samedi 31 octobre 2015

Réunion de syndicalistes de DCNS avant la réunion du 17

Article paru dans le supplément à Informations ouvrières 83
Après une courte présentation de l’actualité et particulièrement à DCNS où les personnels sont confrontés à un « Plan de performance » prévoyant 2 000 suppressions de postes et l’externalisation de missions à une entreprise privée, la discussion s’est engagée.
- Ce qui nous arrive, à DCNS, c’est très exactement ce qu’a exprimé une salariée d’Air France à la télévision, elle était en larmes, elle se dressait contre les cadres de la compagnie. Quand elle leur crie que c’est toujours les mêmes à qui on demande des efforts, pour ensuite leur dire : dehors ! Je me suis dit : c’est ce que nous vivons avec ce plan de performance à DCNS, avec une NAO bloquée, avec des réorganisations incessantes du travail. A nous aussi on nous raconte que « nous sommes le fleuron de la navale militaire », comme on le dit de la compagnie Air France pour le transport aérien.
- Ce qui pose de manière immédiate : eux, nous, et bien d’autres, alors pourquoi pas tous ensemble ? Je suis à la CGT, et je commence par poser ça dans mon syndicat.
- On a eu cette discussion dans mon union locale, à propos de l’appel au 8 octobre : on a considéré que l’appel devait être centré sur la bagarre actuelle à DCNS, car cela permettait de cadrer l’appel sur les revendications de refus des plans gouvernementaux, comme c’est le cas par exemple chez les enseignants. Et non pas des formules générales comme c’est le cas dans l’appel national.
- Oui, il y a un cadre commun à toutes les attaques : ce n’est pas un hasard, à Air France, comme à DCNS, mais aussi dans beaucoup de secteurs professionnels, on assiste à la mise en place de « plan de performances ». Il faudrait être « plus performant », face à la concurrence, face au « low-cost », et pour cela, accepter des remises en causes graves des acquis collectifs. Je pense que l’un des outils utilisés pour entrainer les organisations syndicales, c’est de chercher à leur faire participer à ce qui pourrait être « plus performant ». Il faut le dire : la CFDT écrit exactement cela dans son tract pour justifier sa signature de l’accord de méthode à DCNS.
- Pour balayer cela, il n’y a selon moi qu’un moyen : centrer sur la revendication, sur le refus de céder face à ces plans meurtriers. Je pense qu’il faut que dans nos instances syndicales, à DCNS, à l’UL, nous posions la question de la véritable signification de ce plan de performance à DCNS : ce sont plus de 500 emplois supprimés sur le seul site de Toulon, soit, en emplois induits, plus de 3 000. C’est une saignée qui n’a pas d’équivalent depuis la navale à La Seyne sur mer. Alors l’unité la plus large doit pouvoir se faire pour en exiger le retrait.
- Je suis d’accord, mais c’est vrai que pèse sur beaucoup de militants, de salariés, le fait que des syndicats signent, accompagnent. La déléguée d’un atelier m’a dit : « on fait quoi si la CFDT et l’UNSA signent l’accord de méthode ? ». Ce qui m’a fait dire que peut-être on s’est épuisé à chercher un accord pour un appel commun avec la CFDT, l'UNSA et la CGC.
- Or on vient de le dire : l’ANI, Combrexelles, Macron, Valls sur les fonctionnaires.. quand on met tout cela bout à bout, on voit bien qu’il y a un cadre commun à toutes les attaques que subissent les enseignants, les hospitaliers, Air France, et nous à DCNS. Donc il se dégage les éléments pour construire l’unité pour bloquer tout cela.
- Le syndicat CGT DCNS a publié un appel au 8 octobre qui est centré sur le retrait du plan. L’UL pourrait se faire le relaie auprès de tous les syndicats, et donc commencer ainsi à poser les bases d’une initiative de masse sur Toulon, pour le retrait du plan de performance à DCNS.
- On a cette discussion qui met au centre la recherche des moyens pour gagner. C’est la proposition qui est faite, par le journal Informations Ouvrières : nous avons chacun nos appréciations politiques, et pour certains organisées dans un parti, POI, PCF, ou autre. Mais toutes les semaines, le journal publie ces discussions, cette recherche, des éléments de réponse comme celle que tu fais pour une initiative sur Toulon. Il est proposé que soient rassemblés les « amis d’Informations Ouvrières », ceux qui acceptent de dire : « il y a le journal, il rassemble nos discussions, notre travail pour gagner, pour faire cesser ces attaques, pour voir où et comment cela peut passer. J’en suis, pour que se constitue cette force-là, ce regroupement autour d’un outil, un journal qui se fixe cet objectif ». Le 17 octobre prochain, à Paris, va se tenir une première réunion nationale des « amis d’Informations Ouvrières ».
- Une camarade prend un abonnement « découverte » à Informations Ouvrières, tous les présents décident de se constituer comme « amis d’Informations Ouvrières » en proposant à la rédaction du journal de publier le compte-rendu de cette discussion. Qui pour monter à paris le 17 octobre ? L’un dit voir comment se dégager pour y aller, une autre dit être empêchée pour des raisons familiales. Nous décidons de multiplier les discussions autour de nous avec ce compte-rendu pour dégager un camarade qui puisse être présent à la réunion nationale du 17 octobre.