Assemblée de
rentrée
autour
d’Informations ouvrières
Jeudi 5
septembre à partir de 17 h 30
à La Seyne, local GERSE, 8 rue Joseph Rousset
Nous
étions plus de 80 varois abonnés à Informations
ouvrières cet été, en plus des lecteurs occasionnels. Tout l’été, le
journal du POI a continué à informer les travailleurs, les jeunes, les
militants… sur la politique du gouvernement, et sur les premiers regroupements
pour défendre les droits ouvriers, les conquêtes sociales, et la libre
administration des communes. L’heure est à regrouper une force politique
déterminée à combattre pour en finir avec la politique imposée par le
gouvernement Hollande-Ayrault, en application des directives de l’Union
européenne et des exigences du capital financier.
En
apparence, le gouvernement se veut rassurant. Mais au moment où le FMI exige
l’accélération des « réformes structurelles », que vient de déclarer la
ministre Marisol Touraine à propos des retraites ? « II ne s'agit évidemment
pas d’engager une réforme brutale qui, du jour au lendemain, modifierait les perspectives
pour les Français » a-t-elle dit. Pas de réforme brutale ? Elle a
réaffirmé, selon la dépêche qui cite ses propos, que « le gouvernement
allongerait la durée de cotisation ». Et cela n’est pas brutal ?
Les
précédentes « réformes » avaient déjà amené cette durée de cotisation de 37,5 à
40 puis à 41 annuités et demie. Il faudrait donc demain que les travailleurs —
qui par ailleurs entrent dans la vie active de plus en plus tard du fait de la
situation dramatique du chômage des jeunes — cotisent durant 42, 43, 44, 45 années
? A quel âge pourra-t-on partir en retraite à taux plein ? 70 ans ? Davantage ?
Ou alors, partir plus tôt avec des pensions de misère ? Et c’est cela que le
gouvernement Hollande-Ayrault appelle une politique qui n’est pas brutale ?
La
ministre Touraine ne s’en tient pas à cette affirmation. La dépêche précise
que, selon la ministre, la décision d’augmenter immédiatement la CSG serait « une
option qui a assurément une forte cohérence ». Le journal patronal Les
Echos, ce 12 août, considère la hausse de la CSG comme certaine, précisant
: « La question qui se pose
maintenant est plutôt de savoir jusqu’à quel niveau. »
Rappelons
que la CSG, c’est la fiscalisation du salaire différé payé à 90% par les
travailleurs et les retraités. Son augmentation signifie poursuivre et
amplifier les exonérations des patrons et une nouvelle fois ponctionner dans le
budget des familles ouvrières et populaires déjà étranglées par le blocage des salaires
et des pensions, alors que le chômage ne cesse de croître, que les usines
ferment les unes après les autres. C’est cela que le gouvernement
Hollande-Ayrault appelle une politique qui n’est pas brutale ?
Les
choses doivent être dites nettement : oui, cette politique est brutale ! Cette
brutalité découle de la décision de ceux qui nous gouvernent de se subordonner
aux diktats de la troïka (FMI-Union européenne-Banque centrale européenne) qui conduit
les uns après les autres tous les pays de l’UE à la faillite, la ruine et la
destruction.
Sans doute,
si le gouvernement tente de camoufler la brutalité des mesures en préparation,
c'est dans le but d’endormir l’opinion publique, et surtout, d’amadouer les
organisations syndicales, de les amener à participer à la « concertation ».
Le
gouvernement sait que l’appel lancé par les confédérations syndicales CGT et FO,
rejointes par la FSU et Solidaires, à une journée interprofessionnelle de
grèves et de manifestations le 10 septembre répond à une attente, celle de
millions de travailleurs qui veulent bloquer le projet de contre-réforme du gouvernement
sur les retraites.
Bien
évidemment, bloquer cette contre-réforme passe par la réalisation de l’unité
des travailleurs et de leurs organisations sur les mots d’ordre clairs : on ne
touche pas à nos retraites, ni au régime général ni aux régimes particuliers et
spéciaux, non à quelque mesure que ce soit, aucune remise en cause, aucune
augmentation de la CSG !
