC de Naval group a exigé l’abandon du projet de direction commune Ollioules / Toulon
- l’intersyndicale CGT-CFDT-UNSA-CGC-Sud-CFTC a gagné le maintien d'une variabilité de ¾ d'heure à l'embauchée, contre le dispositif de l’accord d’entreprise
- dans le cadre de l’appel intersyndical CGT-FO-Solidaires du 16 novembre, la CGT a mis en avant le combat contre la nouvelle classification de la métallurgie qui contourne la référence au diplôme comme critère d’entrée dans la classification, et déjà validée par le nouvel accord d’entreprise de Naval group ! (précision : accord dont s’est félicité la direction en précisant qu’il permettait « de retrouver des marges de performance pour gagner des contrats face à des pays émergents comme la Corée », et qui a été signé par la CFDT et la CFE-CGC).

Aider ce combat de résistance à se renforcer.

Pour gagner, pour renforcer ce combat de résistance et de reconquête, les obstacles sont multiples.
Mais à tous les niveaux, dans les services et ateliers, dans les organisations syndicales, se multiplient la recherche des voies et les moyens de l’unité, d’abord par l’affirmation des revendications exprimant le maintien des acquis, qu’il s’agisse des emplois, des statuts, des salaires, des missions d’intérêt public. Et de la reconquête de la maîtrise totalement publique de DCNS.

C’est l’engagement des militants du POI, en s’inscrivant notamment dans la constitution, avec d’autres militants de sensibilités différentes, de comités locaux de résistance et de reconquête des acquis de 1936 et 1945.

LISEZ INFORMATIONS OUVRIERES !


Tract adopté à l'unanimité le 4 décembre 2017 par le congrès du Comité du Var du POI

lundi 27 novembre 2017

Inversion des valeurs de civilisation

Editorial de Dominique Canut,
membre du bureau national du POI,
publié dans Informations ouvrières n° 479

Jamais un président de la République n’a été aussi mal élu, il est le produit d’une extraordinaire décomposition des partis politiques institutionnels massivement rejetés.

Pourtant il se permet (encore) de mettre en place son programme de destruction. Au-delà des ordonnances, c’est au tour du bac et les concertations sur la formation professionnelle et l’assurance chômage ont déjà débuté. L’objectif de Macron est de liquider toutes les conquêtes ouvrières historiques arrachées en 1936 et 1945.

Tout a été fait pour faire barrage à la mise en mouvement de la classe ouvrière, notamment de la part des appareils syndicaux. Dans ce sens, la CFDT s’est radicalisée dans l’ « accompagnement et la collaboration de classe », Berger allant jusqu’à déclarer que manifester dans la rue n’est pas la solution. Les hésitations ou parfois les précipitations des dirigeants syndicaux n’ont pas non plus aidé à l’unité d’un mouvement ouvrier capable de faire reculer la politique libérale présidentielle.

En même temps que Macron organise la casse du Code du travail avec l’inversion des normes, les accords locaux d’entreprise primant, il développe l’inversion des valeurs fondatrices de toute civilisation moderne, la solidarité. Les retraités doivent être solidaires des actifs salariés, le travail devant être valorisé, les retraités doivent s’acquitter d’une hausse de la CSG au profit du pouvoir d’achat des actifs pour compenser la baisse des charges salariales et patronales. La hausse du pouvoir d’achat se ferait donc sur le dos des retraités ! Les principes historiques de solidarité intergénérationnelle sont inversés, ceux de la création de la Sécurité sociale issue du programme du Conseil National de la Résistance également. Dans ce sens, le président des riches détourne avec une perversion sans égale le sens des mots, des concepts sociaux et de l’histoire ouvrière. Après avoir évincé Bayrou, il vient d’obtenir le ralliement de Juppé.

Un indicateur passé inaperçu nous montre l’ampleur de la paupérisation de la classe ouvrière : six cent mille automobilistes roulent sans assurance ! L’interprétation ministérielle est : « Quelle négligence ! ». Quel mépris pour ceux qui n’ont plus les moyens de payer une assurance automobile… Sans parler des inégalités territoriales colossales, avec une désertification du milieu rural jamais connue.

Malgré tout, rien n’est encore joué ; les syndiqués, les militants syndicaux ont su dépasser les obstacles dressés devant eux et, le 16 novembre, la CGT, FO, Solidaires, la FSU, l'Unef, l'UNL et la FIDL appellent à la grève et à des manifestations contre les ordonnances Macron. Cette journée qui s’annonce d’ores et déjà comme une réussite n’est pas une fin en soi, mais une étape dans la construction du rapport de force engagé unitairement. La question de l’unité étant déterminante.

Depuis le 14 octobre, de nombreux comités de résistance et de reconquête se sont créés un peu partout dans les départements et les localités, constitués de militants de divers horizons, syndicalistes, militants politiques, parents d’élèves, de la société dite civile et autres. Ils débattent autour d’Informations ouvrières et agissent en aidant à la résistance à la politique de destruction mise en œuvre, pour préserver les conquêtes ouvrières.


