vendredi 23 août 2013

Assemblée de rentrée autour d'Informations ouvrières


Assemblée de rentrée
autour d’Informations ouvrières
  
Jeudi 5 septembre à partir de 17 h 30
à La Seyne, local GERSE, 8 rue Joseph Rousset


Chers amis, chers camarades,

Nous étions plus de 80 varois abonnés à Informations ouvrières cet été, en plus des lecteurs occasionnels. Tout l’été, le journal du POI a continué à informer les travailleurs, les jeunes, les militants… sur la politique du gouvernement, et sur les premiers regroupements pour défendre les droits ouvriers, les conquêtes sociales, et la libre administration des communes. L’heure est à regrouper une force politique déterminée à combattre pour en finir avec la politique imposée par le gouvernement Hollande-Ayrault, en application des directives de l’Union européenne et des exigences du capital financier.

En apparence, le gouvernement se veut rassurant. Mais au moment où le FMI exige l’accélération des « réformes structurelles », que vient de déclarer la ministre Marisol Touraine à propos des retraites ? « II ne s'agit évidemment pas d’engager une réforme brutale qui, du jour au lendemain, modifierait les perspectives pour les Français » a-t-elle dit. Pas de réforme brutale ? Elle a réaffirmé, selon la dépêche qui cite ses propos, que « le gouvernement allongerait la durée de cotisation ». Et cela n’est pas brutal ?

Les précédentes « réformes » avaient déjà amené cette durée de cotisation de 37,5 à 40 puis à 41 annuités et demie. Il faudrait donc demain que les travailleurs — qui par ailleurs entrent dans la vie active de plus en plus tard du fait de la situation dramatique du chômage des jeunes — cotisent durant 42, 43, 44, 45 années ? A quel âge pourra-t-on partir en retraite à taux plein ? 70 ans ? Davantage ? Ou alors, partir plus tôt avec des pensions de misère ? Et c’est cela que le gouvernement Hollande-Ayrault appelle une politique qui n’est pas brutale ?

La ministre Touraine ne s’en tient pas à cette affirmation. La dépêche précise que, selon la ministre, la décision d’augmenter immédiatement la CSG serait « une option qui a assurément une forte cohérence ». Le journal patronal Les Echos, ce 12 août, considère la hausse de la CSG comme certaine, précisant : « La question qui se pose maintenant est plutôt de savoir jusqu’à quel niveau. »

Rappelons que la CSG, c’est la fiscalisation du salaire différé payé à 90% par les travailleurs et les retraités. Son augmentation signifie poursuivre et amplifier les exonérations des patrons et une nouvelle fois ponctionner dans le budget des familles ouvrières et populaires déjà étranglées par le blocage des salaires et des pensions, alors que le chômage ne cesse de croître, que les usines ferment les unes après les autres. C’est cela que le gouvernement Hollande-Ayrault appelle une politique qui n’est pas brutale ?

Les choses doivent être dites nettement : oui, cette politique est brutale ! Cette brutalité découle de la décision de ceux qui nous gouvernent de se subordonner aux diktats de la troïka (FMI-Union européenne-Banque centrale européenne) qui conduit les uns après les autres tous les pays de l’UE à la faillite, la ruine et la destruction.

Sans doute, si le gouvernement tente de camoufler la brutalité des mesures en préparation, c'est dans le but d’endormir l’opinion publique, et surtout, d’amadouer les organisations syndicales, de les amener à participer à la « concertation ».

Le gouvernement sait que l’appel lancé par les confédérations syndicales CGT et FO, rejointes par la FSU et Solidaires, à une journée interprofessionnelle de grèves et de manifestations le 10 septembre répond à une attente, celle de millions de travailleurs qui veulent bloquer le projet de contre-réforme du gouvernement sur les retraites.

Bien évidemment, bloquer cette contre-réforme passe par la réalisation de l’unité des travailleurs et de leurs organisations sur les mots d’ordre clairs : on ne touche pas à nos retraites, ni au régime général ni aux régimes particuliers et spéciaux, non à quelque mesure que ce soit, aucune remise en cause, aucune augmentation de la CSG !

