membre du bureau national du POI,
publié dans Informations ouvrières n° 479
Jamais un président de la République
n’a été aussi mal élu, il est le produit d’une extraordinaire
décomposition des partis politiques institutionnels massivement
rejetés.
Pourtant il se permet (encore) de
mettre en place son programme de destruction. Au-delà des
ordonnances, c’est au tour du bac et les concertations sur la
formation professionnelle et l’assurance chômage ont déjà
débuté. L’objectif de Macron est de liquider toutes les conquêtes
ouvrières historiques arrachées en 1936 et 1945.
Tout a été fait pour faire barrage à
la mise en mouvement de la classe ouvrière, notamment de la part des
appareils syndicaux. Dans ce sens, la CFDT s’est radicalisée dans
l’ « accompagnement et la collaboration de classe »,
Berger allant jusqu’à déclarer que manifester dans la rue n’est
pas la solution. Les hésitations ou parfois les précipitations des
dirigeants syndicaux n’ont pas non plus aidé à l’unité d’un
mouvement ouvrier capable de faire reculer la politique libérale
présidentielle.
En même temps que Macron organise la
casse du Code du travail avec l’inversion des normes, les accords
locaux d’entreprise primant, il développe l’inversion des
valeurs fondatrices de toute civilisation moderne, la solidarité.
Les retraités doivent être solidaires des actifs salariés, le
travail devant être valorisé, les retraités doivent s’acquitter
d’une hausse de la CSG au profit du pouvoir d’achat des actifs
pour compenser la baisse des charges salariales et patronales. La
hausse du pouvoir d’achat se ferait donc sur le dos des retraités !
Les principes historiques de solidarité intergénérationnelle sont
inversés, ceux de la création de la Sécurité sociale issue du
programme du Conseil National de la Résistance également. Dans ce
sens, le président des riches détourne avec une perversion sans
égale le sens des mots, des concepts sociaux et de l’histoire
ouvrière. Après avoir évincé Bayrou, il vient d’obtenir le
ralliement de Juppé.
Un indicateur passé inaperçu nous
montre l’ampleur de la paupérisation de la classe ouvrière : six cent mille automobilistes roulent sans assurance !
L’interprétation ministérielle est : « Quelle
négligence ! ». Quel mépris pour ceux qui n’ont plus
les moyens de payer une assurance automobile… Sans parler des
inégalités territoriales colossales, avec une désertification du
milieu rural jamais connue.
Malgré tout, rien n’est encore joué ; les syndiqués, les militants syndicaux ont su dépasser les
obstacles dressés devant eux et, le 16 novembre, la CGT, FO,
Solidaires, la FSU, l'Unef, l'UNL et la FIDL appellent à la grève et à des
manifestations contre les ordonnances Macron. Cette journée qui
s’annonce d’ores et déjà comme une réussite n’est pas une
fin en soi, mais une étape dans la construction du rapport de force
engagé unitairement. La question de l’unité étant déterminante.
Depuis le 14 octobre, de nombreux comités de résistance et de reconquête se sont créés un peu partout dans
les départements et les localités, constitués de militants de divers
horizons, syndicalistes, militants politiques, parents d’élèves,
de la société dite civile et autres. Ils débattent autour
d’Informations ouvrières et agissent en aidant à la résistance à
la politique de destruction mise en œuvre, pour préserver les
conquêtes ouvrières.
De notre côté, le Parti ouvrier indépendant prépare activement son VIe Congrès qui se
tiendra les 16 et 17 décembre prochains. Chaque semaine, Informations ouvrières rend compte de ce moment privilégié dans la vie
démocratique de notre parti.