De notre côté, le Parti ouvrier indépendant prépare activement son VIe Congrès qui se tiendra les 16 et 17 décembre prochains. Chaque semaine, Informations ouvrières rend compte de ce moment privilégié dans la vie démocratique de notre parti.

samedi 7 octobre 2017

Le Comité du Var prépare le VIe Congrès du POI

Ce congrès va se tenir dans un contexte particulier : à l'élection présidentielle et aux législatives, tous les partis "fondés" pour défendre les travailleurs ont été laminés. Dans le Var, au premier tour, l'abstention a été énorme comme dans tout le pays : 54 % d'abstention. Le PCF obtient 1 % à 2 % des voix selon les circonscriptions. Le PS n'a investi à l'arrivée que 3 candidats sur 8 circonscriptions, qui recueillent 3 % maximum ! Le POI a soutenu les candidats FI, qui font 9 % des voix sur le département, exprimant la résistance des travailleurs à la liquidation de toutes les conquêtes sociales.

Macron et ses députés ont été élus, dans une situation d’extrême fragilité consécutive à l'abstention massive. Mais, comme le rappelle la lettre aux adhérents adoptée par le bureau national, c'est dans ce contexte que « les manœuvres en tous genres se multiplient pour tenter d’interdire à la classe ouvrière de se rassembler avec ses organisations pour infliger une défaite sur les ordonnances à un gouvernement Macron ébranlé par un effondrement sans précédent de sa cote de popularité ».

Assemblée ouverte du POI du Var le 4 octobre

Le bureau national du Parti ouvrier indépendant a lancé la préparation du VIe Congrès national qui aura lieu les 16 et 17 décembre. Dans ce cadre, le Comité du Var a commencé à préparer ce congrès en invitant les adhérents à une assemblée le 4 octobre prochain, préparatoire au congrès départemental. Il est écrit dans le courrier d'invitation : « Dans cette perspective il nous revient de discuter ensemble et largement de quel parti nous avons besoin et notamment de son rôle dans la constitution d’un pôle de résistance et de regroupement. Cette discussion qui s’inscrit concrètement dans la préparation de l’affrontement général avec ce gouvernement trouve naturellement sa place dans la préparation de la conférence nationale le 14 octobre pour la constitution d’un Comité national de résistance et de reconquête pour la défense des conquêtes arrachées en 1936 et 1945. »

Assemblée qui permettra de revenir sur la place et le rôle d'un parti ouvrier indépendant. Le 11 novembre dernier, au lendemain de l'élection de Trump, le Bureau national du POI écrivait dans une lettre à tous les adhérents : « Le Parti ouvrier indépendant, membre de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples, a pour but d'aider à la réalisation de l'unité, à la défense de l'indépendance des organisations ouvrières pour combattre le système capitaliste et tous ses représentants qui, bien que tous en crise et même dans une situation qui s'enfonce dans le chaos, n'en continuent pas moins d'attaquer systématiquement et quotidiennement les travailleurs et les peuples. »

Des articles, des interviews de militants varois envoyés à Informations ouvrières

Tout l'été, nous avons donné la parole à des militants de toutes tendances dans Informations ouvrières pour aider à cette réalisation de l'unité. Dans le Var, ont été interviewés des syndicalistes CGT et FO de la fonction publique, de l'enseignement et de la réparation navale militaire, qui, dans la continuité de leurs engagements contre la loi travail en 2016, poursuivent la mobilisation pour la défense de leurs acquis : la défense de leurs horaires de travail à DCNS ou de leur convention collective à l’Opéra de Toulon par exemple.

Tous cherchent les voies et les moyens du « tous ensemble » face au gouvernement, car le point commun des attaques locales et sectorielles auxquelles ils sont confrontés, ce sont les remises en cause des conquêtes fondamentales de 1936 (accords collectifs et représentation syndicale) ou 1945 (statut de la fonction publique).

Ce qui les a conduit à soutenir la constitution du Comité du Var pour la défense des conquêtes de 1936 et 1945, qui s’est tenu le 6 juin à La Seyne-sur-mer, avec des militants du POI et de toutes tendances, issus du PS, du PCF, de France Insoumise, des syndicalistes, des militants associatifs.

Il s’agit donc de poursuivre ce travail de discussion, d’interviews dans Informations ouvrières pour accroître encore le nombre de lecteurs du journal, en vente et en abonnés.

Le 23 septembre, une initiative politique de La France insoumise que le POI soutient

Nous avons participé avec nos drapeaux POI et nos mots d'ordre au rassemblement du 12 juillet à Toulon à l'initiative de La France insoumise, et nous participerons à la manifestation nationale du 23 septembre contre les ordonnances Macron, afin d'appuyer cette initiative politique qui contribue à isoler le gouvernement.

Alors que les médias voudraient nous faire croire qu'il faut en finir avec les partis, il s’agit de réaffirmer que la classe ouvrière a conquis le droit de constituer ses organisations, syndicats ou partis, comme expression organisée parce qu’il y a des intérêts sociaux différents dans la société divisée en classes. La classe ouvrière organisée dans ses syndicats fait valoir ses intérêts propres, opposés à ceux du patronat.

La démocratie politique implique la possibilité de se grouper librement, dans un parti qui, du point de vue du mouvement ouvrier, doit nécessairement intégrer la lutte pour en finir avec la propriété privée des grands moyens de production. C'est le programme du POI, « pour le socialisme, la République et la démocratie ».


dimanche 3 septembre 2017

Une "nationalisation provisoire" qui pourrait cacher...