Dans le respect des prérogatives des organisations, les adhérents du POI agissent et agiront pour aider à la réalisation de cette unité. Pour autant, force est de constater que des obstacles sont dressés sur cette voie, en particulier par la multiplication d’appels et d’initiatives à engager un « débat pour une bonne réforme des retraites ». Voie dangereuse, car elle accrédite l’idée qu’une réforme serait nécessaire, à laquelle les organisations ouvrières devraient contribuer, et fait diversion par rapport au combat pour l’unité nécessaire.

Jusqu’à quel point la volonté d’unité sur les mots d’ordre clairs de rejet de la réforme du gouvernement parviendra-t-elle à s’imposer le 10 septembre ? La force du mouvement imposera-t-elle un recul au gouvernement ? Nul ne peut le prévoir. Ce qui est certain, c’est que les adhérents du Parti ouvrier indépendant, au coude à coude avec les travailleurs et militants de toutes tendances, et dans le respect des prérogatives des organisations, feront tout pour avancer dans ce sens.

Il en est de même sur la question de la défense des communes. Là encore, c’est avec la plus grande brutalité que le gouvernement est passé en force dans le vote à l’Assemblée nationale sur la loi mettant en place les métropoles. Mais près de 800 élus de toutes tendances ont signé la lettre à Hollande, et exigent d’être reçus pour affirmer la liberté des communes de s’administrer pleinement.

Et il en est de même sur la rentrée scolaire, qui va se faire sous la double contrainte dislocatrice des mesures d’austérité d’une part, et d’autre part de la réforme Peillon adoptée grâce au vote conjoint du Parti socialiste et du Front de Gauche.

Sur tous les plans, le choc est en train de se nouer. Dans chaque pays d’Europe, et en France même, il s'agit de savoir si la volonté de la majorité des travailleurs des villes et des campagnes, les chômeurs, les élus va pouvoir se frayer une voie et briser la spirale infernale des plans destructeurs dictés par la troïka etle capital financier. Il s'agit de savoir si le mouvement ouvrier, préservant son indépendance, constituera le point d’appui pour ce combat.

Ces questions se retrouvent sur tous les plans politiques. Ainsi, à la fin du mois de juillet, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a affirmé la vocation de son parti à constituer des listes aux élections municipales dès le premier tour avec le Parti socialiste. Qu’est-ce que cela signifie ? D’un côté, les dirigeants du Parti communiste français critiquent l’austérité, et de l’autre ils vont constituer des listes avec les représentants du parti qui, au gouvernement, met en place l’austérité ? On ne peut pas avoir un pied dans le camp du gouvernement et l’autre dans le camp de la critique ou de l’opposition au gouvernement.

Il faut une position nette : cette politique du gouvernement Hollande-Ayrault est contraire aux intérêts de l’immense majorité. Elle doit être bloquée. Elle sera bloquée par la mobilisation de millions et de millions sur le terrain de la lutte de classe comme elle sera bloquée par la mobilisation des élus. L’issue ne pourra venir que de la rupture avec cette politique, de la rupture avec l’Union européenne.

Nombreux sont les travailleurs et militants de toutes tendances qui, sans partager nécessairement l’ensemble des positions du Parti ouvrier indépendant, cherchent la voie de cette réponse qui est la seule permettant à des millions et des millions de s’orienter sur une perspective positive.

Voilà pourquoi nous nous adressons à vous, à tous les lecteurs d’Informations ouvrières, à tous les adhérents du POI, pour vous inviter à mener cette discussion autour de vous, avec les travailleurs et militants de toutes tendances qui cherchent la voie du combat. Venez en discuter lors de notre assemblée de rentrée ouverte qui se tiendra à La Seyne jeudi 5 septembre.

