Les 2 Guillou (Hervé et Alain, le
PDG et son adjoint) l’ont précisé dans la presse :
-
Pour le PDG de l’ex-DCNS, « Notre
modèle n’est pas l’Airbus du naval, mais plutôt le
Renault-Nissan du naval, avec des participations croisées.
Pour les synergies, nous ne nous
fixons pas de limites : Renault-Nissan en a fait beaucoup plus que ce
qu’ils avaient promis au départ ».
-
Pour son adjoint, « L’enjeu
est de transformer Naval Group en un groupe international rentable,
pour offrir à nos clients des navires, des équipements et des
services à un prix concurrentiel sur le marché.
« Un
groupe international rentable, à un prix concurrentiel sur le
marché ».
Tout
est dit.
Et
s’il fallait encore mettre les points sur les i, le journal
patronal Les Echos
écrit le 24 novembre, à propos de la loi de programmation
militaire, donc pour les seules activités de défense nationale :
« Pour
la future LPM, la Cour réclame de mieux négocier avec les
industriels quitte à acheter du matériel « sur étagère » par
appel d’offres au lieu de développer de longs et coûteux
programmes nationaux. Une remise en cause du rôle de la Direction
générale de l’armement ».
Aussitôt
dit, aussitôt fait : un
rapport commandité par la ministre des armées préconise la
privatisation des services d’entretiens des avions de
l’aéronavale !
Renaul-Nissan,
Siemens-Alstom... Des exemples à suivre, paraît-il.
Des exemples à quel
titre, l’emploi ?
Pour Renault, les
« synergies » ont effectivement été « sans
limites » : plus de 35 000 emplois supprimés en 10 ans !
Pour Alstom, le
PDG de Siemens vient d’annoncer, d’entrée, 6 500 suppressions de
postes !
(auxquels il faudrait
ajouter les dizaines de milliers de postes détruits depuis 2003,
avec vente des chantiers navals de Saint-Nazaire puis le
démantèlement de la branche énergie au profit de l’américain
General Electric en 2014).
Les
entreprises publiques directement livrées aux appétits
de la
spéculation financière
La « co-entreprise »
Naval groupe/Fincantieri : non seulement les
travailleurs de DCNS coûtent trop cher, mais c’est l’entreprise
publique elle-même qu’il faut saborder.
Une
preuve de plus dans cette guerre commerciale : toujours dans le
journal Les Echos,
ce même jour, il est fait état des difficultés d’une autre
entreprise de fourniture militaire : « Leonardo,
un géant italien doté de
produits d’avant-garde, mais le groupe d’aéronautique et de
défense souffre du manque de vision de son premier actionnaire,
l’Etat italien. L’émergence d’une Europe de la défense risque
de marginaliser le deuxième industriel de la péninsule ».
C’est
la guerre, au sens propre, avec comme seule raison :
accroître
les bénéfices de l’économie d’armement.
C’est ce
qu’ils veulent faire, sauf que...
Macron et son
gouvernement persistent et signent dans cette entreprise de
brigandage international. Comme le titrait un éditorialiste à
propos d’Alstom : « C’est une page de
l’industrie française qui se tourne ».
Les
entreprises publiques, mais aussi l’école, la sécurité
sociale... ce sont
tous les acquis des plus grandes luttes ouvrières de ce pays « qui
se tournent ».
En tout cas c’est ce
qu’ils veulent faire... sauf que... Ce même journal Les
Echos du 24 novembre rédige un éditorial qui dit ceci :
« Pourquoi
la confiance des milieux économiques ne fait pas davantage tache
d'huile chez l'ensemble des Français ? Le moral économique des
ménages (mesuré par l'Insee) est déjà moins flamboyant. La
confiance générale de nos concitoyens l'est encore moins. Or, si
elle n'arrive pas, la reprise butera sur un plafond de verre et ses
effets concrets feront pschitt ».
Ce même jour, il publie
un article sur Siemens en indiquant qu’en Allemagne un
rassemblement a eu lieu la semaine dernière : «
Il n’y a aucune raison pour qu’une entreprise qui fait 6,3
milliards d’euros de profits supprime des emplois,
a martelé le représentant du SPD,
Martin Schulz, vêtu du gilet rouge du syndicat IG Metall, sous les
applaudissements de son auditoire. Environ 2.000 personnes étaient
là, selon la presse allemande ».
Sauf
que, le Comité Central
d'Entreprise de Naval group a voté majoritairement
une résolution s'opposant
à la co-entreprise Naval group / Fincantieri (votée par la CGT et
la CGC),
Sauf
que le congrès de la Fédération Nationale des Travailleurs de
l'Etat CGT vient
de voter une motion adressée à la Ministre des Armées exigeant
l'abandon du projet de privatisation (changement du statut étatique)
du SIAé (aéronautique militaire dont dépend l'AIA de
Cuers-Pierrefeu),
Sauf
que, à Toulon,
-
l’intersyndicale CGT-FO-CFDT-UNSA-CGC-CFTC Défense a appelé à la
grève le 10 octobre dans le cadre de l’action de grève nationale
fonction publique,
-
le lendemain 11 octobre, contre la
volonté Parisienne de fermer le « garage » et d’externaliser ses
missions, les personnels soutenus par l’intersyndicale
(CGT-FO-CFDT-UNSA-CGC-CFTC)
ont bloqué l’accès du parc dès 4 h du matin. Aucun transport n’a
donc pu s’effectuer
-
l’intersyndicale CGT-CFDT-UNSA-CGC de Naval group a exigé
l’abandon du projet de direction commune Ollioules / Toulon
-
l’intersyndicale CGT-CFDT-UNSA-CGC-Sud-CFTC a gagné le maintien
d'une variabilité de ¾ d'heure à l'embauchée, contre le
dispositif de l’accord d’entreprise
-
dans
le cadre de l’appel intersyndical CGT-FO-Solidaires du 16 novembre,
la CGT a mis en avant le combat contre la nouvelle classification de
la métallurgie qui contourne la référence au diplôme comme
critère d’entrée dans la classification, et déjà validée par
le nouvel accord d’entreprise de Naval group ! (précision :
accord dont s’est félicité la direction en précisant qu’il
permettait « de retrouver des
marges de performance pour gagner des contrats face à des pays
émergents comme la Corée »,
et qui a été signé par la CFDT et la CFE-CGC).
Aider ce
combat de résistance à se renforcer.
Pour gagner, pour
renforcer ce combat de résistance et de reconquête, les obstacles
sont multiples.
Mais à tous les niveaux,
dans les services et ateliers, dans les organisations syndicales, se
multiplient la recherche des voies et les moyens de l’unité,
d’abord par l’affirmation des revendications exprimant le
maintien des acquis, qu’il s’agisse des emplois, des statuts, des
salaires, des missions d’intérêt public. Et de la reconquête de
la maîtrise totalement publique de DCNS.
C’est l’engagement
des militants du POI, en s’inscrivant notamment dans la
constitution, avec d’autres militants de sensibilités différentes,
de comités locaux de résistance et de reconquête des
acquis de 1936 et 1945.
LISEZ INFORMATIONS OUVRIERES !
Tract adopté à
l'unanimité le 4 décembre 2017 par le congrès du Comité du Var du
POI