Dockers, ouvriers de DCNS,
agents de la DDTM :
tous « sur le pont » avec leurs organisations
syndicales,
pour refuser la destruction
des emplois, des statuts, des
missions
Industrie,
réparation navale, services de l’État, sont historiquement situés
sur le littoral de cette rade,
« ce qui empêche le déploiement du tourisme de croisière »
(dixit les
responsables de l'agglomération de Toulon).
A
La Seyne, après la disparition des chantiers navals, reste sur le
port de Brégaillon le trafic Ro-ro d’un transporteur turc (camions
en direction de toute l’Europe).
A
Toulon, sont situés côte à côte : DCNS et l’Arsenal, et la
DDTM.
Ces
trois activités sont confrontées à des décisions qui signifient
leur complète liquidation. En effet,
→ Les
responsables du trafic maritime turc viennent d’annoncer que, faute
de renforcement des infrastructures portuaires par la chambre de
commerce, et notamment la réinstallation de la ligne ferroviaire
reliant le port et la gare SNCF de La Seyne, ils seraient contraints
« d’aller voir ailleurs », très certainement du côté
de Marseille.
C’est
dans ces mêmes conditions que la société Bouygues a annoncé en ce
début d’année l’abandon de la production de matériaux pour le
chantier pharaonique de l’extension de Monaco, considérant que la
commune de La Seyne exigeait trop de garanties face aux contraintes
(bruit) générées par ce projet (circulation de centaines de
camions).
Retrait
qui a occasionné l’abandon de plusieurs dizaines d’emplois
projetés sur la carrière devant produire ces matériaux et sur le
port de Brégaillon.
→ Le
PDG de DCNS a décidé, face à la résistance des personnels et de
leurs organisations syndicales, essentiellement la CGT, de renégocier
la totalité des relations de travail, conduisant à encore plus de
productivité (poursuite de la chute des effectifs, remise en cause
de l'accord d'entreprise), ainsi qu’une réorientation de la
production vers l’international et autres activités impliquant
l’abandon progressif du « métier » historique du site
de Toulon : la réparation navale militaire, vouée à
« l’externalisation » massive.
→ la
DDTM est l’un des services de l’État confronté à
l’effondrement des effectifs et à la disparition de ses missions
elles aussi « historiques » (assurées par les ex-DDE et
DDAF), suite aux transferts successifs aux collectivités locales,
aux Préfets, et au privé. 200 agents y sont encore présents, dans
des bâtiments situés sur le port et revendiqués par
l’agglomération toulonnaise et son président Hubert Falco qui
veut faire de la rade de Toulon le « premier
port méditerranéen de la croisière ».
Le
point commun de toutes ces attaques, c’est la liquidation des
« productions », qu’elles soient industrielles ou
publiques, et les emplois qualifiés qui y sont liés,
face aux exigences des banques et de ce ceux qui en détiennent les
principaux avoirs, impliqués dans les marchés du tourisme (dont les
« tour-opérateurs ») et de l’armement.
Les
personnels dockers de la CGMV, les ouvriers à statut ou sous
convention collective de DCNS, et les fonctionnaires de la DDTM ne
l’acceptent pas, et ont multiplié les actions avec leurs
organisations syndicales, principalement la CGT et FO.
• Une
manifestation de 60 dockers avec leur syndicat CGT a décidé de
s’adresser au maire de La Seyne, membre du PS, qui a accepté de
les recevoir vendredi 17 mars, en présence de son adjoint, membre du
PCF. Ces derniers leur ont affirmé « leur
total soutien à la mobilisation et aux revendications », en
précisant leur intention de déposer une motion lors de la prochaine
assemblée de l’agglomération.
Fort
bien, ont répondu les
dockers, mais l’un d’eux, militant CGT, a déclaré « vous
savez très bien que vous êtes minoritaire dans cette assemblée,
alors pourquoi ne pas sortir de cette instance et nous rejoindre ?
Votre place n’est-elle pas avec nous, devant la manifestation, en
mobilisant tous vos militants, toute la population, et donc si
nécessaire en bloquant avec nous la ville pour exiger le maintien de
tous les emplois et la réfection du réseau ferré ? »
• Dans
le même temps, les ouvriers de DCNS, avec leur syndicat CGT,
poursuivent les actions, dont une pétition signée à ce jour par
plus de 600 salariés, pour dire « RETRAIT
du projet de réorganisation du temps de travail »,
ce qui a entraîné des pétitions équivalentes dans les autres
sites de DCNS, avec plus de 4 000 signataires.
• Dans
le même temps, les agents de la DDTM du Var, avec leurs
organisations syndicales FO et CGT, considérant l’identité des
attaques avec celles auxquelles sont confrontés les collègues
hospitaliers, décidaient d’appeler à la grève et à la
manifestation le 7 mars dernier en même temps qu’eux pour exiger
le retrait du PPCR et le maintien de toutes les missions publiques,
donc des effectifs.
Grèves,
manifestations, qui, comme le disait le responsable CGT de DCNS lors
d’un rassemblement le 21 mars, posent la question « de
l’unité de tous ces combats, pour arrêter tous ces plans
destructeurs, pour réaffirmer nos missions, nos savoir-faire, nos
acquis statutaires ».
Dans
cette situation, les discussions ne cessent d’avoir lieu, dans les
réunions du POI, dans celle du comité local d’échanges (CLE), où
l’un des présents, responsable du syndicat CGT de l’AIA de
Cuers, renouvelait l’exigence que les fédérations appellent à
une manifestation nationale de tous les salariés de la Défense.
Discussions
qui ont conduit à la désignation de plusieurs camarades du Var à
la conférence nationale des délégués des CLE, le 25 mars à
Paris, dont trois camarades de DCNS et de la DDTM (un
docker de La Seyne étant empêché pour raison familiale).