.... une opération de privatisation dans l'industrie navale de défense

Article paru dans Informations ouvrières n° 464
Dominique Canut

Le ministre Bruno Le Maire a donc annoncé la nationalisation temporaire des chantiers de Saint Nazaire, STX France. Attention, "on n'est pas en 1981", prend-il soin de préciser au Journal du dimanche (30 juillet). Et de s'adresser à l'italien Fincantieri : "Regardons ce que nous pouvons faire dans le secteur militaire, dans les navires de surface précisément, et bâtissons un grand champion de l'industrie navale européenne."

Derrière cette ouverture, Le Maire refait une offre déjà dans les tuyaux depuis plusieurs années : celle de l'entrée de Fincantieri dans le capital de Naval Group (appelé DCNS jusqu'en juin dernier, constructeur français de navires militaires, détenu en majorité par l'Etat français), qui serait alors concomitante à une participation à 50-50 dans STX France. Dans ce meccano, une "nationalisation temporaire" de STX France servirait donc en réalité à une opération de privatisation de Naval Group...

L'accord négocié par le précédent gouvernement prévoyait que le constructeur naval italien Fincantieri, concurrent de STX et également de Naval Group, aurait pris 48 % du capital de STX France, l'Etat français une minorité de blocage de 33 % et Naval Group 12 %. Le solde de 7 % aurait été détenu par Fondazione CR, un "investisseur" italien.

Du coup, le montage donnait aux Italiens la majorité de STX France, au carnet de commandes bien rempli !

Le gouvernement français Macron - Philippe, pour des raisons politiques très conjoncturelles, a ensuite proposé, agitant la menace d'actionner son droit de préemption, un partage à 50-50 du capital.

Pour convaincre les Italiens, Bruno Le Maire a donc promis que, s'ils renonçaient à une position majoritaire dans STX France, la France se montrerait ouverte à des "coopérations militaires", c'est-à-dire à une entrée de Fincantieri dans le capital de Naval Group (dont Thales possède déjà environ un tiers, l'Etat étant aujourd'hui propriétaire du reste).

Les chantiers navals Fincantieri prendraient alors possession de parts non négligeables de l’Etat français dans leur concurrent direct, Naval Group, leader français d'envergure mondiale dans la construction navale de défense.

L’italien sorti (un peu) par la porte rentrerait donc par la fenêtre. Ça s’appelle des contreparties.

Lors de son arrivée à Bercy, à l’automne 2014, Macron avait annoncé la cession de 10 milliards d’euros d’actifs publics. Il avait ensuite notamment privatisé les aéroports de Toulouse, Lyon et Nice pour deux milliards et vendu les 13 % de l'État dans PSA.
Trois ans plus tard, un autre programme de privatisation d'ampleur est à l'ordre du jour, incluant entre autres Aéroports de Paris.
Le 10 mai dernier, BFM Business rappelait en outre que « Hervé Guillou (P-DG de Naval Group) milite depuis un an pour un rapprochement avec l’italien Fincantieri… Selon nos informations, Emmanuel Macron était favorable à cette opération qui pourrait permettre à l’État de descendre au capital, peut-être sous le seuil majoritaire de 50 %. Bercy avait d’ailleurs étudié cette option en fin d’année dernière. Le patron de DCNS remettra le sujet sur la table dans les prochains mois (… )». Nous y sommes.

Incendies, conséquence de la casse des services publics

Article paru dans Informations ouvrières n° 464
Gérard Luiggi, technicien dans l'ex-DDE du Var

Toutes les élites locales ou nationales qu’ont qu’un objectif : pourchasser l’affreux incendiaire, cause de tout ce désastre. Tous les moyens sont déployés pour le débusquer, et l’on s’apprête à brandir le tableau de chasse de quelques imprudents pauvres bougres, comme cet utilisateur de disqueuse jeté devant les tribunaux. Les services d’incendie ont publiés des études faisant état qu’environ « 70 % des incendies ont pour origine l’activité humaine (transports, travaux... ) ».

Or les ministres en déplacement dans le Var ont eu à entendre la réalité de la situation : un service de lutte contre l’incendie totalement en sous effectif, et avec des matériels hors d’âge. Le président national des sapeurs pompiers, venus saluer ses collègues du Var, a déclaré que le « le système est à flux tendu, compte tenu des contraintes budgétaires et de l’évolution sans cesse croissante des interventions ».

Or il faut le dire : la force d’une civilisation c’est précisément sa capacité à se doter d’instruments publics capables de faire vivre un peuple, incluant les « imprudents » et autres comportements individuels susceptibles de mettre en cause la vie commune.

En précisant que c’est le peuple, et en premier lieu ses organisations ouvrières, qui ont imposé au capital (qui exige qu’aucun obstacle ne vienne gêner ses activités visant à exploiter et soutirer le maximum de richesse), un ensemble de normes sociales, avec les services publics et leurs agents en charge de les faire appliquer. C’est pourquoi, ont été mis en place, et particulièrement au sortir de la guerre, dans le cadre de la « reconstruction », les services publics tels que les Directions Départementales de l'Equipement (DDE) et les Directions Départementales de l'Agriculture et de la Forêt (DDAF), en charge de l’entretien et de l’aménagement du territoire afin d’organiser au mieux cette « activité humaine ».

Ainsi, les agents des routes de la DDE avaient notamment pour mission d’organiser le fauchage, l’élagage et le débroussaillement, de part et d’autres des routes, de tels travaux permettant de limiter considérablement les possibilités de départ de feu, par les mégots par exemple.

Les DDE étaient également en charge de l’établissement des Plans de Prévention des Risques Incendie de Forêt (PPRIF) qui délimitent les zones à risques et notamment l’obligation de débroussailler deux cents mètres autour des habitations.

