lundi 31 août 2020

Covid 19, Toulon "épinglé en rouge"...

Après les annonces du premier ministre en conférence de presse, qui décide de classer le département du Var en zone rouge, c’est-à-dire « en niveau élevé de vulnérabilité », le préfet du Var a donc, ce 27 août, publié un arrêté « imposant le port du masque pour les personnes de 11 ans et plus, dans l’ensemble des lieux publics dans la commune de Toulon ».

N’importe quel varois qui connaît les fréquentations touristiques dans le département, se demande comment le virus s’arrête aux frontières de Toulon, évitant soigneusement d'autres communes de la côte…

Il n’est certes pas question de minimiser l’état de propagation et de virulence d’un virus.

Il s’agit de vouloir détenir les vrais chiffres et justifications au regard des multiples mensonges qui sont apparus au fil des mois dans la gestion de cette pandémie, par le gouvernement.

Vous trouverez ci-dessous la carte des hospitalisations dans le Var pour cause de Covid-19, élément de comparaison possible (avec le nombre de décès) depuis le début de l'épidémie, qui permet de relativiser le niveau de vulnérabilité aujourd'hui dans le département, comme d’ailleurs dans l'ensemble du pays :

La lecture de l’arrêté du Préfet, qui comporte 10 « Vu » (censés lister les textes administratifs de référence), et 13 « considérant » (visant à justifier cet arrêté), s’inscrit dans la lignée de la communication du gouvernement. Pour n’en citer que deux : 

- Le « vu » n° 10 : « Vu les circonstances exceptionnelles découlant de l’épidémie de Covid-19 ». Ce n’est ni une loi, ni un décret, c’est une appréciation gouvernementale, qui a déclenché une série de décisions durant de nombreux mois, à commencer par le confinement total de toute la population pendant trois mois. Mais aussi la décision de ne pas porter de masques « qui ne servent à rien si on n’est pas malade » (porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, le 17 mars).

On apprendra assez vite que cette affirmation est la conséquence d’une incapacité à les fournir, comme les tests. On apprendra aussi que le « conseil scientifique » censé conseiller Macron et ses ministres, est truffé « d’experts » largement rétribués par des trusts pharmaceutiques (cf. le livre du Pr Christian Perronne intitulé « Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise ? »).

- Le « considérant » n°1 cite les déclarations de l’OMS du 30 janvier, en oubliant de préciser son injonction du 16 mars « Nous avons un message simple à tous les pays : testez, testez, testez ! ». Ce que refusera de faire la France, mais pas l’Allemagne : on connaît l’écart entre ces deux pays en termes de résultats face à cette pandémie.

Bref, l’imprécision, le mensonge, et donc une immense colère domine et s’enracine, alors que dans le même temps, les ministres poursuivent, sans masque, le travail de démantèlement de tout l’édifice des droits collectifs arrachés par la classe ouvrière, en premier lieu ses statuts et conventions collectives. Ce n’est pas un hasard de calendrier qui voit le premier ministre, le même jour, faire une conférence de presse pour « épingler en rouge » des populations entières, et aligner devant les patrons du MEDEF 10 milliards de baisse d’impôts « de production » en plus des 100 milliards du « plan de relance »… après que le président du conseil scientifique ait déclaré froidement deux jours plus tôt : « Il y aura des contaminations à l’école, mais on va les gérer » !

Macron a passé plus d’un mois sur son rocher de Brégançon. Il a rencontré une personne âgée et grignoté un repas avec le maire de Toulon. Seul, protégé par une nuée de barbouzes privés.

Il n’a donc pas vu les dizaines de gilets jaunes qui ont recommencé à investir quelques ronds-points, ni la réunion qui s’est tenue à La Seyne regroupant des militants de l’industrie et décidant de mandater deux des leurs à la réunion nationale du 26 septembre avant la convention nationale des comités de résistance et de reconquête des acquis de 36 et 45.

Lors de la rentrée scolaire, d’ores et déjà plusieurs assemblées générales sont programmées dans des établissements scolaires pour signifier à Blanquer et son gouvernement ce que sont les revendications qu’impliquent le statut d’enseignant et les exigences scolaires dues aux élèves et aux parents.