Article paru dans le supplément à Informations ouvrières 83
Après
une courte présentation de l’actualité et particulièrement à
DCNS où les personnels sont confrontés à un « Plan de
performance » prévoyant 2 000 suppressions de postes et
l’externalisation de missions à une entreprise privée, la
discussion s’est engagée.
- Ce
qui nous arrive, à DCNS, c’est très exactement ce qu’a exprimé
une salariée d’Air France à la télévision, elle était en
larmes, elle se dressait contre les cadres de la compagnie. Quand
elle leur crie que c’est toujours les mêmes à qui on demande des
efforts, pour ensuite leur dire : dehors ! Je me suis
dit : c’est ce que nous vivons avec ce plan de performance à
DCNS, avec une NAO bloquée, avec des réorganisations incessantes
du travail. A nous aussi on nous raconte que « nous sommes le
fleuron de la navale militaire », comme on le dit de la
compagnie Air France pour le transport aérien.
- Ce
qui pose de manière immédiate : eux, nous, et bien d’autres,
alors pourquoi pas tous ensemble ? Je suis à la CGT, et je
commence par poser ça dans mon syndicat.
- On
a eu cette discussion dans mon union locale, à propos de l’appel
au 8 octobre : on a considéré que l’appel devait être
centré sur la bagarre actuelle à DCNS, car cela permettait de
cadrer l’appel sur les revendications de refus des plans
gouvernementaux, comme c’est le cas par exemple chez les
enseignants. Et non pas des formules générales comme c’est le
cas dans l’appel national.
- Oui,
il y a un cadre commun à toutes les attaques : ce n’est pas
un hasard, à Air France, comme à DCNS, mais aussi dans beaucoup de
secteurs professionnels, on assiste à la mise en place de « plan
de performances ». Il faudrait être « plus
performant », face à la concurrence, face au « low-cost »,
et pour cela, accepter des remises en causes graves des acquis
collectifs. Je pense que l’un des outils utilisés pour entrainer
les organisations syndicales, c’est de chercher à leur faire
participer à ce qui pourrait être « plus performant ».
Il faut le dire : la CFDT écrit exactement cela dans son tract
pour justifier sa signature de l’accord de méthode à DCNS.
- Pour
balayer cela, il n’y a selon moi qu’un moyen : centrer sur
la revendication, sur le refus de céder face à ces plans
meurtriers. Je pense qu’il faut que dans nos instances syndicales,
à DCNS, à l’UL, nous posions la question de la véritable
signification de ce plan de performance à DCNS : ce sont plus
de 500 emplois supprimés sur le seul site de Toulon, soit, en
emplois induits, plus de 3 000. C’est une saignée qui n’a pas
d’équivalent depuis la navale à La Seyne sur mer. Alors l’unité
la plus large doit pouvoir se faire pour en exiger le retrait.
- Je
suis d’accord, mais c’est vrai que pèse sur beaucoup de
militants, de salariés, le fait que des syndicats signent,
accompagnent. La déléguée d’un atelier m’a dit : « on
fait quoi si la CFDT et l’UNSA signent l’accord de méthode ? ».
Ce qui m’a fait dire que peut-être on s’est épuisé à
chercher un accord pour un appel commun avec la CFDT, l'UNSA et la
CGC.
- Or
on vient de le dire : l’ANI, Combrexelles, Macron, Valls sur
les fonctionnaires.. quand on met tout cela bout à bout, on voit
bien qu’il y a un cadre commun à toutes les attaques que
subissent les enseignants, les hospitaliers, Air France, et nous à
DCNS. Donc il se dégage les éléments pour construire l’unité
pour bloquer tout cela.
- Le
syndicat CGT DCNS a publié un appel au 8 octobre qui est centré
sur le retrait du plan. L’UL pourrait se faire le relaie auprès
de tous les syndicats, et donc commencer ainsi à poser les bases
d’une initiative de masse sur Toulon, pour le retrait du plan de
performance à DCNS.
- On
a cette discussion qui met au centre la recherche des moyens pour
gagner. C’est la proposition qui est faite, par le journal
Informations Ouvrières : nous avons chacun nos appréciations
politiques, et pour certains organisées dans un parti, POI, PCF, ou
autre. Mais toutes les semaines, le journal publie ces discussions,
cette recherche, des éléments de réponse comme celle que tu fais
pour une initiative sur Toulon. Il est proposé que soient
rassemblés les « amis d’Informations Ouvrières »,
ceux qui acceptent de dire : « il y a le journal, il
rassemble nos discussions, notre travail pour gagner, pour faire
cesser ces attaques, pour voir où et comment cela peut passer. J’en
suis, pour que se constitue cette force-là, ce regroupement autour
d’un outil, un journal qui se fixe cet objectif ». Le 17
octobre prochain, à Paris, va se tenir une première réunion
nationale des « amis d’Informations Ouvrières ».
- Une
camarade prend un abonnement « découverte » à
Informations Ouvrières, tous les présents décident de se
constituer comme « amis d’Informations Ouvrières » en
proposant à la rédaction du journal de publier le compte-rendu de
cette discussion. Qui pour monter à paris le 17 octobre ? L’un
dit voir comment se dégager pour y aller, une autre dit être
empêchée pour des raisons familiales. Nous décidons de multiplier
les discussions autour de nous avec ce compte-rendu pour dégager un
camarade qui puisse être présent à la réunion nationale du 17
octobre.