Les DDAF avaient en charge la gestion et l’exploitation des massifs forestiers, incluant la police relative au débroussaillage.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Les DDE et DDAF ont d’abord été « fusionnées » en « DDEA », puis dans les « DDI » (Directions Départementales Interministérielles), cela au fil des gouvernements successifs, les mêmes taillant dans le même temps dans les effectifs par centaines d’emplois supprimés par an. Résultat ? Des PPRIF ont le plus grand mal à être réalisés (sur les trois incendies du Var, seul celui de Bormes-les-Mimosas était couvert par un PPRIF), mais ils sont aussi systématiquement attaqués au tribunal par les gros propriétaires forestiers privés avides de laisser place aux villas, comme celles du Cap Bénat. Et les agents des routes ont été transférés au conseils généraux qui n’ont pas les moyens de poursuivre le travail d’entretien.

Ajoutons à cela le fait que les missions d’urbanisme ont été transférées aux communes, missions qui avaient en charge la gestion des espaces, agricoles, forestiers et urbains, chacun d’eux relevant de normes spécifiques. Le désengagement de l’Etat sur ces missions a largement laissé la place aux pressions foncières conduisant à une imbrication de plus en plus grande entre ces espaces, et multipliant la présence humaine aux abords et même au sein des espaces forestiers.

Et Macron, Philippe, Darmanin, tous les tenants de la casse du Code du travail et de tous les droits et acquis collectifs, veulent poursuivre, amplifier, faire de ces droits une « terre brûlée » !

Les faits sont là : les criminels, les incendiaires, ce sont eux, ceux qui détruisent les services publics d’aménagement du territoire, comme ils détruisent les hôpitaux et ouvrent ainsi la porte à tous les risques sanitaires.


N’ont-ils pas raison ces milliers de militants, de tous horizons politiques et syndicaux, qui se sont engagés dans la construction des comités départementaux – et du Comité national – pour la défense des acquis de 1936 et 1945 ? N’ont-ils pas raison ainsi de permettre que se construisent, par le rassemblement de toute la puissance de la classe ouvrière et de ses organisations, les voies et les moyens de leur reconquête, avant que la barbarie capitaliste ne puisse laisser libre cours à sa furie destructrice ?

Incendies : une catastrophe qui aurait pu être évitée

Editorial d'Informations ouvrières n° 464
Franck Servel, membre du Bureau national

La semaine dernière, les incendies dans le sud-est de la France et la Corse ont frappé : plus de sept mille hectares de végétation ont brûlé. Les pompiers ont fait preuve d’un grand professionnalisme et d’un grand courage, mais n'ont pu empêcher le ravage des flammes.

Les traditionnelles félicitations ont vite fait place à une polémique qui a éclaté sur le manque de moyens pour combattre efficacement les incendies, notamment sur l'insuffisance d'avions bombardiers d'eau. Le Parisien (25 juillet) cite le Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (SNPNAC) qui adresse un courrier au Directeur général de la Sécurité civile et tire la sonnette d'alarme : « Notre pays a subi de terribles incendies sur lesquels nous n'avons pas été capables de mettre en oeuvre la stratégie de lutte contre les feux de forêts dont vous êtes le garant (...). Cette incapacité est liée directement au manque d'avions bombardiers d'eau».

Quelle est la situation ? La Sécurité civile possède aujourd'hui théoriquement 23 avions pour lutter contre les incendies : 12 Canadair, 9 Tracker et 2 Dash. Mais le responsable du SNPNAC a dénoncé le manque d'appareils disponibles, des avions étant cloués au sol « soit par manque de pièces détachées, soit parce que la maintenance n'a pas été effectuée en temps et en heure ». Le ministre de l'Intérieur a tenté de calmer la polémique en annonçant la commande de six avions de type Dash-8, peine perdue ! Le site du journal Les Echos explique « En fait, l'annonce de Gérard Collomb n'en est pas vraiment une : les Dash-8 sont surtout destinés à remplacer les Tracker français, des appareils américains complètement au bout du rouleau (59 ans d'âge moyen !), qui servent avant tout à attaquer les feux naissants avec du retardant ».

Le préfet Jacques Witkowski a été obligé d'admettre que « c'est une flotte suremployée. Comme pour un véhicule qu'on utiliserait trop, forcément il y a des pannes ».

Les six cents délégués des comités de liaison et d'échanges rassemblés à Paris le 25 mars dernier affirmaient dans leur appel « La défense du caractère public de la SNCF, d'EDF, de La Poste, de l'Afpa et la formation professionnelle... c'est la défense du « choix » fait sous la pression de la classe ouvrière en 1936 et en 1945, pour soustraire au capital la construction d'entreprises nationalisées chargées de la satisfaction de besoins sociaux aussi fondamentaux que l'acheminement de l'électricité, du courrier et l'organisation d'un véritable système de transports publics. » La Sécurité civile, la protection de la population, et donc les moyens financiers pour le service public, c'est un choix de société face à l'austérité budgétaire de Macron et aux coupes contre l'ensemble de la fonction publique opérées par le ministre Darmanin.

