vendredi 19 septembre 2014

Tout se concentre dans le retrait du pacte de responsabilité

Article publié dans Informations ouvrières

Le secrétariat départemental avait choisi de convoquer une première réunion dès le 3 septembre pour que les comités POI du Var puissent rapidement se saisir des décisions votées par le BN de rentrée. Une quinzaine d’adhérents de quatre comités étaient présents et ont échangé à partir du compte rendu du bureau national.

La première partie de la discussion a permis de préciser l’importance de la bataille engagée pour le retrait du pacte de responsabilité, et comment chaque militant peut la traduire dans son secteur professionnel ou sa commune.

Un syndicaliste enseignant a ainsi fait état des premières remontées démontrant les conditions de la rentrée scolaire avec une multiplication de classes surchargées, d’enseignants confrontés, qui a conduit l’une des organisations syndicales (FSU) à inviter tous les autres syndicats de l’enseignement à une réunion le 2 septembre. Mais ce fut pour entendre dire que « La Ministre ne reculera pas cette année, notre responsabilité serait de modifier la situation pour la rentrée 2015, nous ne serions pas crédibles vis à vis des collègues, en revendiquant la suspension pour cette rentrée ». Ce syndicat avait pourtant appelé dans le Var à manifester en juin pour la suspension du décret Hamon. Le camarade a expliqué que le représentant d’un syndicat (FO) a rejeté cette proposition en revendiquant que soit réaffirmée l’exigence de retrait de la réforme Hamon, directement responsable des conditions de cette rentrée, et la saisine immédiate de la nouvelle ministre. Position qui a été rejointe par deux autres syndicats, CGT et SUD.

La discussion a ainsi mis au centre les conditions politiques de cette rentrée, avec l’importance de la place des adhérents du POI qui, en lien avec les dizaines de militants dans le mouvement ouvrier, peuvent poursuivre le travail d’aide à la résistance contre les tentatives d’accompagnement du pacte de responsabilité. Il a ainsi été fait un premier état de la situation dans les hôpitaux (remise en cause de services de réanimation à Hyères et Brignoles), à la DDTM (projet de privatisation d’une partie de l’examen du permis de conduite), sur le Port, avec la poursuite de la discussion avec les syndicalistes dockers qui avaient soutenu la grève des marins de la SNCM, aux Finances, à DCNS, et avec un certain nombre de contacts pris lors des manifestations contre la tuerie perpétrée tout l’été contre le peuple palestinien.

Plusieurs camarades ont également fait état des discussions qui ont lieu avec des militants syndicalistes abonnés à Informations Ouvrières, notamment à partir de la discussion de l’interview de Frédéric Alpozzo qui pointe l’accord PCF-PS constituant selon lui « un obstacle pour dégager une issue ». Il a été discuté des premières annonces syndicales, en faisant état de nombreuses interventions dans les instances de rentrée pour que soit formulée une initiative nationale et interprofessionnelle.

Une adhérente demande : "Effectivement, il s’agit d’aider à dégager une issue. L’invitation à notre réunion parle de l’organisation d’assises pour débattre, même avec ceux qui ne sont pas prêts à adhérer au POI, de quelle représentation politique la classe ouvrière a-t-elle besoin ? D’autres partis avancent la proposition d’assemblée constituante. Que cherche t’on ?"

Un autre camarade a rappelé que ce qui a été réalisé avec « l’appel SNCM », dont 70 signatures dans le Var, s’inscrit dans cette aide politique, comme l’a été la conférence nationale du 14 juin.

Dominique Canut a précisé qu’il y a eu cet échange au bureau national. Un camarade disait à juste titre qu’il faut poser le problème en sens inverse : ne pas dire qu’on est coincé dans la lutte de classe parce qu’il n’y a pas d’issue politique, mais plutôt « il n’y a pas de solution politique clé en main ; pour y arriver, il faut d’abord se mobiliser sur le terrain de classe pour le retrait du pacte de responsabilité ». Le congrès ouvert, les assises, on les construira à partir du regroupement avec tous ces militants avec qui nous combattons pour le retrait du pacte de responsabilité, dans la lutte de classe, et qui cherchent une issue politique même s’ils ne sont pas convaincus que le POI est la représentation politique des travailleurs qu’il faut.

L’assemblée s’est conclue par plusieurs décisions, parce que notre rôle, c’est d’aider à organiser de manière concrète tous ces militants qui cherchent une issue :
-   voir tous les adhérents avec l’adresse du bureau national pour les associer à cette campagne,
- revoir avec le nouvel appel des initiateurs de « l’appel des 160 », dans chaque secteur professionnel, les 70 signataires varois de « l’appel SNCM » pour mener avec eux cette discussion pour le retrait du pacte de responsabilité, et à quels obstacles nous sommes confrontés,
- prendre les dispositions pour le renouvellement des abonnements à Informations ouvrières qui va nourrir cette discussion, en réalisant des interviews de militants (une interview annoncée à l’équipement),
- organiser les comités locaux (assemblées, cartes, timbres, diffusion IO). Un premier comité local, celui de Toulon, a déjà décidé d’organiser une assemblée ouverte jeudi 2 octobre.


jeudi 11 septembre 2014

Une situation favorable pour entrer dans la discussion

Article publié dans Informations ouvrières

Le comité départemental du Var a adressé une lettre à tous les adhérents pour préparer son assemblée de rentrée, qui s'est tenue le 3 septembre :

Cette assemblée permettra, à partir du compte rendu du la réunion du Bureau national du POI tenue le samedi précédent, de préparer le Conseil Fédéral National convoqué 4 semaines plus tard. Rappelons que c’est ce dernier qui donnera le coup d’envoi de la préparation du Ve Congrès ouvert du Parti ouvrier indépendant.

