mardi 22 décembre 2015

"Notre parti n'est pas dans l'union sacrée"

Article paru dans Informations ouvrières

Tous les comités locaux du Var étaient présents à cette première réunion, qui réunissait militants du POI et amis d'Informations ouvrières, dont beaucoup interviennent directement dans la lutte de classe.

Un camarade de la délégation du Var au congrès national a rendu compte des travaux du congrès, et notamment de la lettre adoptée proposant d’organiser « une conférence nationale pour la défense des conquêtes de 1936 et 1945 intégrant les droits démocratiques conquis depuis 1789 ».

Un camarade de Toulon, militant syndicaliste dans l’interpro, a relaté les discussions politiques menées avec les manifestants qui se sont rassemblés le jour même devant le tribunal pour la défense des libertés syndicales, la municipalité de La Garde voulant expulser l’union locale CGT, mettant un terme à la mise à disposition gratuite de leurs locaux qui existait depuis des décennies : « J’ai expliqué comment les personnels des cantines de La Seyne n’avaient pas cédé à la pression du Maire, au lendemain des attentats, et maintenu la grève avec leur syndicat FO, faisant reculer la municipalité pour la défense de leurs conditions de travail. Il y a une volonté de combattre parmi les travailleurs : on poursuit la bagarre malgré l’état d’urgence. Parmi les militants communistes, le vote du PCF à l’assemblée nationale a choqué beaucoup de militants. Il y a un boulevard devant nous, mais il faut y aller, discuter à partir de la lettre adoptée au congrès, et solliciter les interviews pour Informations ouvrières, inscrire pour la conférence nationale. »

Dominique Canut, membre du bureau national, est revenu sur notre rôle : « Notre parti se singularise par le fait que nous refusons de nous fondre dans l’union sacrée avec tous ceux qui ont voté l’état d’urgence. Et également où on peut entendre des militants de divers horizons CGT, FO, ou d’autres discuter ensemble pour chercher une issue. C’est au POI, et pas ailleurs que l’on peut réaliser cela. Quand j’étais au PCF, nous étions toujours entre militants CGT et l’ouverture consistait à trouver quelques « notables » de la société civile pour les mettre sur une liste électorale. Le congrès « ouvert », a été vraiment été ouvert. Et les militants qui ont fait scission dans le POI, ceux qui sont partis, étaient opposés à cette volonté d’ouvrir le parti aux militants ouvriers issus de la classe ouvrière . L’important, avec cette proposition de conférence, c’est d’aider à réaliser l’unité pour trouver cette une issue commune. »

Un militant de La Seyne, syndicaliste dans la fonction publique territoriale, a expliqué qu’au congrès de sa fédération, qui regroupe les territoriaux et les hospitaliers, le discours des délégués était offensif, recherchant des convergences de lutte. Il précise sur le conflit des cantines à La Seyne : « Nous avons obtenu gain de cause grâce à l’aide des camarades et au rapport de force : 98 % des personnels du service étaient en grève. On a maintenu le préavis de grève malgré les attentats, parce que la République, c’est la démocratie, c’est les revendications. Après, je n’ai pas l’impression que les salariés fassent le lien entre leur situation au travail et l’austérité au niveau national. »

Un syndicaliste enseignant donne son point de vue : « Les agents ont été soudés sur « pas touche à notre statut, il doit être respecté ». C’est la même chose dans l’enseignement : les enseignants sont opposés à la réforme des collèges parce que les enseignements interdisciplinaires s’attaquent à leur statut d’enseignant. La proposition de conférence pour la défense des acquis de 1936 et 1945, ça doit nous aider, en discutant dans des réunions de 3 ou 4, afin de faire le lien entre ce que vivent les salariés tous les jours et les questions nationales. »

En fin de réunion, le comité départemental a adopté une lettre d’invitation à une réunion publique en décembre sur ces questions, avec les Amis d’Informations ouvrières, et décidé d’amplifier la campagne financière pour notre journal, Informations ouvrières.