Le 19 juillet, les fédérations CGT, FO et Solidaires de la fonction publique ont rappelé, dans un communiqué commun, leurs revendications et donnent rendez-vous à la rentrée « dans l'unité la plus large, pour mettre tout en œuvre pour faire échouer ces attaques sans précédent contre les fonctionnaires et la fonction publique. » Que ce soit pour la défense du Code du travail, contre les ordonnances Macron, ou pour préserver et renforcer les services publics, c'est bien cela qui est à l'ordre du jour.


mardi 11 juillet 2017

Rassemblement contre la casse du Code du travail le 12/7

Contre la casse du code du travail, contre les ordonnances,
la France Insoumise appelle dans toutes les villes à des rassemblements
le mercredi 12 juillet.

Le POI se joint à cet appel,

- dans la continuité de la mobilisation engagée en 2016 par les travailleurs et leurs organisations syndicales confédérées CGT et FO ainsi que FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse, pour le retrait puis l’abrogation de la loi travail,
- dans la continuité de la mobilisation qui a rassemblé plus de 7 millions de voix sur le vote Mélenchon au 1er tour de la présidentielle.
- dans le cadre de la construction de la riposte d’ores et déjà en cours pour faire obstacle à la casse du code du travail.

Chaque jour qui passe confirme qu’Emmanuel Macron n’est rien d’autre qu’une vulgaire créature du capital financier international chargée, sans assise sociale, de livrer le pays au pillage de ses groupes : dans la continuité des gouvernements précédents, sont enclenchés la destruction du code du travail, de la sécurité sociale, des services publics, des organisations syndicales. D’ores et déjà, plus de 60 % de la population considère cette politique comme néfaste à leurs intérêts.

Pour le POI, de nouvelles relations politiques sont en train de se nouer au sein de la classe ouvrière et du mouvement ouvrier. Fidèles à la stratégie politique de construction d’un authentique parti ouvrier qui a présidé à la fondation du POI, nous nous sommes engagés de toutes nos forces dans la bataille pour soutenir et faire réussir tout ce qu’incarnait le vote Mélenchon.

C’est ainsi que, sans conditions, nous seront présents avec les militants LFI pour cette initiative nationale du 12 juillet qui a n’en pas douter s’inscrit dans la construction d’une riposte d’ampleur, sur le plan syndical et sur le plan politique, à la hauteur de la violence des coups que comptent porter Macron et ses sbires « de droite » et « de gauche » contre les acquis les plus fondamentaux tels que ceux conquis en 1936 et 1945. Une construction qui va nécessiter la plus large discussion, personne ne pouvant prétendre détenir la vérité.

L’appel à manifester mercredi 12 juillet s’inscrit dans cette construction de la riposte unitaire.

Aussi, le POI appelle à la suite de la France Insoumise du Var :

MERCREDI 12 JUILLET
A PARTIR DE 18 h
TOULON - Place de la Liberté - Face à l'Union Patronale du Var

Dans ce cadre, les militants du POI, avec d’autres militants de toute origine syndicale ou politique, sont engagés dans la construction des comités de défenses des conquêtes de 1396 et 1945, dont la prochaine réunion aura lieu mercredi 19 juillet, à 18h, au local GERSE de La Seyne sur mer.

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vendredi 2 juin 2017

Il faut les arrêter, unité pour les bloquer, RESISTANCE

Macron a nommé ses ministres, tous acquis à la casse du code du travail, de la sécurité sociale et du service public.

Il faut les arrêter,
unité pour les bloquer, RESISTANCE,

le comité POI de La Seyne sur Mer appelle à voter dès le premier tour des législatives (11 juin)
pour le candidat de La France Insoumise

Laurent RICHARD (suppléante Marion CANAVERA),
soutenu par Jean Luc MELENCHON

Sur la circonscription de La Seyne/Six-Fours/St Mandrier/Sanary/Bandol, les multiples candidats de droite se disputent la poursuite des politiques réactionnaires de Sarkozy, ceux de « gauche » revendiquent la continuité de Hollande.

Tous ont un point commun : ils ont appelé à voter Macron au 2e tour de la présidentielle au nom du « barrage à l’extrême droite », c’est-à-dire ceux qui ont ouvert la voie, par la mise en œuvre continue des politiques des soumissions aux diktats de l’union européenne et des grandes institutions bancaires nationales et internationales, politiques qui ont répandu la misère et l’exclusion.

Les Dockers du port de Brégaillon à La Seyne n’acceptent pas que TPM et le Préfet restent les bras croisés devant la menace de disparition du trafic de fret maritime,

Les fonctionnaires territoriaux des communes englobées dans la « Métropole » n’acceptent pas que se poursuivent les politiques de « regroupement » toujours synonymes de suppressions de postes, de restrictions budgétaires, de remise en cause de leurs acquis statutaires,

Les employés de DCNS n’acceptent pas que se poursuive les plans de privatisation et de mise en concurrence avec les grands groupes d’armement internationaux, au détriment du maintien d’un service public de défense nationale, qui conduit à un effondrement du nombre des ouvriers à statut.

Les enseignants n’acceptent pas que le gouvernement Hollande-Vallaud Belkacem ait, à quelques jours des présidentielles, publié un décret scélérat mettant à bas leurs droits collectifs, remettant ainsi en cause un enseignement républicain, égal en tout point du territoire national.

Macron veut poursuivre cette politique, et ceux qui ont dit « votez Macron », qui se disent candidats « à gauche » ou dans la majorité présidentielle » s’en font les complices.