Nous devons relier notre réflexion sur le congrès ouvert à celle sur la situation politique. Celle-ci évolue rapidement. La grève des cheminots en juin a marqué un tournant pour toute la classe ouvrière. Il y a eu l’acharnement des assemblées générales, le fait que le mot d’ordre de retrait s’est imposé. Cette grève a provoqué – et nous y avons participé avec notre campagne de prises de position de soutien - des fractures, y compris au sommet des organisations. Il a fallu l’amendement du député Chassaigne (PCF) qui est monté en première ligne pour aider le gouvernement. Quelles que soient par ailleurs les positions du responsable de la fédération CGT des cheminots, il est incontestable qu’il a reproché à Lepaon d’avoir appuyé « l’amendement d’enfumage »

Puis il y a eu la grève de la SNCM – là aussi avec notre engagement, dans la construction d’un appel de 350 militants - que nous avons largement suivie dans Informations ouvrières. Il est clair que le gouvernement apparaît comme de plus en plus isolé, sans appuis. Après le choc de la grève des cheminots, bien que le gouvernement Hollande-Valls n’y renonce pas, il rencontre des difficultés à avancer dans la voie de l’intégration des organisations. Cela s’est traduit par la décision de la CGT et de FO de quitter la conférence sociale avec la FSU et Solidaires. 

Le deuxième élément, c’est la crise des organisations et des partis, et des institutions. Nous avions déjà souligné l’effondrement du Parti socialiste. Et le PS, dans une récente élection locale partielle, a recueilli moins de 2 % des inscrits… Sous une autre forme, la question des rythmes scolaires, qui provoque une crise dans les communes et les organisations n’est en rien réglée. Ce lundi 25 août, un choc, suite aux déclarations de Montebourg, le Premier ministre Valls annonce la démission de son gouvernement. 

Les mobilisations massives au niveau international pour l’arrêt de l’intervention militaire israélienne contre le peuple palestinien ont accentué le fossé entre les travailleurs et le gouvernement Hollande, qui a apporté son soutien à Israël. Mais ces manifestations dans lesquelles nous avons pris toute notre place, sur nos propres mots d’ordres, montrent également l’impasse dans laquelle se trouvent les dirigeants des organisations de droite comme de gauche qui revendiquent « d’urgence la mise sous protection internationale (…) nécessitant le déploiement de forces internationales sous mandat de l’ONU et des couloirs humanitaires protégés » (L’Humanité dimanche), entérinant de fait la négation de toute souveraineté du peuple palestinien.

Il faut intégrer d’autre part dans cette situation le fait que nous avons franchi un pas dans des relations établies très largement avec des militants de toutes tendances. Les multiples interviews dans Informations ouvrières en témoignent. Les 70 militants varois de toutes tendances qui ont signé l’appel « SNCM » publié par I.O., dont de nombreux responsables syndicaux, montrent cette modification dans nos relations avec tous ces militants. 

Autre élément de la crise qui se développe, la difficulté pour le gouvernement à faire passer la réforme territoriale, avec la crise qui se développe au niveau de toutes les représentations politiques institutionnelles. 

La situation est donc très favorable pour que des militants entrent dans la discussion. Le trait de la situation, c’est que les travailleurs sont disponibles pour discuter avec nous sur les perspectives politiques, d’autant que s’ajoute à cela le fait que certains ne se sentent plus représentés par un parti, ce qui s’exprime dans l’abstention, mais aussi parmi les militants. 

Dans ces conditions, il est clair que devant le vide politique créé par cette décomposition, la question d’une représentation politique des travailleurs conforme aux intérêts ouvriers se pose. Pour notre part, en convoquant le congrès comme un congrès ouvert, nous proposons une méthode de préparation sur toute une période. Pourrions-nous par exemple proposer très largement et sans exclusive que se tiennent des assises pour discuter de quelle représentation politique ouvrière ? Pour nous, nous avons une réponse : c’est la construction du POI. D’autres n’aboutissent pas à cette conclusion. Il faut réfléchir à la façon d’organiser ce débat. Bien entendu, il ne s’agit pas d’imposer un schéma. Par exemple, en prenant les discussions avec les militants sur des problèmes tels qu’ils se posent : qui peut représenter les travailleurs aujourd’hui ? Le PCF, lui qui a aidé à la mise en place de la loi ferroviaire en s’abstenant ? Le Parti socialiste ? Mélenchon, qui vient de démissionner de sa responsabilité du PG « pour préparer les élections présidentielles de 2017 » ? Ce qui se traduit par d’importantes fractures, discussions et interrogations chez les militants de ces organisations. Alors quelle représentation pour la classe ouvrière ? Quel programme d’action reliant chacune des questions posées aujourd’hui à la classe à la question du pouvoir ? 

A partir du compte rendu du Bureau national, nous discuterons de ces questions, nous prendrons des décisions plus précises pour notre intervention et la préparation de ce congrès ouvert lors de notre assemblée de rentrée.

Une proposition : que chaque camarade vienne à cette réunion avec l’état de ses abonnements et vente IO pour que nous mettions au centre des objectifs de cette assemblée le renouvellement de ces abonnements.