dimanche 29 avril 2018

Réunion du Comité du POI du Var, le 29 mars

Article paru dans Informations ouvrières n° 499

"Constituer des comités locaux de résistance
et de reconquête (CLRR) au plus près des militants"


Cette assemblée se tenait la semaine qui a suivi le Bureau national du POI et la réunion du Comité national de Résistance et Reconquête. Après les comptes rendus de ces deux réunions, la discussion s'est engagée sur la situation politique après la grève du 22 mars marquée par une mobilisation importante à Toulon (8 000 manifestants), comme dans le reste du pays. En tête du cortège se trouvaient les personnels des urgences de l'hôpital, en grève depuis début mars pour obtenir les embauches indispensables pour désengorger leur service et assurer un service public conforme aux exigences de sécurité et de soin.

Les échanges ont abordé plusieurs problèmes : certes, il y a la résistance de plus en plus forte dans différents secteurs (hôpital, taux de grévistes important aux finances publiques, retraités contre la hausse de la CSG, Carrefour...), mais l'annonce de la grève annoncée par l'intersyndicale des cheminots marque la situation par la détermination à refuser la casse de leur statut.

Un adhérent indique que, lors du congrès de son syndicat national, un délégué a proposé, sous les applaudissements, que des assemblées générales se tiennent avec les personnels le 3 avril, jour du début de la grève des cheminots. Mais la tribune du congrès a répondu : "D'accord, on va faire une circulaire."

Un syndicaliste retraité tout juste arrivé dans le Var reprend sa carte au POI, considère que « la base voudrait y aller, mais il n'y a rien qui se passe en haut » !

Mais dans le même temps, répond un autre adhérent syndicaliste dans un service public de l'Etat (DDE), plusieurs ont fait grève le 22 mars en disant : "Si la digue du statut des cheminots saute, c'est tous nos acquis qui vont être emportés !" Un autre a dit : "Je vais faire grève car, quand je vois Macron s'en prendre aux cheminots, ça veut dire qu'il veut tout casser, il faut l'arrêter !"

Pour confronter les points de vue, discuter de ces problèmes et chercher à les régler, l'assemblée a proposé que tous les adhérents du POI s'attachent à contribuer à la constitution de Comités locaux de Résistance et Reconquête dans tous les secteurs où ils interviennent, avec de multiples petites réunions autour d'Informations ouvrières.

Sont ainsi d'ores et déjà prévues des réunions dans les communes de La Garde, de Brignoles et à l'arsenal, à la direction départementale des territoires et de la mer et aux Finances publiques. Le but est que cette discussion politique se mène avec d'autres militants pour aider à la lutte de classe en cours dans ces secteurs.

C'est ainsi que trois interviews viennent d'être réalisées avec des responsables syndicaux CGT engagés dans la bataille, à l'hôpital de Toulon, à l'Atelier Industriel Aéronautique de Cuers-Pierrefeu, à Carrefour Grand Var.

Le secteur de la jeunesse n'a pas été oublié dans le plan de construction du parti : une diffusion a été organisée à l'entrée de la faculté de droit de Toulon avec des diffuseurs du POI et de l'AJR, avec le tract sur la mobilisation dans les facs pour le retrait de Parcoursup et la défense des diplômes nationaux.

Guerre de classe

Editorial de Franck Servel,
membre du Bureau national du POI,
publié dans Informations ouvrières n° 499


Dans la nuit du 13 au 14 avril, le gouvernement Macron a emboîté les pas des Etats-Unis pour bombarder la Syrie. Vous lirez dans ce journal le communiqué du bureau national du POI condamnant cette politique de guerre.

Ce même gouvernement Macron a décidé d'augmenter le budget militaire pour atteindre les 2 % du PIB et répondre aux exigences de l'OTAN, alors qu'au nom de la réduction des déficits publics, il supprime 120 000 emplois de fonctionnaires et s'attaque au statut de la SNCF.

Mais ne vous inquiétez pas... lors de ses deux interviews télévisées, il s'est évertué à essayer de nous rassurer. D'abord, les bombardements en Syrie, c'est pour « construire la paix » ! Et aux esprits chagrins qui contestent la réception à Paris du prince héritier d'Arabie saoudite, il a annoncé la tenue prochaine d'une conférence humanitaire commune sur le Yémen... pendant que l'Arabie saoudite bombarde le Yémen !

Alors que les cheminots sont engagés avec leurs organisations syndicales dans une grève massive pour la défense du service public et le maintien du statut de cheminot et de la SNCF, Macron a aussi tenté de les rassurer : il «  garantit absolument » que l'entreprise resterait publique « à 100 % de capitaux d'Etat ». Chacun se rappelle les précédents de France Telecom, Air France, EDF, GDF...

Pour démontrer en quoi cette « garantie » du chef de l'Etat est une fumisterie, je vais prendre l'exemple de la société dans laquelle je travaille. En novembre 2001, le gouvernement de « gauche plurielle » PS-PC change le statut de l'ex-Direction des Constructions Navales, qui était une administration de l'Etat, pour la transformer en société anonyme. Le futur ministre Le Drian est rapporteur du projet de loi. Il garantit « le contrôle intégral du capital de la société par l'Etat, se distinguant de toute privatisation même partielle ». Donc une DCN « à 100 % de capitaux d'Etat ».

Mais en décembre 2004, pour ouvrir le capital de la société, il suffit au gouvernement de droite Chirac – Raffarin de modifier la loi ainsi : les mots « dont le capital est détenu en totalité par l'Etat » sont remplacés par les mots « dont le capital initial est détenu en totalité par l'Etat »... et de rajouter « Une part minoritaire du capital de l'entreprise nationale peut être détenue par le secteur privé. » Aujourd'hui l'ex-DCN s'appelle Naval Group. L'Etat ne détient plus que 62,5 % du capital. La société vend des armements à l'Arabie saoudite. Un projet de rapprochement avec l'italien Fincantieri est en discussion pour créer une société européenne. Voilà ce que valent les garanties des gouvernements successifs pour le maintien « à 100 % de capitaux d'Etat » !

L'issue sera donc sur le terrain de la lutte de classe, mais il y a des obstacles. Les motions de soutien à la grève des cheminots se multiplient dans nombre de syndicats, fédérations...

Ces questions sont au centre des discussions des militants de toutes tendances qui échangent dans les Comités de Résistance et Reconquête. Le rôle d'Informations ouvrières est d’être le lieu où se mène ce débat. Et dans notre journal, nous décortiquons les mensonges du gouvernement sur la grève des cheminots. Cette semaine commence la campagne des abonnements d'été. Nous appelons tous les lecteurs à en assurer la réussite pour démêler le vrai du faux, afin d'aider à réunir pratiquement les conditions du combat d'ensemble face au gouvernement.


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