Le journal Les Echos, grand quotidien de la finance, résume la situation ainsi (mardi 30 mai): « Certes, Emmanuel Macron ramasse pratiquement tous les lauriers disponibles à Paris, on n’y peut rien, l’amour ne se commande pas : les journaux fondent, les syndicats sont bienveillants, les politiques ne demandent qu’à sauter dans ses bras…, il n’y a plus guère que Jean-Luc Mélenchon, qui reste à l’écart ».

Tout à fait !

Depuis sa candidature à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, par sa volonté de « rester à l’écart », a conduit plus de 7 millions de travailleurs, de militants, de jeunes et des retraités, à se rassembler pour faire de ce vote un point d’appui pour poursuivre les mobilisations de 2016 contre la loi travail, pour son abrogation.

A La Seyne, Jean Luc Mélenchon a recueilli 7247 voix, c'est-à-dire près de 22% des suffrages exprimés. Il a recueilli 3108 voix à Six Fours, 1251 voix à Sanary, 707 voix à Bandol, 443 voix à Saint-Mandrier ….

Comme au plan national (16 millions), au 2nd tour de la Présidentielle, refusant le vote Macron, plus de 35% des électeurs de la 7ème circonscription se sont abstenus ou ont voté « blanc » ou « nul » (+12% par rapport au 1er tour) : 16240 électeurs à la Seyne (+ 4751), 10249 à Six Fours (+3428), 5630 à Sanary (+2037), 2983 à Bandol (+1104), 1690 à Saint – Mandrier (+524)

A ces milliers d’électeurs, travailleurs, militants, jeunes ou retraités et à d’autres qui veulent RESISTER :

Le comité POI de La Seyne les invite à s’organiser, les appelle à voter pour les candidats de la France insoumise et donc, sur la 7° circonscription du Var, pour le candidat

Laurent RICHARD (suppléante Marion CANAVERA),
soutenu par Jean-Luc MELENCHON

Le POI prépare avec d’autres militants, la constitution d’un Comité national de résistance pour la défense des conquêtes de 1936 et 1945, notamment la Sécurité Sociale et le Code du travail que Macron veut complètement détruire en généralisant l’inversion de la hiérarchie des normes par l’utilisation des ordonnances et du 49-3.
Vous pouvez participer à cette discussion en vous abonnant au journal Informations Ouvrières.
Mardi 6 juin, 18h, salle du GERSE à La Seyne s/mer,
8 rue Joseph Rousset

réunion du Comité de Liaison et d’Échanges.

lundi 22 mai 2017

Battre la réaction, voter pour la résistance

Pour sauver nos hôpitaux
Pour la défense de nos communes et leurs services publics
Pour empêcher la privation totale de DCNS

Battre la réaction
Voter pour la résistance

4 circonscriptions (1ère, 2e, 3e et 7e) regroupent les communes de l’agglomération toulonnaise que Macron et son premier ministre veulent conquérir : toutes sont détenues par « Les Républicains ».
Oui, il faut en finir avec l’hégémonie de cette droite rétrograde. L’élection des candidats LR ou « en marche », ce serait donner les moyens à Macron de poursuivre la politique de Hollande, en pire. D’autant que les postes clés du gouvernement sont déjà détenus par d’éminents représentants de la droite la plus réactionnaire.

Pour les travailleurs et leurs familles, pour les jeunes et les retraités, les annonces faites par le nouveau couple de l’exécutif sont claires : poursuivre, amplifier, opérer un basculement total dans l’œuvre destructrice déjà accomplie par Sarkozy puis Hollande : casse du Code du travail, fermeture des lits hospitaliers, désengagement de l’Etat dans les entreprises publiques, autonomie des lycées et collèges, coupes budgétaires dans les fonctions publiques (Etat et collectivités locales).

Sarkozy et Hollande sont tombés, leurs anciens premiers ministres Fillon et Valls également. Les puissantes grèves de 2016 contre la loi travail, symbole de toute cette politique de dérèglementation et de remise en cause des acquis ouvriers et républicains, ont eu raison de ces dirigeants politiques.

Macron a la prétention de prendre la relève.
Contre cette prétention, plus de 7 millions de travailleurs, de militants, ont voté pour le candidat Mélenchon, beaucoup d’entre eux ayant construit les grèves de 2016 contre la loi travail, mais aussi contre les lois de casse des hôpitaux, des services publics, de l’école publique.
Un vote fondé sur le refus du candidat « la France Insoumise » de continuer les « unions », fussent-elles « de gauche » dont l’objet était toujours d’abandonner les exigences portées par les grèves de 2016, telles que : abrogation de la loi travail, abrogation des lois Bachelot et Touraine.
Et au second tour de la Présidentielle, 16 millions se sont abstenus, ont voté blanc ou nul.

Par conséquent, pour la défense des acquis ouvriers, code du travail, services publics,
battre les candidats de la réaction, Macronistes, LR, PS,
qui ont gouverné en alternance ou en cohabitation depuis 30 ans,
est l’enjeu de ces élections législatives.

