lundi 21 avril 2014

Conflit à DCNS : article paru dans Informations ouvrières

DCNS, ancienne Direction des constructions navales, privatisée par le gouvernement Jospin, dont le capital est encore détenu à 64 % par l’Etat, regroupe des personnels de droit privé, embauchés sous convention collective, et des ouvriers d’Etat dont les salaires sont gelés depuis quatre ans comme ceux des fonctionnaires.

Ce sont les négociations annuelles obligatoires (NAO) qui ont mis le feu aux poudres : la direction ne propose que 0,8 % d’augmentation générale pour les personnels de droit privé, alors que les salaires des personnels sous convention collective ont augmenté de 1,85 % l’année précédente.

Elle explique sa proposition par un résultat de l’entreprise en recul (résultat opérationnel de 5 % contre 7 % en 2013). Les personnels n’acceptent pas et s’emparent de leurs organisations syndicales pour riposter : en quelques jours, une pétition nationale CFDTCGT-UNSA pour des augmentations « bien supérieures » (non chiffrées) et pour le rétablissement des bordereaux de salaires des ouvriers d’Etat est signée par plus de la moitié des 13 000 salariés, plusieurs milliers participant aux premiers arrêts de travail sur leurs sites à l’appel des trois syndicats. La grève n’est pas reconduite tous les jours, pour « préserver l’unité syndicale », ce qui aboutit, le 6 mars, dernière réunion de négociation, à un accord signé par la CGC et l’UNSA, qui acceptent 1,25 % d’augmentation. Quant aux personnels ouvriers d’Etat, leurs salaires restent gelés. La CGC et l’UNSA représentent plus de 30 % du personnel. La CFDT et la CGT en représentent 65 % et ont la possibilité de dénoncer l’accord. Mais la CFDT, premier syndicat de DCNS, refuse et n’appelle plus aux manifestations, sauf à Toulon où, poussée par sa base, elle maintient l’unité avec la CGT sur des revendications locales sur les primes et les emplois… avant de s’arrêter le 18 mars, jour où le syndicat CGT, après une interpellation du DRH à l’arsenal, rejoint la manifestation interprofessionnelle contre le pacte de responsabilité à l’appel des unions départementales CGT, FO, FSU et Solidaires du Var.

Qu’est-ce qui permet au P-DG de DCNS de ne pas céder aux revendications, malgré les arrêts de travail et les blocages de la production ? Le tract du syndicat CGT de DCNS Toulon appelant à la manifestation du 18 mars n’est sorti que la veille, plusieurs responsables disant « avoir peur de rompre l’unité avec la CFDT si l’on met en avant leur position sur le pacte de responsabilité ». Le tract va finalement être publié, précisant le lien entre le pacte de responsabilité et cette NAO : « L’argent versé par l’Etat aux entreprises, ça ne bénéficie à l’arrivée qu’aux actionnaires : DCNS perçoit 6 millions d’euros pour le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), et on voit le résultat sur l’emploi et les salaires bloqués ! » Le patronat est encouragé par les mesures du gouvernement pour baisser le coût du travail, et donc bloquer les salaires. Il est également encouragé par la CFDT qui valide, avec sa signature du pacte de responsabilité, la baisse du salaire différé, avec les 30 milliards d’exonérations de cotisations patronales. Au lendemain du 18 mars, où le cortège DCNS était le plus nombreux dans la manifestation de Toulon, les syndiqués CFDT s’interrogent ; un jeune travailleur déchire la carte de la CFDT, et explique : « Cela fait six ans que je suis au même indice, il y en a ras le bol ! La CFDT n’a pas signé l’accord des NAO, mais elle refuse de le dénoncer. Ils ont donc avalisé les NAO, comme l’UNSA et la CGC, au lieu de se battre pour leurs adhérents et les salariés. J’adhère à la CGT : un syndicat, ça doit servir à défendre les droits et pas qu’à encaisser les cotisations ! »

A DCNS comme ailleurs, les salariés ont besoin de syndicats indépendants pour gagner sur leurs revendications. Le 20 mars, les personnels poursuivaient la mobilisation avec la CGT dans les établissements de Lorient, Toulon, Ruelle, Cherbourg, Brest et Indret. Mais ces arrêts de travail sont décidés par les syndicats CGT dans les établissements. Les personnels s’interrogent et cherchent comment faire reculer les dirigeants de DCNS. Ne faut-il pas un appel national à la grève des délégués syndicaux centraux de la CGT sur des revendications précises, pour amplifier le rapport de force et gagner des augmentations de salaire ?

Plusieurs militants prennent Informations ouvrières pour poursuivre cette discussion sur la recherche de l’unité, sur l’appel aux manifestations du 18 mars contre le pacte de responsabilité, et une réunion est en préparation pour regrouper des syndicalistes de l’arsenal dans le cadre de la prochaine conférence avec les initiateurs de « l’appel des 160 » pour l’indépendance syndicale.

Réforme des rythmes scolaires : article de Var matin

Lien vers l'article du 15 mars suite à la conférence de presse du
Comité varois pour l'unité pour l'abrogation du décret Peillon sur les rythmes scolaires :

http://www.varmatin.com/la-seyne-sur-mer/reforme-des-rythmes-scolaires-le-comite-varois-mobilise-pour-l’abrogation-du-decret.1610255.html