Dans le
respect des prérogatives des organisations, les adhérents du POI agissent et
agiront pour aider à la réalisation de cette unité. Pour autant, force est de
constater que des obstacles sont dressés sur cette voie, en particulier par la multiplication
d’appels et d’initiatives à engager un « débat pour une bonne réforme des
retraites ». Voie dangereuse, car elle accrédite l’idée qu’une réforme serait
nécessaire, à laquelle les organisations ouvrières devraient contribuer, et
fait diversion par rapport au combat pour l’unité nécessaire.
Jusqu’à
quel point la volonté d’unité sur les mots d’ordre clairs de rejet de la
réforme du gouvernement parviendra-t-elle à s’imposer le 10 septembre ? La
force du mouvement imposera-t-elle un recul au gouvernement ? Nul ne peut le
prévoir. Ce qui est certain, c’est que les adhérents du Parti ouvrier indépendant,
au coude à coude avec les travailleurs et militants de toutes tendances, et
dans le respect des prérogatives des organisations, feront tout pour avancer
dans ce sens.
Il en est
de même sur la question de la défense des communes. Là encore, c’est avec la
plus grande brutalité que le gouvernement est passé en force dans le vote à
l’Assemblée nationale sur la loi mettant en place les métropoles. Mais près de
800 élus de toutes tendances ont signé la lettre à Hollande, et exigent d’être
reçus pour affirmer la liberté des communes de s’administrer pleinement.
Et il en
est de même sur la rentrée scolaire, qui va se faire sous la double contrainte
dislocatrice des mesures d’austérité d’une part, et d’autre part de la réforme
Peillon adoptée grâce au vote conjoint du Parti socialiste et du Front de
Gauche.
Sur tous
les plans, le choc est en train de se nouer. Dans chaque pays d’Europe, et en
France même, il s'agit de savoir si la volonté de la majorité des travailleurs
des villes et des campagnes, les chômeurs, les élus va pouvoir se frayer une
voie et briser la spirale infernale des plans destructeurs dictés par la troïka
etle capital financier. Il s'agit de savoir si le mouvement ouvrier, préservant
son indépendance, constituera le point d’appui pour ce combat.
Ces questions
se retrouvent sur tous les plans politiques. Ainsi, à la fin du mois de
juillet, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a affirmé la vocation de
son parti à constituer des listes aux élections municipales dès le premier tour
avec le Parti socialiste. Qu’est-ce que cela signifie ? D’un côté, les dirigeants
du Parti communiste français critiquent l’austérité, et de l’autre ils vont
constituer des listes avec les représentants du parti qui, au gouvernement, met
en place l’austérité ? On ne peut pas avoir un pied dans le camp du
gouvernement et l’autre dans le camp de la critique ou de l’opposition au gouvernement.
Il faut
une position nette : cette politique du gouvernement Hollande-Ayrault est
contraire aux intérêts de l’immense majorité. Elle doit être bloquée. Elle sera
bloquée par la mobilisation de millions et de millions sur le terrain de la
lutte de classe comme elle sera bloquée par la mobilisation des élus. L’issue
ne pourra venir que de la rupture avec cette politique, de la rupture avec l’Union
européenne.
Nombreux
sont les travailleurs et militants de toutes tendances qui, sans partager
nécessairement l’ensemble des positions du Parti ouvrier indépendant, cherchent
la voie de cette réponse qui est la seule permettant à des millions et des
millions de s’orienter sur une perspective positive.
Voilà
pourquoi nous nous adressons à vous, à tous les lecteurs d’Informations ouvrières, à tous les adhérents du POI, pour vous
inviter à mener cette discussion autour de vous, avec les travailleurs et militants
de toutes tendances qui cherchent la voie du combat. Venez en discuter lors de
notre assemblée de rentrée ouverte qui se tiendra à La Seyne jeudi 5 septembre.
Le 21 août 2013, le bureau départemental