                                                            Le 21 août 2013, le bureau départemental

samedi 3 août 2013

Article paru dans Informations ouvrières suite à une réunion sur les risques d'inondations à Draguignan

Le sous-Préfet de Draguignan déclare ne pas savoir « ce que coûteraient les travaux, ni même en quoi ils devraient consister », à propos d'éventuelles nouvelles inondations. Pour le comité POI de Draguignan, la campagne des municipales de 2014 est engagée.

Rappelons les faits : Le 10 avril 2010, à la suite d’une très importante pluie « de type cévenole », une inondation majeure envahissait plusieurs communes de la région de Draguignan, emportant 25 personnes, pour beaucoup surprises dans leur véhicule, et dont certains des corps ne furent retrouvés que plusieurs jours après.
Depuis cette date, élus et gouvernement, ayant pris soin d’ériger un monument sur l’une des avenues de Draguignan, et de faire célébrer les offices religieux, décidèrent de faire établir par les services de l’Etat (la DDTM), le PPRI (Plan de prévention des risques inondation) pour la rivière la Nartuby, qui irrigue toute cette micro-région.
Mais qu’est-ce qu’un PPRI : une cartographie qui matérialise les espaces inondés en cas de renouvellement de crues de type centennale (comme celle de 2010), et indique des « zones rouges » qui seraient «  à risque » pour les populations, c’est à dire mortelles (compte tenu de la vitesse et de la hauteur des eaux en ces lieux). C’est un document de l’Etat, qui formule des règles, dont l’interdiction de toute nouvelle construction dans ces « zones rouges ».
Problème pour les constructions déjà existantes ? Ce qui est le cas pour l’essentiel de ces zones, car l’urbanisme et les droits à bâtir se sont développés depuis des dizaines d’années, sans que soient prises en compte ces questions de gestion des eaux de pluie.
Le comité POI de Draguignan, dans le cadre de la préparation du 4° congrès ouvert, a décidé d’engager une campagne publique, en posant les questions suivantes : 25 morts en 2010 ! Pourquoi ? Qui est responsable ? Quels moyens pour que plus jamais cela ne se reproduise ? Peut-on être candidat à la mairie de Draguignan en 2014 sans répondre à ces questions ?
C’est pourquoi, informés de la tenue d’une réunion de présentation du PPRI, nous avons posé ces questions publiquement, et notamment celle des moyens à mettre en œuvre pour réaliser les travaux permettant de mettre à l’abri les populations qui se retrouvent dans ces « zones rouges ».
Intervention applaudie par les présents à cette réunion, et à laquelle ont répondu le premier adjoint au maire actuel, député UMP, et le sous-préfet.
Le député : « Il faudra entre 15 et 20 ans pour mettre le pluvial de Draguignan à niveau. Vaison-la-Romaine, sinistrée en 1999, n’a fini ses travaux que cette année ».
Le sous-préfet : « Il y a des risques avec lesquels il faudra toujours vivre. Je ne peux pas vous dire à l’heure qu’il est ce que coûteraient les travaux à effectuer, sans doute des dizaines de millions, ni même en quoi ils devraient consister, où situer les barrages par exemple... »

Pour le comité POI de Draguignan, la campagne des municipales de 2014 est engagée : "Depuis 3 ans rien n’a été fait ; et on nous parle de 15 à 20 ans ! La population ne peut pas accepter de vivre pendant 15 à 20 ans dans l’angoisse. L’entretien des cours d’eau, le renforcement du pluvial, l’aménagement de grands travaux de sécurisation des espaces urbanisés, sont une exigence vitale. Nous savons que les DDE ont été démantelées. Nous savons que des missions publiques telles que l’aide technique aux communes ont été abandonnées, que les quelques aménagements et travaux annoncés se font à budget limité. Au nom de quelles contraintes budgétaires ? Celles imposées par l’Union Européenne ? Mettre les sommes nécessaires à la sécurisation de nos cours d’eau plutôt que dans le paiement des milliards de la spéculation sur la dette publique, c’est sur cette exigence que le POI se dit d’ores et déjà disposé à proposer la constitution d’une liste d’unité pour les prochaines élections municipales à Draguignan."