Les continuelles politiques d’austérité ont été appliquées à tous les niveaux, incluant celui de la région, conduisant Luc LEANDRI à voter en 2013 contre le budget régional PACA dirigé par le « socialiste » Vauzelle. Un vote contre justifié par ces mots : « qui gouverne, des élu-e-s représentants de la souveraineté populaire, ou les marchés, les financiers et les banquiers ? »

En 2001, c’est le gouvernement PS et PCF de Lionel Jospin et Jean-Claude Gayssot qui décide d’ouvrir le capital de DCN (aujourd’hui DCNS). Déjà, à l’époque, les mêmes arguments financiers : « Le dispositif proposé permet l'entrée de partenaires minoritaires dans le capital de DCN. Le choix a été fait de prévoir une ouverture à caractère général, ce qui doit garantir la réactivité de DCN aux évolutions nationales et européennes et aux projets d'alliance annoncés dans le domaine de la construction navale » (cf. article 78 de la loi de finances rectificative pour 2001).
Résultat : aujourd’hui, les emplois ont été divisés par deux, et plus de 80 % sont de droit privé. Et selon la presse économique, Macron possède dans « ses cartons » un projet d’ouverture du capital de DCNS dans le cadre d’une entreprise industrielle d’armement européenne.

Privatisation non seulement des entreprises publiques telles que DCNS, SNCF, mais aussi, avec la mise en place des métropoles, des services de l’Etat et des collectivités locales, livrés eux aussi à « l’inversion de la hiérarchie des normes », c’est à dire aux « négociations » ville par ville, service par service, entreprise par entreprise.

Lors de la réunion nationale des candidats France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon a affirmé « un énorme coup de tonnerre se prépare avec l’abrogation du Code du travail », y voyant « un projet de contre-réforme, de contre-révolution, une violence sociale terrible ». Il a raison.

Les comités POI de Toulon, La Garde et La Seyne se reconnaissent pleinement
dans cette aspiration de la population à défaire tous ceux
qui ont mené des politiques au profit du capital, contre leurs intérêts depuis 30 ans.
Le POI appelle à voter massivement et inconditionnellement
pour les seuls candidats à même de réaliser concrètement cette aspiration,
les candidats de la France Insoumise,
soutenus par Jean-Luc Mélenchon,
et notamment dans les 1ère, 2e, 3e et 7e circonscriptions
de l’aire toulonnaise :
Luc LEANDRI, Michel LAGRECA,
Danielle LAPIERRE, et Laurent RICHARD.

ROMPRE AVEC L’AUSTERITE PASSE, AUX ELECTIONS LEGISLATIVES, PAR ROMPRE AVEC TOUS LES CANDIDATS DES PARTIS QUI L’ONT CONSCIENCIEUSEMENT APPLIQUEE
TOUTES CES DERNIERES ANNEES.
AUCUNE VOIX POUR LES CANDIDATS
DE LA REACTION, DES BANQUES, DU MEDEF.

Le POI participe d’ores et déjà au rassemblement d’un très grand nombre de militants ouvriers sous la forme de Comités de Liaison et d’Echange pour la défense des conquêtes de 1936 et 1945. Ces Comités locaux préparent la constitution d’un Comité national de résistance pour la défense de ces conquêtes, notamment la Sécurité Sociale et le Code du travail que Macron veut complètement détruire en généralisant l’inversion de la hiérarchie des normes par l’utilisation des ordonnances et du 49-3. Vous pouvez participer et suivre cette discussion en vous abonnant au journal Informations Ouvrières.

Prochaine réunion du Comité de liaison et d’échanges du Var
mardi 6 juin à 18 h, à La Seyne, local GERSE, 8 rue Joseph Rousset. 

samedi 1 avril 2017

Rade de Toulon

Dockers, ouvriers de DCNS, agents de la DDTM :
tous « sur le pont » avec leurs organisations syndicales,
pour refuser la destruction
des emplois, des statuts, des missions

Industrie, réparation navale, services de l’État, sont historiquement situés sur le littoral de cette rade, « ce qui empêche le déploiement du tourisme de croisière » (dixit les responsables de l'agglomération de Toulon).

A La Seyne, après la disparition des chantiers navals, reste sur le port de Brégaillon le trafic Ro-ro d’un transporteur turc (camions en direction de toute l’Europe).
A Toulon, sont situés côte à côte : DCNS et l’Arsenal, et la DDTM.
Ces trois activités sont confrontées à des décisions qui signifient leur complète liquidation. En effet,

→ Les responsables du trafic maritime turc viennent d’annoncer que, faute de renforcement des infrastructures portuaires par la chambre de commerce, et notamment la réinstallation de la ligne ferroviaire reliant le port et la gare SNCF de La Seyne, ils seraient contraints « d’aller voir ailleurs », très certainement du côté de Marseille.
C’est dans ces mêmes conditions que la société Bouygues a annoncé en ce début d’année l’abandon de la production de matériaux pour le chantier pharaonique de l’extension de Monaco, considérant que la commune de La Seyne exigeait trop de garanties face aux contraintes (bruit) générées par ce projet (circulation de centaines de camions).
Retrait qui a occasionné l’abandon de plusieurs dizaines d’emplois projetés sur la carrière devant produire ces matériaux et sur le port de Brégaillon.

→ Le PDG de DCNS a décidé, face à la résistance des personnels et de leurs organisations syndicales, essentiellement la CGT, de renégocier la totalité des relations de travail, conduisant à encore plus de productivité (poursuite de la chute des effectifs, remise en cause de l'accord d'entreprise), ainsi qu’une réorientation de la production vers l’international et autres activités impliquant l’abandon progressif du « métier » historique du site de Toulon : la réparation navale militaire, vouée à « l’externalisation » massive.

→ la DDTM est l’un des services de l’État confronté à l’effondrement des effectifs et à la disparition de ses missions elles aussi « historiques » (assurées par les ex-DDE et DDAF), suite aux transferts successifs aux collectivités locales, aux Préfets, et au privé. 200 agents y sont encore présents, dans des bâtiments situés sur le port et revendiqués par l’agglomération toulonnaise et son président Hubert Falco qui veut faire de la rade de Toulon le « premier port méditerranéen de la croisière ».

