Article paru dans Informations ouvrières
Tous les comités locaux du Var étaient présents à cette première réunion, qui réunissait militants du POI et amis d'Informations ouvrières, dont beaucoup interviennent directement dans la lutte de classe.
Un camarade de la
délégation du Var au congrès national a rendu compte des travaux
du congrès, et notamment de la lettre adoptée proposant d’organiser
« une conférence nationale pour la défense des conquêtes
de 1936 et 1945 intégrant les droits démocratiques conquis depuis
1789 ».
Un camarade de Toulon,
militant syndicaliste dans l’interpro, a relaté les discussions
politiques menées avec les manifestants qui se sont rassemblés le
jour même devant le tribunal pour la défense des libertés
syndicales, la municipalité de La Garde voulant expulser l’union
locale CGT, mettant un terme à la mise à disposition gratuite de
leurs locaux qui existait depuis des décennies : « J’ai
expliqué comment les personnels des cantines de La Seyne n’avaient
pas cédé à la pression du Maire, au lendemain des attentats, et
maintenu la grève avec leur syndicat FO, faisant reculer la
municipalité pour la défense de leurs conditions de travail. Il y a
une volonté de combattre parmi les travailleurs : on poursuit
la bagarre malgré l’état d’urgence. Parmi les militants
communistes, le vote du PCF à l’assemblée nationale a choqué
beaucoup de militants. Il y a un boulevard devant nous, mais il faut
y aller, discuter à partir de la lettre adoptée au congrès, et
solliciter les interviews pour Informations ouvrières, inscrire pour la conférence nationale. »
Dominique
Canut, membre du bureau national, est revenu sur notre rôle :
« Notre parti se singularise par le fait que nous refusons
de nous fondre dans l’union sacrée avec tous ceux qui ont voté
l’état d’urgence. Et également où on peut entendre des
militants de divers horizons CGT, FO, ou d’autres discuter ensemble
pour chercher une issue. C’est au POI, et pas ailleurs que l’on
peut réaliser cela. Quand j’étais au PCF, nous étions toujours
entre militants CGT et l’ouverture consistait à trouver quelques
« notables » de la société civile pour les mettre sur
une liste électorale. Le congrès « ouvert », a été
vraiment été ouvert. Et les militants qui ont fait scission dans le
POI, ceux qui sont partis, étaient opposés à cette volonté
d’ouvrir le parti aux militants ouvriers issus de la classe
ouvrière . L’important, avec cette proposition de conférence,
c’est d’aider à réaliser l’unité pour trouver cette une
issue commune. »
Un militant de La Seyne,
syndicaliste dans la fonction publique territoriale, a expliqué
qu’au congrès de sa fédération, qui regroupe les territoriaux et
les hospitaliers, le discours des délégués était offensif,
recherchant des convergences de lutte. Il précise sur le conflit des
cantines à La Seyne : « Nous avons obtenu gain de
cause grâce à l’aide des camarades et au rapport de force :
98 % des personnels du service étaient en grève. On a maintenu le
préavis de grève malgré les attentats, parce que la République,
c’est la démocratie, c’est les revendications. Après, je n’ai
pas l’impression que les salariés fassent le lien entre leur
situation au travail et l’austérité au niveau national. »
Un syndicaliste
enseignant donne son point de vue : « Les agents ont été soudés
sur « pas touche à notre statut, il doit être respecté ».
C’est la même chose dans l’enseignement : les enseignants
sont opposés à la réforme des collèges parce que les
enseignements interdisciplinaires s’attaquent à leur statut
d’enseignant. La proposition de conférence pour la défense des
acquis de 1936 et 1945, ça doit nous aider, en discutant dans des
réunions de 3 ou 4, afin de faire le lien entre ce que vivent les
salariés tous les jours et les questions nationales. »
En fin de réunion, le comité
départemental a adopté une lettre d’invitation à une réunion
publique en décembre sur ces questions, avec les Amis
d’Informations ouvrières, et décidé d’amplifier la
campagne financière pour notre journal, Informations ouvrières.