Le point commun de toutes ces attaques, c’est la liquidation des « productions », qu’elles soient industrielles ou publiques, et les emplois qualifiés qui y sont liés, face aux exigences des banques et de ce ceux qui en détiennent les principaux avoirs, impliqués dans les marchés du tourisme (dont les « tour-opérateurs ») et de l’armement.
Les personnels dockers de la CGMV, les ouvriers à statut ou sous convention collective de DCNS, et les fonctionnaires de la DDTM ne l’acceptent pas, et ont multiplié les actions avec leurs organisations syndicales, principalement la CGT et FO.

• Une manifestation de 60 dockers avec leur syndicat CGT a décidé de s’adresser au maire de La Seyne, membre du PS, qui a accepté de les recevoir vendredi 17 mars, en présence de son adjoint, membre du PCF. Ces derniers leur ont affirmé « leur total soutien à la mobilisation et aux revendications », en précisant leur intention de déposer une motion lors de la prochaine assemblée de l’agglomération.
Fort bien, ont répondu les dockers, mais l’un d’eux, militant CGT, a déclaré « vous savez très bien que vous êtes minoritaire dans cette assemblée, alors pourquoi ne pas sortir de cette instance et nous rejoindre ? Votre place n’est-elle pas avec nous, devant la manifestation, en mobilisant tous vos militants, toute la population, et donc si nécessaire en bloquant avec nous la ville pour exiger le maintien de tous les emplois et la réfection du réseau ferré ? »

• Dans le même temps, les ouvriers de DCNS, avec leur syndicat CGT, poursuivent les actions, dont une pétition signée à ce jour par plus de 600 salariés, pour dire « RETRAIT du projet de réorganisation du temps de travail », ce qui a entraîné des pétitions équivalentes dans les autres sites de DCNS, avec plus de 4 000 signataires.

• Dans le même temps, les agents de la DDTM du Var, avec leurs organisations syndicales FO et CGT, considérant l’identité des attaques avec celles auxquelles sont confrontés les collègues hospitaliers, décidaient d’appeler à la grève et à la manifestation le 7 mars dernier en même temps qu’eux pour exiger le retrait du PPCR et le maintien de toutes les missions publiques, donc des effectifs.

Grèves, manifestations, qui, comme le disait le responsable CGT de DCNS lors d’un rassemblement le 21 mars, posent la question « de l’unité de tous ces combats, pour arrêter tous ces plans destructeurs, pour réaffirmer nos missions, nos savoir-faire, nos acquis statutaires ».

Dans cette situation, les discussions ne cessent d’avoir lieu, dans les réunions du POI, dans celle du comité local d’échanges (CLE), où l’un des présents, responsable du syndicat CGT de l’AIA de Cuers, renouvelait l’exigence que les fédérations appellent à une manifestation nationale de tous les salariés de la Défense.

Discussions qui ont conduit à la désignation de plusieurs camarades du Var à la conférence nationale des délégués des CLE, le 25 mars à Paris, dont trois camarades de DCNS et de la DDTM (un docker de La Seyne étant empêché pour raison familiale).


samedi 18 février 2017

Bureau national du 11 février 2017

Extrait du rapport de Dominique Canut paru dans Informations ouvrières

La ministre Touraine étrangle les hôpitaux (57 000 lits supprimés depuis 2003), puis ose demander aux personnels hospitaliers et aux médecins de se mobiliser contre la grippe !

Le 7 mars, les fédérations CGT, FO et SUD de la santé et de l’action sociale (rejointes par de nombreuses autres fédérations CGT et FO) appellent les personnels à la grève, et à une manifestation à Paris.

A quelques mois de la présidentielle, le sentiment dominant dans la classe ouvrière, c’est qu’il n’y a rien à attendre de ces élections.

Les partis de gouvernement qui ont mis en œuvre tous les plans de destruction exigés par le capital sont massivement rejetés. Mais pour qui voter alors ? Pour Macron ? Il est le candidat des Rothschild... la solution de rechange pour le capital, face à l’effondrement de Fillon. L’affaire Fillon, vous savez tous de quoi il retourne. C’est tout le régime qui est en crise. La presse patronale s’inquiète : de quels moyens disposera le vainqueur de la présidentielle pour mettre en oeuvre sa politique ?

Le jeu de l’alternance politique s’est brisé sur la loi El Khomri. La "gauche" politique n’a pas été capable d’interdire à la classe ouvrière de se rassembler derrière ses organisations de classe.

L’éditorialiste des Échos écrivait ceci : « Pour des centaines de millions de personnes, la seule question qui vaille est celle-ci : que deviendra mon emploi, demain (...) ? C'est le fonctionnement même du système capitaliste qui subit une crise de légitimité. »

Hamon aurait la solution avec le revenu universel !... Au final, pourquoi le patronat répondrait-il aux revendications salariales dès lors que les travailleurs disposeraient d’une ressource supplémentaire alimentée par les contribuables ?

A gauche, les voix se font de plus en plus pressantes, la solution viendrait du retour à l’union de la gauche, en plaçant Hamon comme l’unique candidat de la gauche. Jadot se dit prêt à une candidature commune, Mamère pousse à cela, ainsi que le journal L’Humanité.